brèves 2002 Les États-Unis en guerre

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 Brèves de janvier à septembre 2002

décembre 2002

- Le Pentagone mobilise 27/12/2002 Le Pentagone a ordonné à la Marine de préparer deux porte-avions et deux navires d'assaut amphibie en vue d'une possible intervention en Irak, a-t-on appris vendredi auprès responsables des services de défense. Ces instructions, envoyées au cours des deux derniers jours, exigent que ces différents bâtiments soient prêts à prendre la mer vers l'Irak dans un délai de 96 heures à compter d'une certaine date, ont expliqué ces responsables sous couvert de l'anonymat. Ils ont refusé de préciser cette date.
L'un des principaux buts de guerre US atteint en Afghanistan
Convoîté depuis longtemps par les États-Unis mais soumis jusqu'à présent au contrôle de Moscou, le gaz du Turkménistan (les quatrièmes réserves du monde) va changer de cap pour s'écouler à travers l'Afghanistan vers le Pakistan et l'océan indien. Un accord pour la construction d'un gazoduc de 1500 kilomètres a ainsi été signé vendredi à Achkhabad, la capitale du Turkménistan, entre les présidents turkmène et afghan Saparmourat Niazov et Hamid Karzaï et le premier ministre pakistanais Zafarullah Jamali. La construction du gazoduc devrait coûter entre 2 et 2,5 milliard de dollars (3 à 3,7 milliard de francs) et s'étaler sur quatre ans. Le gazoduc sera conçu pour transporter 15 à 20 milliard de mètres cubes de gaz par an.
L'idée de construire des pipe-lines à travers l'Afghanistan avait provoqué un combat acharné dans les années 90 entre la compagnie pétrolière argentine Bridas et l'américaine Unocal qui l'avait emporté en 1997. Les Etats-Unis comptaient en fait sur les talibans, avec qui ils ont négocié jusqu'à l'été 2001, pour les aider à concrétiser leurs plans de gazoduc. Ainsi, à la mi-juillet 2001 encore, à l'Hôtel Palace de Berlin, lors de rencontres de «niveau 2» (officieuses et à l'issue desquelles chacun dément généralement les propos tenus) patronnées par le diplomate espagnol Vendrell, représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, les Etats-Unis promettaient encore aux talibans les milliards d'un plan de reconstruction, et une reconnaissance internationale, s'ils acceptaient un gouvernement élargi et la construction du fameux pipe-line. L'ancien chef de la diplomatie pakistanaise, Niaz Naik, a témoigné du fait qu'à ce moment-là, les Etasuniens ont menacé les talibans d'une opération militaire («un tapis de bombes») en cas de refus (>>11 septembre: une tragédie suspecte).

Pearl Harbor: un memo bien gênant Daté du 7 octobre 1940, le memo de McCollum tend à démontrer que l'équipe de Roosevelt était non seulement averti de l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais, mais l'aurait en fait provoquer pour pouvoir entrer en guerre. Rappelons que 20 ans plus tard, en 1962, juste après le désastre de la baie des Cochons, la National Security Agency (NSA) avait projeté des attentats antiaméricains, qui auraient été attribués à Castro, pour fournir à l'Amérique le prétexte d'envahir Cuba. Cette Northwood Operation (>>Document déclassifié, en format pdf, 777ko) prévoyait ainsi des détournements d'avion, des bombes à Miami ou Washington notamment, de sorte que «la publication de la liste des victimes dans les journaux américains provoque une vague d'indignation instrumentalisable». L'administration Kennedy n'approuva pas l'opération Northwood, mais, deux ans plus tard, un «incident» similaire dans le golfe du Tonkin déclenchait la guerre du Vietnam.
Les prémonitions de Rumsfeld Donald Rumsfeld, 8 mois avant les attentats du 11 septembre: «La question est de savoir si une attaque improbable contre notre pays et contre notre peuple sera l'événement qui réveillera la nation de son sommeil et incitera le gouvernement américain à l'action.» (Report of the Commission to Assess United States National Security Space Management and Organization, 11 janvier 2001).
Une heure avant l'attaque sur le Pentagone, Rumsfeld a eu un petit déjeuner de travail avec une délégation de quatre Républicains de la Chambres des Représentants. Robin Hayes (Caroline du Nord) était au meeting et a témoigné du fait que Rumsfeld, à ce moment-là, avait déclaré qu'un dramatique événement serait nécessaire pour faire comprendre au public américain à quel point le monde était dangereux. Robin Hayes: «Il parlait de la nécessité d'une catastrophe ou quelque-chose comme ça pour réveiller les gens. Et juste une heure après, cet avion heurte le Pentagone. C'était incroyable!» (source: de defensa.org)

