Syrie : plaisanterie russe, jeux de guerre US et enfants-soldats
06/07/2012 Décidément, le Bloc occidental n’en fini plus de se casser les dents
sur le dossier syrien. Rien y fait. Les combines, les rumeurs, les
intimidations, la grandiloquence des déclarations outrées, la propagande jusqu’à
la nausée des troufions de la presse-Système: rien, absolument rien ne marche et
le gouffre qui sépare l’hystérie occidentale de la politique russo-chinoise ne
cesse de s’élargir sur ce dossier.
A l’issue de la réunion du 30 juin à Genève, les va-t-en-guerres atlantistes
n’ont ainsi pas obtenu le feu vert espéré pour la ratonnade syrienne, Russes et
Chinois refusant de mettre la tête d’Assad sur le billot et imposant la
poursuite du plan Annan. Trois jours plus tard, patatra, nouvelle désillusion.
La réunion de l’opposition syrienne au Caire
a tourné à la farce, montrant s’il en était besoin la dangerosité de son
inconsistance politique. Et vendredi, le petit show des «amis de
Et en effet, elle devrait.
Aveuglement tragi-comique
Nouvel outrage donc,
puisque, tout de même, nos belliqueux atlantistes sont les vertueux leaders du
monde libre, la lumière universelle luttant contre les ténèbres, la barbarie,
l’obscurantisme et
tralalalalère, vous connaissez la chanson.
Le petit Fabius en a désormais des vapeurs ; la blonde Hillary est secouée de
gloussements nerveux, Merkel serre les dents à s’en faire péter l’émail et, en
face, Lavrov et Weimin campent sur leur position, impériaux si l’on peut dire,
ne cédant rien, pas un iota.
Il faut dire que du côté du «monde libre»,
l’incompréhension de la situation en général, et de la position russo-chinoise
en particulier, prend une dimension parfois tragi-comique. Ainsi, le 1er
juin dernier, Angela Merkel a gaillardement proposé aux Russes d’offrir l’asile
à Bachar el-Assad pour solde de tout compte. Rien de moins. Ce à quoi le
ministre des Affaires étrangères russe, Lavrov, croyant sincèrement à une
«plaisanterie»
de son propre aveu, a répondu par une autre plaisanterie en proposant à
Merkel n’a pas rit, paraît-il, prenant la chose au premier degré.
Et quelle ne fut pas la surprise de Lavrov d’entendre cette proposition
saugrenue refaire surface dans la foulée de la réunion du 30 juin à Genève. «J'ai
entendu qu'ils étaient convaincus que nous accueillerions (Assad), et qu'ainsi
on résoudrait tous les problèmes du peuple syrien, a expliqué le ministre
russe des affaires étrangères. Il s'agit
soit d'une tentative malhonnête de tromper les gens sérieux qui s'occupent de
politique étrangère, soit d'une mauvaise compréhension de la situation.»
Hélas les deux, Monsieur Lavrov, les deux…
Et comme toujours en cas d’impasse, les Occidentaux poussent des
cris d’orfraies, menaçant
Gardez-moi de mes amis…
Au final, la montée aux extrêmes continue donc autour de la crise
syrienne, le camp occidental fonçant tête baissée pour aboutir à l’effondrement
de
Sauf que Moscou et Pékin semblent plus que jamais résolus à les en empêcher, ne
serait-ce que pour garder le contrôle de
Dès lors de deux choses l’une : soit le forcing occidental ne sert qu’à faire
monter les enchères dans les négociations en cours sur la question
iranienne, véritable enjeu du bras de fer autour de
Mais dans ce dernier cas – et sauf à
envisager à terme d’affronter directement les forces russes et chinoises–,
la seule option qui reste au Bloc occidental est d’entretenir une guerre de
basse intensité en Syrie en rêvant à la chute du régime.
Grâce aux amis de
Avec des amis comme ça, le peuple syrien n’a donc vraiment pas besoin d’ennemis…
PS : des enfants-soldats ? Aucun
problème !
Et pendant ce temps-là, les troufions de la presse-Système se lâchent bien
sûr comme jamais dans la recherche hystérique de trucs sexys et accrocheurs pour
célébrer l’héroïsme de la rébellion bisounours syrienne, et paver ainsi la voie
de la guerre dans les esprits. C’est leur job.
Dernière trouvaille en date, cette histoire de rebelles retranchés dans le
Krak des chevaliers, résistant à l’assaut des barbares d’Assad.
Là où le bât blesse c’est que dans la vidéo qui a passé en boucle dans tous les
JT du monde libre, on voit clairement
que la rébellion utilise des enfants-soldats. Un gosse qui doit avoir entre 12
et 14 ans y apparaît en effet, kalachnikov à l’épaule.
Et bien vous savez quoi ?
Rien !
Personne à notre connaissance, ni dans la presse écrite ni dans les commentaires
télévisés, n’a cru bon de s’en émouvoir (France 2 n’a pas du tout relevé la chose et
sur le Figaro, on a bidouillé a posteriori le reportage en caviardant les
visages pour ensuite tenter de faire croire qu’il s’agissait d’un «adolescent»).
Donc en résumé pour nos lumineux troufions, les enfants-soldats dans les
guerres africaines : c’est le mal absolu !
Mais les enfants-soldats dans une rébellion contre le méchant Assad : aucun
problème !
Certes.