Le Bloc atlantiste prêt à ouvrir les portes de l’enfer


04/09/2013 Le Bloc atlantiste est désormais sur pilote automatique en Syrie. Embourbé depuis deux ans dans une déstabilisation meurtrière financée à coups de pétrodollars, il s’apprête à porter le coup de grâce à tout espoir de règlement politique de la crise en déclenchant des frappes «punitives» contre le régime de Bachar al-Assad. Histoire de se dédouaner des conséquences de la chose après la reculade britannique, Obama attend donc le feu vert du Congrès pour procéder à la ratonnade. Oh bien sûr, le Prix Nobel de la Paix nous assure que ce serait une opération chirurgicale, courte et joyeuse donc. On a déjà entendu ça. Et le Bloc n’en prendrait pas moins le risque d’ouvrir les portes de l’enfer au Moyen-Orient.

D’une ligne rouge à l’autre
On ne reviendra pas ici sur le casus belli invoqué : la fameuse vraie-fausse attaque chimique qui aurait fait franchir la ligne rouge américaine à Bachar al-Assad. Les
méthodes de gangster du Bloc dans ce genre d’affaires suffisent en effet à le désigner comme principal suspect en tant que tricheur multirécidiviste avéré.
Reste donc la seule question qui vaille : à savoir la forte probabilité d’une attaque et ses conséquences potentiellement dévastatrices.
Car de deux choses l’une, soit le Bloc se contente de gesticulations pour sauver la face et frappe inutilement – grand bien lui fasse – un ou deux bâtiments officiels et quelques dépôts ; soit il se laisse emporter par l’enthousiasme mortifère qu’il affectionne tant et prend alors le risque de franchir la ligne rouge iranienne cette fois.
Car, faut-il le rappeler, le démembrement de la Syrie n’a jamais eu d’autres buts, pour les Occidentaux, que d’affaiblir l’axe de résistance à sa domination que constitue au Moyen-Orient l’Iran, la Syrie, le Hezbollah libanais et, dans une certaine mesure, le Hamas palestinien. Plonger la Syrie dans la guerre civile avait donc le double avantage d’isoler un peu plus l’Iran – la cible principale donc – et d’affaiblir le Hezbollah libanais contre lequel les Israéliens s’étaient lamentablement casser les dents en 2006 (faire des cartons sur des gosses armés de pierre depuis des décennies n’est décidément pas le meilleur des exercices militaires).
D’ailleurs, le Secrétaire d’Etat US John Kerry himself a clairement montré du doigt la «menace nucléaire iranienne» et le Hezbollah, mardi devant le Sénat, pour justifier la nécessité de frappes sur la Syrie.

Trois mois pour déraper
Désormais, on évoque même une opération qui pourrait s’étendre sur 90 jours, sans troupes au sol.
Trois mois ! Pour une frappe soi-disant chirurgicale, une telle durée laisse rêveur dans tout ce qu’elle recèle comme probabilités de  dérapages, de débordements et d’excès.
Car il y a dès lors toutes les chances pour que le Bloc atlantiste se laisse entraîner dans la jubilation pyrotechnique habituelle qui le saisit dans ce genre de situation, et franchisse la ligne rouge iranienne.
Difficile en effet de croire qu’en 90 jours de pilonnage occidental dans la région, Téhéran ou le Hezbollah restent sagement l’arme au pied.
Nous n’avons jamais été aussi proches d’une guerre régionale de grande ampleur.
Mais heureusement, c’est pour la bonne cause n’est-ce pas ?