- Attaque de l'Irak début février, toujours selon Israël 26/12/2002 Les Etats-Unis devraient attaquer l'Irak début février, a estimé mardi le général Aharon Zeevi, chef des renseignements militaires israéliens, cité par la télévision publique israélienne. Le général Zeevi, qui s'exprimait devant la Commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset (Parlement), a estimé par ailleurs que la probabilité d'une attaque préventive de l'Irak contre Israël au moyen d'armes non conventionnelles était faible, a ajouté la télévision. Les propos de Zeevi sont en totale contradiction avec ceux prononcés la veille par Ariel Sharon, faisant état du danger réel d'une attaque irakienne contre Israël.
Sharon tente d'impliquer la Syrie et la Libye dans la fausse crise irakienne Ariel Sharon a affirmé mardi soir disposer d'informations selon lesquelles l'Irak a transféré récemment des armes non conventionnelles en Syrie. «Il y a des informations que nous vérifions. Mais nous sommes sûrs que l'Irak a récemment transféré des armes chimique ou biologiques en Syrie», a affirmé M. Sharon à la seconde chaîne privée de la télévision israélienne. Dans la foulée, Sharon a aussi affirmé sans sourciller que «des experts et des savants irakiens travaillent dans l'industrie nucléaire en Libye».
Lancées sans l'ombre d'un début de preuve (tiens, ça nous rappelle quelque-chose), les accusations de Sharon ont au moins le mérite de nous éclairer sur ses intentions en cas d'attaque étasunienne sur l'Irak. L'intention prêtée aux Étasuniens de vouloir remodeler tout le Moyen-Orient (>>1 / >>2 / >>3) comporte peut-être un volet Proche-Orient (>> L'ombre du pire) confié à Sharon. Le pas de deux opéré depuis deux ans entre Tel-Aviv et Washington plaide en ce sens.
Du tac au tac Les accusations de Sharon, selon lesquelles l'Irak a transféré récemment des armes non conventionnelles en Syrie, visent à détourner l'attention de l'arsenal nucléaire israélien, a affirmé fort justement jeudi un haut responsable de la Ligue arabe. M. Sharon tente, par ces «fausses allégations», «de créer la confusion parce qu'une fois le désarmement de l'Irak achevé, c'est Israël qui sera dans la ligne de mire», a déclaré à la presse le vice-secrétaire général de la Ligue, Ahmed Ben Helli. La résolution 687 du Conseil de sécurité, adoptée au lendemain de la guerre du Golfe, en 1991, «stipulait que le désarmement de l'Irak est le premier pas vers la création d'un Moyen-Orient sans armes de destruction massive», a-t-il rappelé, soulignant qu'«Israël est le seul Etat (dans la région) à avoir de telles armes». Israël «dispose de plus de 200 têtes nucléaires et il refuse de mettre ses installations nucléaires sous surveillance internationale», a-t-il ajouté.
11 septembre: qui était au courant?
Demandez au sénateur Bob Graham (>>1  / >>2).

- Un an déjà! Depuis son lancement, le 23 décembre 2001, Entrefilets.com a reçu plus de 16'000 visites venant de 11'000 personnes différentes, pour un total de 35'000 pages consultées, selon les statistiques fournies par l'hébergeur. Merci de votre soutien et très belles fêtes de fin d'année à tous.

- L'ONU prépare la guerre 23/12/2002 L'ONU a annoncé lundi qu'elle se préparait à une guerre en Irak, alors que Bagdad a dénoncé la «campagne enragée» de Washington à son encontre. Les agences des Nations unies ont lancé un appel de 37,4 millions de dollars (50 millions de francs). Cet appel de fonds a été lancé le 13 décembre lors d'une réunion avec les pays donateurs à Genève, a déclaré le porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) Kris Janowski à l'ats, confirmant des informations du quotidien britannique «Times». Ce montant concerne l'ensemble des agences de l'ONU qui seraient impliquées lors d'une intervention militaire. Le CICR a de son côté demandé 17 millions de francs pour ses préparatifs. La Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a prévu en outre sept millions.
Comme pour une «guerre mondiale»
Les Etats-Unis amassent des troupes «comme pour une guerre mondiale» visant le monde arabe, a déclaré lundi le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz. Evoquant le déploiement de troupes américaines dans la région du Golfe, M. Aziz a déclaré: «Ceci est un amassement stratégique pour une guerre» semblable à «une guerre mondiale, qui vise dans cette phase l'ensemble du monde arabe du Levant au Maghreb», a déclaré M. Aziz. M. Aziz a tenu ces propos lors d'une réunion de solidarité afro-asiatique avec l'Irak, organisée à Bagdad.
Rumsfeld envisage deux guerres simultanées en Irak et en Corée (comme prévu dès 1992) Les Etats-Unis choisissent la diplomatie pour tenter de régler le problème du programme nucléaire de la Corée du Nord mais ils sont, dans l'absolu, capables de mener deux guerres simultanées en Irak et en Corée, a déclaré lundi le chef du Pentagone, Donald Rumsfeld. Le Pentagone «est capable de mener deux conflits régionaux (...) Nous sommes en mesure de remporter le premier de façon décisive et de battre (l'adversaire) rapidement dans l'autre. Qu'on ne s'y trompe pas», a-t-il souligné.
Rappelons que le Defense Policy Guidance, un document confidentiel du Pentagone rédigé en 1992 par les actuels faucons du gouvernement Bush ( >>1 / >>2 ), prévoyait le maintien des forces armées dans un état de préparation apte à conduire simultanément deux guerres régionales majeures, l'affaiblissement de l'URSS éliminant la menace d'une guerre mondiale menée sur tous les théâtres à la fois. Ce scénario fut repris dans la révision de 1993 et confirmé en 1997. Les deux ennemis potentiels désignés officiellement comme cibles des deux guerres étaient... l'Irak et la Corée du Nord (>>Le nouvel impérialisme étasunien ).
Coleen Rowley honorée L'hebdomadaire américain Time a désigné cette année «personnalités de l'année» trois femmes qui avaient alerté, en vain, leurs supérieurs sur des dysfonctionnements graves, dans les entreprises en faillite Enron et Worldcom et à la police fédérale (FBI). «Ces femmes ont été pour les douze derniers mois ce que les pompiers de New York ont été en 2001: des héros, consacrés par les circonstances», ont déclaré les responsables de Time. Coleen Rowley, basée à Minneapolis (Minnesota, nord), est l'auteur d'une lettre cinglante de 13 pages, datée du 21 mai, dans laquelle elle a accusé le quartier général du FBI à Washington d'avoir entravé l'enquête sur le Français Zacarias Moussaoui, qui risque aujourd'hui la peine de mort pour sa participation présumée à la préparation des attentats du 11 septembre.

