«Etat-observateur» de Palestine : impressions

30/11/2012 C’est l’histoire d’une famille qui vit dans une grande maison entre mer et désert.
Soudain, des intrus débarquent, massacrent une partie des habitants et
chassent les autres pour s’y installer.
Comme il reste des membres de la famille dans une minuscule aile de la maison, les nouveaux occupants décident de les isoler à grands renforts de barbelés. Apartheid et oppression s’installent.territoires occupés
Mais ces intrus-là ne semblent jamais pouvoir être rassasiés.
Au fil des ans ils grignotent ou dévorent, selon l’humeur, toujours plus d’espace en resserrant les barbelés.
Toute protestation est réprimée dans le sang, la torture, les privations, le meurtre de masse ou l’assassinat ciblé.
Le temps passe. L’oppression reste. La lutte s’organise.
Aujourd’hui, le chef de famille tente de faire reconnaître
son droit de propriété sur la petite pièce qui lui reste au fond de l’aile de sa maison occupée. Ce faisant, il reconnaît de facto que tout le reste de sa propriété appartient désormais légitimement aux intrus qui la lui ont volée.
La concession est énorme, gigantesque, et pour tout dire effarante.
Mais l’occupant n’est toujours pas content.
Lui, l’occupant, il dit qu’il n’en a
rien à faire de tout ceci.
C’est qu’il veut toujours davantage de place, l’occupant.
Il veut davantage de terre et d’espace, d’air et de mer, d’eau et de vergers, de sable et de poussière.
Alors il voudrait surtout que la famille au fond de la minuscule pièce se taise, ne proteste pas, ne revendique rien et, si possible, disparaisse enfin. Meurt.
En silence.
Afin que Lui,
l’occupant, le nouveau maître, puisse enfin jouir de tout, serein et fier d’avoir mené si belle entreprise à son terme ;
Lui, enfin vautré comme chez Lui dans la maison de l’autre, regardant par la fenêtre de l’autre, le paysage de l’autre.
Quel plaisir d’être enfin chez soi !
S’il n’y avait cette odeur de mort et sang qui flotte dans ma si belle maison.