Le Bloc atlantiste (re)crée une internationale terroriste


27/09/2013 Les jihadistes labellisés al-Qaïda n’arrivent toujours pas à y croire. Imaginer un peu : avec la Syrie, on leur a offert un pays entier comme camp d’entraînement, et des crédits illimités pour le mettre à feu et à sang. Et tout cela avec la bénédiction de ces apostats d’Occidentaux. Le truc est tellement énorme que c’est devenu la blague à la mode dans tous les barbecues des bouchers takfiristes. Et aujourd’hui, cette nouvelle internationale terroriste made in West a finalement déclaré son indépendance en annonçant qu’elle rompait les amarres avec la so call Armée syrienne libre (ASL). La bombe amorcée par le Bloc atlantiste en Syrie vient donc de lui exploser à la figure. Et qui peut savoir jusqu’où voleront ses éclats.

Le terrorisme, une pratique intégrée
La relation incestueuse entre terrorisme et Services de renseignements occidentaux est une vieille histoire.
Petit rappel historique :
En pleine Guerre Froide, l’implication des réseaux atlantistes (Gladio-Stay Behind) dans les attentats qui ont ensanglanté l’Europe a été démontrée par de
nombreuses enquêtes.
Durant la guerre du Vietnam, l’opération «Phoenix» a mis en œuvre des groupes de combattants étasuniens et sud-vietnamiens spécialisés dans les assassinats, la torture et les actions terroristes.
L’Opération Condor, une campagne d’assassinats et de lutte anti-guérilla sanguinaire conduite par les dictatures d’Amérique Latine a, elle aussi, bénéficié du plein soutien, de l’encadrement et de l’expertise des barbouzes occidentaux.
On ne s’étendra pas sur les pratiques de
l’OAS en Algérie en matière d’assassinat et de terrorisme.
En 1962, juste après le désastre de la baie des Cochons à Cuba, la désormais célèbre NSA avait même projeté, dans le cadre de l’opération
Northwoods, d’organiser des attentats à Miami ou Washington [que l’on aurait attribués à Castro], afin que «la publication de la liste des victimes dans les journaux américains provoque une vague d'indignation instrumentalisable» pour envahir Cuba.
Enfin, plus proche de nous,
la naissance d’al-Qaïda itself doit beaucoup au soutien et à l’encadrement des SR occidentaux en général, et de la CIA en particulier. Avant de devenir l’ennemi public numéro 1, le réseau d’Oussama ben Laden a d’ailleurs fournis des troupes de choc à l’OTAN sur plusieurs théâtres d’opérations extérieurs, et notamment au Kosovo où l’Alliance avait organisé un véritable pont aérien depuis Kaboul pour envoyer des jihadistes combattre Milosevic. Mais shuuut, c’est paraît-il secret.
Tout ceci pour dire que le terrorisme et les terroristes ont toujours fait partie de l’arsenal offensif de l’Etat profond des nations occidentales.
Il n’y a là aucun jugement de valeur, c’est juste un fait.

Les SR occidentaux débordés par la droite
Aujourd’hui, le terrorisme islamique a essaimé un peu partout, de Kaboul à Alger, du Sahel à Damas. Et dans cette nébuleuse, on trouve absolument de tout.
Il y a bien évidemment des groupes directement pilotés par la CIA, le MI6, le Mossad ou les SR saoudien de Bandar ben Sultan, mais l’essentiel de l’hydre est constitué de groupes autonomes, plus ou moins hallucinés ou carrément mafieux, mais qui ont tous comme point commun de se réclamer d’al-Qaïda pour une simple question de visibilité médiatique. Et c’est bien cette frange autonome du jihad-business qui pose problème aux SR occidentaux.
Or en noyant les jihadistes de pétrodollars et d’armement en Syrie, l’Occident a constitué aveuglément une véritable armée de terroristes parfaitement aguerris désormais.
Or cette nouvelle internationale terroriste vient de couper les ponts avec l’Armée syrienne libre (ASL).
L’annonce a été faite mardi soir par 13 factions rebelles, dont la puissante organisation salafiste Ahrar al-Cham, Liwa al-Tawhid, proche des Frères musulmans, et Liwa al-Islam, proche de l’Arabie saoudite. Dans un communiqué, elles affirment que l’opposition regroupée au sein de la Coalition nationale «ne nous représente pas et nous ne la reconnaissons pas» et appelle à faire de la loi islamique «la seule source de législation».
Chapeau bas Hollande, chapeau bas Obama.


Le boomerang a pris son envol
Comme le souligne Charles Lister, un analyste au IHS Jane’s Terrorism and Insurgency Centre, c’est
«extrêmement dommageable» pour l’ASL, car les 13 groupes «représentent une portion significative de l’opposition armée et regroupent ses meilleurs combattants».
En clair, les «meilleurs» groupes terroristes du moment, surentraînés par la guerre en Syrie, viennent d’échapper définitivement aux contrôles des puissances occidentales.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, tire d’ailleurs la sonnette d’alarme : «Je suis convaincu qu'ils [les mercenaires] sont en train d'accumuler une expérience dont ils se serviront, une fois la crise syrienne réglée, dans d'autres pays, dans leur propre patrie avant tout», a-t-il déclaré dans le Washington Post. Et d’ajouter : «C'est de cela dont nous devons parler, et non pas de la question de savoir qui doit rester et qui doit partir [en allusion à Bachar al-Assad]. Soit nous sommes d'accord sur le fait que toute forme de terrorisme est inacceptable, soit nous continuons le jeu des doubles standards
Evidemment, Lavrov prêche dans le désert. Car aux dernières nouvelles, Hollande, comme Obama d’ailleurs, est favorable à la poursuite de
livraisons d’armes «contrôlées» aux rebelles.
Décidément, les bouchers takfiristes n’ont pas fini de rire autour de leurs barbecues. Mais reste à savoir, en effet, où ils exerceront ensuite leurs multiples talents, sachant qu’ils accusent aujourd’hui
les puissances occidentales de trahison pour avoir renoncé à frapper Damas.
La bombe amorcée par le Bloc atlantiste en Syrie vient bel et bien de lui exploser à la figure.
Le boomerang a pris son envol.