- Guerre pétrolière en Irak en janvier ou février selon... Israël 22/12/2002 Les autorités israéliennes ont fait état dimanche d'une intensification des préparatifs défensifs dans l'hypothèse d'une attaque américaine contre l'Irak et d'une riposte de Bagdad contre l'Etat hébreu dans les semaines à venir. En Israël, la défense passive et l'armée de l'air ont reçu pour consigne d'être fin prêts à partir du mois de janvier dans l'hypothèse d'une guerre entre fin janvier et fin février, selon des sources militaires. Lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le ministre de la défense Shaul Mofaz, de retour de Washington, a déclaré qu'il avait la nette impression que les Etats Unis étaient «décidés à frapper» en Irak, selon la radio publique. De son côté, l'Irak s'est dit convaincu samedi de l'imminence d'une guerre au moment où les Etats-Unis accélèrent leurs préparatifs militaires en vue d'une éventuelle frappe.
Dix jours après papa? Le Guardian relève que Hans Blix, qui n'a pas mis longtemps avant de se ranger sous le drapeau US, rendra son rapport sur les inspections le 27 janvier 2003. Jour qui pourrait être celui de la déclaration de guerre. Soit dix jours après la date anniversaire du déclenchement de la première guerre du Golfe de papa, le 17 janvier 1991.
Les Britanniques préparent le débarquement Selon le Sunday Telegraph de dimanche, la Royal Navy britannique se prépare à la plus grande opération de débarquement jamais menée depuis 20 ans, aux côtés des forces américaines. Selon le journal, au moins 40'000 soldats britanniques, dont 5'500 Royal Marines, pourraient combattre aux côtés des Américains en Irak. En cas de conflit, la brigade des Royal Marines au grand complet se joindrait aux forces américaines pour prendre le contrôle du port stratégique de Bassorah, dans le sud de l'Irak.
Encore ces fameuses preuves secrètes étasuniennes Selon le New York Times, Washington a indiqué avoir commencé à donner des éléments aux inspecteurs pour les aider à traquer les programmes d'armements interdits de l'Irak. Les américians n'ont toutefois pas dévoilés toutes leurs informations secrètes, arguant des risques de fuites et de leur crainte de «griller» des sources en Irak. Le quotidien Babel, dirigé par Oudaï Saddam Hussein, fils aîné du président irakien Saddam Hussein, a eu beau jeu de tourner en dérision l'annonce américaine: «Le monde entier sait que s'ils (les Etats-Unis) avaient de vraies informations, ils les auraient propagées sur les écrans de télévisions avant de les donner aux inspecteurs.»
Opposition russe Une éventuelle intervention américano-britannique sans l'appui de l'ONU devra toutefois se heurter à l'opposition de la Russie, comme l'a rappelé dimanche son chef de la diplomatie Igor Ivanov. Dans un entretien avec la première chaîne de la télévision russe, M. Ivanov a affirmé que son pays n'avait aucune intention de participer à une telle campagne, soulignant que ce qui comptait était le désarmement de l'Irak: «Tous les autres objectifs vont contre nos propres intérêts».
Pétrole, pétrole, pétrole Selon des milieux pétroliers américains, plus d'une trentaine d'accords ont été conclus au cours de derniers mois entre l'Irak et des sociétés italienne (Eni), espagnole (Repsol YPF), russe (Tatneft), française (TotalFinaElf), chinoise, indienne, turque et autres, avec un taux de rentabilité élevé (plus 20%). Le montant de ces contrats portant sur le développement de nouveaux champs pétroliers est estimé à 38 milliards de dollars par la Deustche Bank, avec une capacité de production potentielle de 4,7 millions de barils par jour (mbj), si tous les projets sont exécutés. Pour leur part, les firmes américaines ont entamé des pourparlers avec des représentants de l'opposition irakienne aux Etats-Unis sur l'après-Saddam, pourparlers parrainés par le département d'Etat. L'opposition irakienne n'a pas pour sa part dissimulé le fait qu'en cas de changement de régime, celles-ci percevraient «une bonne partie des dividendes» de l'intervention américaine.
Ventes d'armes chimiques britanniques à 26 pays Selon une enquête du Sunday Herald, la Grande-Bretagne a vendu, en violation des lois internationales, des armes chimiques à 26 pays dont l'Iran, le Soudan, la Libye et Israël.

