Syrie : les casseroles du Système plombent la coalition
30/08/2013 Tout va désormais si vite. Le mercredi 28 août, nous étions
quasi assurés que les vertueux malfrats du Bloc atlantiste allaient
«punir» Damas sous prétexte
de son ignoble «massacre
chimique». Tout roulait. On avait fait les choses en grands avec une
opération sous faux drapeau suffisamment ignoble pour créer le choc
nécessaire à justifier l’entrée en guerre ; les médias-Système avaient
parfaitement joué leur rôle en deux ans d’enfumage des opinions
publiques et l’on estimait donc que le citoyen lambda était désormais
acquis à une nouvelle petite ratonnade en pays arabe. Sauf que deux
jours plus tard, patatras, tout partait en sucette.
Le premier étage de la fusée à péter aura été celui de la Perfide
Albion, dont le Parlement a rejeté jeudi 29 l'idée d'une intervention
militaire contre la Syrie. Cela bien sûr
au grand-dam
des militants de la presse-Système à qui on avait pourtant quasiment
promis ladite ratonnade pour bons et loyaux services.
Il faut dire que, roulés dans la farine par le vénéneux Tony Blair
durant des mois dans l’affaire irakienne, les députés anglais n’ont pas
voulu remettre le couvert (notons
tout de même que la motion de David Cameron a été rejetée de justesse à
285 voix contre 272).
Les casseroles
du Système pèsent ainsi d’un poids certain désormais dans la conduite de
ses affaires, et du haut de son arrogance, il semble qu’il vienne d’en
prendre conscience.
Une poignée de morts pour sauver
la face
Du côté des Français et de leur Président-Poire, rien à dire. Paris
n’a aucun pouvoir de décision dans cette affaire et n’est qu’un bouton
sur lequel les instances supérieures US décideront d’appuyer ou non le
moment venu. Avec son air d’être en permanence ahuri par quelque chose,
François Hollande semble d’ailleurs ne jamais vraiment comprendre ce qui
se passe autour de lui, dans cette affaire moins qu’en tout autre.
Enfin, du côté de Washington, Glamour-BHO en est réduit à annoncer qu’il
pourrait décider «d’agir seul»,
mais en se bornant toutefois à
«un coup de semonce»
contre le régime syrien.
Autant dire juste de quoi ne pas perdre la face
(mais notons au passage que les
Syriens qui vont mourir dans ces frappes n’auront été sacrifiés que pour
épargner l’égo de Washington).
Voilà pour la dernière crise d’hystérie en date du bi-polaire Bloc
atlantiste.
Reste bien sûr le rapport des enquêteurs de l’ONU qui, s’il est
suffisamment bien manipulé, pourrait donner un coup de fouet à
l’hystérie atlantiste.
On attend donc de voir,
prêts à tout voir d’ailleurs, tant on sait la profondeur abyssale des
latrines où s’élabore la réflexion de nos chères élites atlantistes.
Le risque d’un retour de
manivelle
Reste que si le scénario du blocage devait se confirmer, avec fin de
l’option militaire majeure, cela donnerait quelque crédit à la
Conférence Genève 2 voulue
par Moscou et Pékin.
Le Bloc atlantiste fera toutefois tout son possible pour ne pas en
arriver là. Histoire de sauver la face et maintenir l’illusion de sa
puissance, il va sans doute persister encore longtemps dans le scénario
du pire en soutenant encore et encore leurs mercenaires en Syrie. Puis,
si vraiment al-Nosra se révélait incapable de faire tomber le régime,
alors ils devront se résoudre à négocier avec la Russie.
Mais alors, que faire des hordes de jihadistes fanatiques qu’ils auront
soutenus durant deux ans et qui, se sentant trahis, pourraient bien être
tentés de mordre la main qui les a si imprudemment nourris ?
Comme on fait son lit on se couche, dit l’adage populaire.
L’insomnie guette.