- Comme prévu, l'ONU s'apprête à «couvrir la guerre pétrolière de Bush 19/12/2002 Prévue par les faucons étasuniens bien avant la désignation, par des juges républicains, de Bush Jr. à la présidence, la guerre pétrolière contre l'Irak est sur le point d'être déclenchée avec la bénédiction d'un Conseil de Sécurité qui confirmerait ainsi son rôle de simple chambre d'enregistrement des décisions étasuniennes.
L'Irak est en état de «violation patente» de ses obligations en matière de désarmement, a ainsi déclaré jeudi l'ambassadeur américain aux Nations Unies John Negroponte: «L'Irak a perdu sa dernière occasion de se conformer à ses obligations en matière de désarmement. Nous avons informé le Conseil du fait que nous étions très déçus que l'Irak ait une fois de plus refusé de répondre à ses exigences et choisi la dissimulation et la tromperie plutôt que de tout dévoiler. Il s'agit d'une violation patente des exigences de la résolution 1441». Un refrain repris quelques heures plus tard par Colin Powell soit-même.
Peu auparavant, le chef des inspecteurs en désarmement, Hans Blix, avait estimé que «l'absence de preuve (dans la déclaration irakienne) signifiait que nous ne pouvons pas avoir confiance». «Une occasion a été manquée dans la déclaration de livrer de nombreuses preuves», a ajouté M. Blix. Il a estimé que le document remis par Bagdad à l'ONU «consistait largement en une répétition de ce qui a été dit auparavant». Même du côté français, l'ambassadeur aux Nations Unies, Jean-Marc de la Sablière, y est allé de ses soit-disant doutes sur la non-continuation par l'Irak d'activités prohibées par la résolution 1441 de l'ONU. Il y «a des doutes sur la non-continuation par l'Irak d'activités prohibées», a déclaré le diplomate à la presse.
Lancée dans l'unique but d'offrir une «couverture légale» à l'attaque de l'Irak par les Etats-Unis et leurs zélateurs, les inspections organisées depuis le vote de la résolution 1441 vont sans doute se révéler comme la plus gigantesque opération d'intox jamais montée pour justifier une guerre impérialiste. Il est vrai qu'après avoir offert un cadre légal à l'extermination de plus d'un million de civils irakiens en dix ans, par l'arme biologique de la privation, le Conseil de sécurité de l'ONU n'en est peut-être plus à un massacre près pour servir les intérêts des cinq puissances qui le contrôlent.
Pillage de l'or noir irakien déjà en discussion L'opposition irakienne et les grandes compagnies pétrolières américaines ont commencé à se rencontrer discrètement pour déterminer ce qu'il adviendra des gigantesques réserves de pétrole irakiennes si Saddam Hussein est chassé du pouvoir, selon des informations obtenues par AFX, filiale d'information financière de l'AFP. Des représentants de l'opposition irakienne aux Etats-Unis, soutenus par l'administration Bush, ont indiqué qu'ils discutaient de la meilleure manière de gérer les réserves de brut, les deuxièmes plus importantes du monde après celles de l'Arabie Saoudite, en cas de changement de régime à Bagdad.
Rappelons que le 31 octobre dernier, le patron de BP, Lord Browne, demandait aux Etats-Unis de ne pas garder le contrôle de tout le pétrole irakien pour eux seuls après la guerre.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont continué à armer l'Irak durant l'embargo Selon les révélations du Tages Zeitung, des entreprises américaines, françaises, britanniques, russes et une chinoise ont livré du matériel sensible à Bagdad pendant plusieurs années après la guerre du Golfe, certaines jusqu'à tout récemment. Détail gênant: ces cinq pays sont aussi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies!
Comment la guerre contre le terrorisme, façon W., alimente le terrorisme Selon un rapport d'experts du PINR, la guerre contre le terrorisme de Bush Jr. ne cesse, en fait, d'alimenter le terrorisme qui s'attaque désormais aux structures même du système de globalisation installé sous la pression et l'inspiration des USA (>>Document pdf).

- Déploiement majeure de troupes britanniques dans le Golfe 18/12/2002 Alors que les inspecteurs onusiens n'en finissent plus de constater la pleine coopération de l'Irak, la coalition américano-britannique poursuit imperturbablement ses préparatifs de guerre pétrolière. Les Britanniques annoncent ainsi officiellement un déploiement majeure de leurs forces dans le Golfe, selon le Guardian. Dans un autre article, le même journal nous apprend que la préférence des stratèges anglais va à un siège de Bagdad plutôt qu'à un assaut directe de la capitale. Parallèlement,W. Bush s'est dit hier «préoccupé» par des omissions et des problèmes dans la déclaration de l'Irak sur ses armes de destruction massive. Peu auparavant, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, avait déclaré dans un communiqué que la Grande-Bretagne considérait le document irakien comme «incomplet». Des avions américains et britanniques ont par ailleurs à nouveau bombardé mercredi matin le sud de l'Irak en toute illégalité comme ils le font depuis 10 ans. The independent relate aussi la publication, par un journal allemand, de la liste des sociétés ayant fourni à l'Irak des composants destiné à la fabrication d'armes de destructions massives. On y retrouve des sociétés françaises, britanniques, ainsi que 80 sociétés allemandes et 24 étasuniennes...
Militarisation «immorale» de l'espace
Le ministre canadien des Affaires étrangères Bill Graham met en garde les Etats-Unis contre la «grave erreur» de militariser l'espace à la suite de la décision de Washington de commencer le déploiement d'un bouclier antimissile, dans un entretien accordé au quotidien Globe and Mail de mercredi. «La grande limite que nous avons tous est la militarisation de l'espace, ce qui, je crois, serait immoral, illégal et une grave erreur, affirme le chef de la diplomatie canadienne. Il y a des voix à Washington qui réclament cela et nous les exhortons fermement à voir que ce serait un développement extrêmement malheureux pour la paix.»
Protocole contre la torture refusé par les Etats-Unis
L'assemblée générale de l'ONU a adopté mercredi le nouveau protocole de l'ONU contre la torture, qui prévoit des inspections-surprises dans les prisons. Le protocole a été adopté par 127 voix favorables, 4 contraires (Etats-Unis, Nigéria, Palau et Iles Marshall) et 42 abstentions.
11 septembre: qui était au courant?
Demandez au sénateur Bob Graham....

- Bouclier antimissile: c'est parti! 17/12/2002 W. Bush a annoncé mardi qu'il avait ordonné à l'armée de commencer à déployer son fameux bouclier antimissile. «Les Etats-Unis prendront toute mesure nécessaire pour protéger leurs citoyens contre ce qui est peut-être le plus grand danger: les maux catastrophiques qui pourraient être provoqués par des Etats hostiles ou des groupes terroristes dotés d'armements de destruction massive et des moyens de les utiliser», a déclaré Jr. dans un communiqué. Plus tôt mardi, des responsables de l'administration américaine ont indiqué, sous couvert de l'anonymat, que 10 missiles intercepteurs seraient installés d'ici 2004 sur une base en Alaska, et 10 autres d'ici 2005 ou 2006. Dès l'officialisation, l'été dernier, du retrait des Etats-Unis du traité ABM (Anti-Ballistic Missile) conclu en 1972 avec l'URSS, le Pentagone a lancé le chantier de Fort Greeley, à 160km au sud-est de Fairbanks, avec notamment la construction de six silos pour intercepteurs, selon le Washington Times.
«Burka CNN» pour tout le monde! Le Pentagone évoque la mise en place de moyens de désinformation vis-à-vis des Alliés, histoire de façonner les opinions publiques encore réticentes à la dictature planétaire étasunienne.
Pseudo-guerre contre le terrorisme: délire répressif en Italie Cent seize personnes appartenant à des organisations liées au terrorisme islamiste ont été arrêtées depuis les attentats du 11 septembre 2001, a annoncé mardi à Rome l'ancien membre de la Loge P2 et président du Conseil italien, Silvio Berlusconi. Depuis le début de l'année, ce sont aussi soixante quinze personnes appartenant à la mouvance d'extrême gauche qui ont été arrêtées en Italie, confirmant ainsi l'instauration d'une répression purement politique du gouvernement. Enfin, concernant la lutte contre l'immigration clandestine, M. Berlusconi a souligné que 81'936 clandestins avaient été expulsés en 2002 contre 66'702 en 2001, soit une hausse de 31,95%.

- Gangstérisation du pouvoir: permis de tuer présidentiel pour la cia 12-15/12/2002 Depuis le 11 septembre, difficile de savoir qui, de Sharon ou de Bush, influence la politique de l'autre. Toujours est-il qu'à l'instar des pratiques du gouvernement israélien qui, en 20 mois d'Intifada, a procédé à 182 assassinats extrajudiciaires (considérés comme des crimes de guerre par la 4e Convention de Genève), le cabinet Bush a établi une liste de plus d'une vingtaine de chefs terroristes présumés que la CIA est autorisée à tuer, a rapporté dimanche le New York Times, citant des hauts responsables militaires et du renseignement. Bush Jr. a donné par écrit tout pouvoir à la CIA de poursuivre et tuer ces terroristes présumés sans avoir à obtenir une autorisation expresse chaque fois qu'elle est sur le point de lancer une  opération, explique le quotidien. L'établissement de cette liste fait partie des efforts de la CIA pour traquer ou liquider les membres d'Al-Qaïda loin de leur champ d'action habituel, au Yémen par exemple, rapporte le journal, en référence à l'assassinat dans ce pays, le 4 novembre, de six Yéménites, membres présumés d'Al-Qaïda, par un missile américain tiré depuis un drone. Les critères précis pour l'ajout d'un nom à la liste ne sont pas connus, mais elle est mise à jour régulièrement, indique le quotidien.
Les Etats-Unis ont souvent eu recours à de telles méthodes criminelles, par le passé, mais elles restaient en principe cachées. Rappelons simplement, pour faire court, l'opération «Phoenix» de la CIA au Vietnam, qui aurait fait quelque 60'000 victimes, ou l'«Opération Condor», en Amérique Latine. Désormais, l'usage de moyens criminels est donc en passe d'être institutionnalisé aux Etats-Unis. Un exemble de plus de la gangstérisation du pouvoir étasunien.
Enquête sur le 11 septembre: Mitchell se dérobe, Kissinger démissionne Le 27 novembre, Bush Jr. avait nommé l'ancien secrétaire d'Etat, Henry Kissinger, un chaud partisan de la guerre perpétuelle considéré par beaucoup comme un criminel de guerre (>>1  / >>2 / >>3), à la tête d'une commission d'enquête, dite indépendante, chargée de faire la lumière sur l'incapacité des services de renseignement à empêcher les attentats du 11 septembre 2001. Le 11 décembre, l'ancien sénateur George Mitchell avait décliné le poste de vice-président de la commission et, deux jours plus tard, vendredi 13 décembre, Kissinger annonçait sa démission de la commission, invoquant d'éventuels conflits d'intérêt avec son activité professionnelle. La nomination de M. Kissinger, secrétaire d'Etat sous les présidences des républicains Richard Nixon et Gerald Ford au début des années 1970, avait soulevé une polémique aux Etats-Unis en raison des accusations sur son rôle présumé dans le coup d'Etat au Chili en septembre 1973. Il avait été reproché à M. Kissinger de n'avoir pas révélé au Congrès américain la nature exacte de son rôle dans ce coup d'Etat qui avait abouti au renversement du président socialiste Allende par un putsch militaire (Kissinger declassified).
Appel à la révolte civique En 1971, Daniel Ellsberg, ancien stratège de la guerre nucléaire au sein du Département de la Défense des Etats-Unis, avait communiqué à la presse les Pentagon Papers, quarante-trois volumes ultra-confidentiels sur l'origine de l'engagement des Etats-Unis au Vietnam, documents qui prouvaient les mensonges du gouvernement de l'époque cette guerre. Son geste avait aidé au retournement de l'opinion publique et accéléré la fin du conflit. Aujourd'hui, il appelle les fonctionnaires fédéraux étasuniens à prendre des risques en faisant de même pour barrer la route à l'administration guerrière de Bush et empêcher la ratonnage en Irak.
Attentats de Mombasa: bientôt plus de suspects... 12/12/2002 Six Pakistanais et trois Somaliens, arrêtés au lendemain des deux attentats anti-israéliens du 28 novembre à Mombasa, sur la côte du Kenya, ont été mis hors de cause, a annoncé hier la police kényane. Une explosion avait fait seize morts dans un hôtel, et deux missiles avaient été tirés sans contre un avion de ligne transportant 261 passagers, sans l'atteindre. Trois suspects restent sous les verrous: le négociant ayant vendu le véhicule 4x4 qui a explosé dans l'hôtel, ainsi que la mère et le frère de l'acheteur. L'acheteur, un jeune kényan né en 1979 à Mombasa, pourrait être l'un des kamikazes, selon la police, qui a toutefois diffusé sa photo d'identité, assortie d'une offre de récompense de 500'000 shillings (9000 francs) pour toute information permettant son arrestation. En clair, plus de suspect digne de ce nom. Rappelons que, selon The Telegraph.co.uk du 30 novembre), un mystère persiste autour du décollage de l'avion israélien visé par deux missiles. Extrait: «Le mystère entoure la direction du décollage du charter Arkia IZ582. Ce dernier n'a pas pris la route habituelle que prennent les vols commerciaux lorsqu'ils quittent l'aéroport de Mombasa. Ces derniers partent normalement vers le large. Le charter d'Arkia s'est, lui, dirigé vers l'intérieur des terres, faisant de lui une cible facile pour le lance-missile

- Guerre pétrolière en Irak: signaux contradictoires 12/12/2002 Depuis lundi, environ un millier de militaires, dont quelque 300 Britanniques, participent au Qatar aux manoeuvres américaines «Internal Look», qui concernent également des milliers d'autres soldats dans la région et dans le monde. Les troupes américaines continuent d'affluer au Koweït dans des camps disséminés à travers le désert et multiplient les entraînements aux portes de l'Irak. Le nombre de soldats US a ainsi bondi de 12'000 à 15'000 en un mois, selon des sources militaires américaines. Le sous-secrétaire américain à la Défense Douglas Faith s'est par ailleurs rendu jeudi en Israël, où il devait évoquer la question de l'Irak avec Sharon et son ministre de la Défense, Shaul Mofaz. Quant au Guardian de jeudi, il réaffirme que Washington est tout à sa guerre, qui remodèlera tout le Moyen-Orient (un remodelage déjà évoqué par Pat Buchanan en octobre dernier, et un mois auparavant par le Boston Globe). Rappelons aussi que, selon le Sydney Morning Herald du 5 décembre, le nombre de bombes déversées sur l'Irak a explosé de 300% entre mars et novembre 2002. 
Parallèlement à ces tambours de guerre, le gourou de la politique US, Condoleezza Rice (>>lire ci-dessous: cet étrange groupe des Vulcains), a toutefois adopté un ton plus conciliant en déclarant hier que les Etats-Unis reviendraient devant le Conseil de sécurité de l'ONU avant toute attaque contre l'Irak «pour des consultations», et Londres a affirmé qu'il préférerait une seconde résolution de l'ONU pour contraindre l'Irak à respecter ses obligations avant toute attaque. Curieusement peu vindicatif à l'égard de Bagdad, Rumsfeld a, quant à lui, choisi de parler de la lutte antiterroriste plutôt que de l'Irak en visitant le centre de commandement américain au Qatar qui pourrait servir en cas d'attaque contre le pays de Saddam Hussein.
«Tout l'art de la guerre est fondé sur la duperie», disait le stratège chinois Sun Tzu, 500 ans avant notre ère...
Au tour de l'Iran Selon CNN, citant des officiels étasuniens, l'Iran construirait en secret deux grandes installations nucléaires pouvant servir à la construction d'armement nucléaire.
Cet étrange groupe des «Vulcains» Dans l'actuelle administration Bush, Cheney et Rumsfeld ont introduit un certain nombre de faucons au sein du gouvernement, notamment Wolfowitz, Richard Perle, Douglas Feith, J.D. Crouch, adjoint au secrétaire à la Défense chargé de la sécurité internationale, et John Bolton, sous-secrétaire d'Etat chargé du contrôle des armements et des affaires internationales. Ce groupe recoupe en grande partie une autre faction du gouvernement, qui s'est baptisée elle-même les Vulcains, créée en 1998 par George Schultz, ancien secrétaire d'Etat de Reagan, Dick Cheney et Condoleezza Rice (>>1 / >>2), aujourd'hui conseillère à la sécurité nationale. Les principaux collaborateurs de Mme Rice, au sein des Vulcains, sont Wolfowitz et Richard Perle.
Guerre contre le terrorisme: 2000 «disparus» aux Etats-Unis Selon le Pr David Cole, de la faculté de droit de Georgetown, quelque 2000 personnes ont été arrêtées depuis le 11 septembre. Ces détenus, des immigrés pour la plupart,  Cole les appelle les «disparus de l'Amérique», étant donné que la plupart ont été mis au secret, jugés à huis clos par des tribunaux de l'immigration et, pour beaucoup d'entre eux, secrètement expulsés. Personne ne sait combien sont encore sous les verrous. Pour qualifier ce que le gouvernement et le ministre de la Justice, John Ashcroft, sont en train de mettre en place, le Washington Post parle de «système judiciaire parallèle» pour les terroristes présumés, dépourvu des protections normalement assurées aux suspects, conformément à la Constitution américaine.
Poussée militariste des États-Unis vers la domination mondiale David North, sur le World Socialiste Web Site

- Abracadabrante histoire de Scuds 11/11/2002 Sur la base de renseignements fournis par les Etats-Unis au sujet d'un navire «suspect», la marine espagnole a intercepté, lundi dans la mer d'Oman, un bateau qui contenait 15 missiles Scud en provenance de Corée du Nord et à destination du Yémen. Immédiatement, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a réitéré hier les accusations de son gouvernement contre la Corée du Nord. «La Corée du Nord n'aime pas me l'entendre dire, mais elle continue d'être le principal diffuseur mondial en technologie de missiles», a-t-il déclaré à la presse à Djibouti, après un entretien avec le président djiboutien, Ismael Omar Guelleh. Dans la foulée, le zélateur britannique, Tony Blair, s'est empressé d'appeler à «maintenir la pression sur la Corée du Nord» pour l'empêcher d'exporter des missiles balistiques, estimant que cela représenterait «une menace inacceptable pour notre sécurité». Hier soir pourtant, l'on apprenait qu'au final, Washington confirmait la «légalité» de cette livraison à Sanaa, la Maison-Blanche soulignant que rien n'empêchait le Yémen d'aquérir des armes nord-coréennes. Le porte-parole de la Maison-Blanche, l'inénarrable Ari Fleischer, a ensuite confirmé que les missiles avaient été remis à Sanaa. «Le Yémen a donné des assurances comme quoi ces missiles ne seraient remis à personne d'autre», a-t-il ajouté sans sourciller. Selon le New York Times de mercredi pourtant, le gouvernement américain avait imposé, en août dernier, des sanctions à la Corée du Nord après s'être assuré que ce pays avait vendu des pièces de Scud au... Yémen, avant l'arrivée de Jr. à la Maison-Blanche.
Pour influencer les élections en Corée-du-Sud? L'explication de cette abracadabrante histoire est sans doute à chercher du côté d'une manipulation étasunienne destinée à envenimer les relations entre la Corée du Nord et son voisin du sud. Ainsi, le Parti démocratique du millénaire de Roh Moo-hyun, candidat du gouvernement sortant à l'élection présidentielle sud-coréenne du 19 décembre prochain, s'est interrogé sur le moment choisi pour cet arraisonnement. Un responsable du parti ayant requis l'anonymat a déclaré qu'il convenait de se demander si les Etats-Unis ont planifié l'opération pour tenter d'influencer le résultat de l'élection sud-coréenne. De nouvelles craintes sur les capacités militaires de la Corée du Nord pourraient en effet bénéficier au principal adversaire de M. Roh, le chef de l'opposition conservatrice Lee Hoi-chang, qui a d'ailleurs saisi l'occasion pour attaquer M. Roh et la politique de rapprochement avec le régime nord-coréen.
Destabilisation méditerranéenne Une analyse de dedefensa.org concernant la décision étasunienne de vendre des armes à l'Algérie, pour combattre le terrorisme bien sûr. «Le principal aspect de cette décision de livrer des armes à l'Algérie, nous dit dedefensa, est bien qu'elle semble avoir été prise sans consultation des Français, dont l'Algérie fait partie de la zone d'influence géographique et culturelle ; par conséquent, sans le moindre intérêt pour la politique française de recherche d'apaisement de la zone, notamment par le refus de livrer certaines armes à l'Algérie. (...) Le comportement américain dans cette matière, avec la décision de livrer des armes, est clair tant il correspond à la politique US depuis le 11 septembre, qui est de n'accepter aucune restriction dans ce qui est identifié comme la lutte contre le terrorisme. Pour ce cas précis de l'Algérie, la décision US met en pleine lumière une évolution déjà fortement entamée, qui est l'effacement complet des Européens (dont la France, sans aucun doute) au profit de l'OTAN, c'est-à-dire des Américains >>Lire l'analyse
Qatar assujetti
Le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a signé hier avec le Qatar un accord officialisant la présence militaire américaine dans cet émirat du Golfe, au moment où les menaces d'une attaque pèsent toujours sur l'Irak. Au cours d'une conférence de presse, Rumsfeld a affirmé que cet accord permettrait de développer les installations de la base d'Al-Udeid, qui accueille 4'000 soldats américains et constitue le plus grand dépôt de matériel militaire américain dans la région.

- Scandale: les USA dérobent le seul exemplaire complet de la déclaration irakienne 10/12/2002 Les Etats-Unis ont obtenu le seul exemplaire complet de la déclaration de Bagdad sur ses armes de destruction massive et l'ont immédiatement fait transporter à Washington où il se trouvait lundi, selon des sources diplomatiques aux Nations unies. Le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, a affirmé que les Etats-Unis avaient obtenu ce document unique parce qu'ils avaient... la capacité technique d'en faire des tirages rapides dans des conditions de sécurité strictes. On croit rêver. «Ce n'est pas exactement comme cela que je présenterais ce qui s'est passé», a commenté sous le couvert de l'anonymat un diplomate appartenant à un pays membre du Conseil de sécurité. «Il n'y a pas qu'eux qui savent se servir d'une photocopieuse», a raillé un autre diplomate. La France et la Russie «sont particulièrement outrées par ce tour de passe-passe», ont indiqué plusieurs sources diplomatiques à l'AFP. Les Irakiens ont dénoncé un racket inédit dans l'histoire des Nations Unies, accusant Washington de vouloir manipuler le document afin de trouver le prétexte au déclenchement de la guerre.
Seuls trois diplomates (un Américain, un Britannique et un Colombien) étaient présents dans la nuit de dimanche à lundi dans les locaux de la Cocovinu pour se faire remettre le seul exemplaire complet de la déclaration de Bagdad sur ses armes de destruction massive, a-t-on appris de sources concordantes. L'ambassadeur colombien Alfonso Valdivieso, arguant de sa qualité de président du Conseil de sécurité, s'est fait remettre, vers minuit locale (lundi 05h00 GMT), par Hans Blix, le directeur exécutif de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection de l'Onu (Cocovinu), le document arrivé moins de trois heures auparavant à New York de Bagdad via Larnaca (Chypre) et Francfort. Le diplomate colombien, selon les mêmes sources, a ensuite remis le document au diplomate américain, le diplomate britannique étant présenté comme «le coordinateur du groupe des 5 membres permanents du Conseil de sécurité». Le document, un peu moins de 12'000 pages, a été ensuite immédiatement acheminé à Washington, les Etats-Unis étant censés en faire une copie à l'intention des 4 autres membres permanents du Conseil (Chine, France, Grande Bretagne et Russie).
Marchandages US-Turquie pour la ratonnage en Irak La semaine passée, Paul Wolfowitz, numéro deux de la Défense, et Marc Grossman, numéro deux de la diplomatie, sont arrivés à Ankara pour convaincre leur partenaire musulman de soutenir leur action contre l'Irak. Les dirigeants américains ont promis, en échange, une aide économique et militaire, la protection de la Turquie, avec l'installation de fusées Patriot aux points stratégiques, et le lobbying en Europe pour son entrée à l'UE. Ankara exige 25 milliards de dollars de «défraiement» pour la future guerre et le contrôle de l'Irak du Nord (aux mains des Kurdes) par l'armée turque. Parallèlement, le président étasunien a téléphoné, selon le quotidien turc Sabah, au chancelier allemand, Gerhard Schröder, au premier ministre grec, Costas Simitis, au premier ministre danois et président de l'UE, Anders Fogh Rasmussen. Bush leur a «diplomatiquement conseillé» de fixer une date d'adhésion pour la Turquie. Accessoirement, les médias étasuniens parlent des nouveaux scénarios de guerre qui englobent la Turquie comme acteur incontournable: le Pentagone envisagerait d'attaquer l'Irak du Nord, pas seulement par voie aérienne mais aussi terrestre. «La Turquie, c'est la seule voie», a déclaré Paul Wolfowitz, dans les colonnes du journal Hürriyet. (source: 24heures du 10.12.2002).
L'héroïne afghane coule à flot: un remake de «Dark Alliance»? Les Quinze se sont inquiétés mardi de l'ampleur prise par la production de drogue en Afghanistan qui, selon une source communautaire, génère des revenus qui égaleraient le montant de l'aide internationale dans le pays, soit 1,2 milliard d'euros par an. «Soixante-quinze pour cent de l'héroïne dans nos rues proviendra en 2003 d'Afghanistan», a-t-on ajouté de même source, en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères des Quinze à Bruxelles. Alors que les barbouzes étasuniens sont à pied d'oeuvre depuis un an, difficile de ne pas penser à l'affaire «Dark Alliance». En 1996, une série de reportages du journaliste Gary Webb du San Jose Mercury News avait établi un lien direct, dans les années quatre-vingt, entre l'entrée du crack (drogue composée à partir de cocaïne) sur le marché de San Francisco, et une opération de financement des contras nicaraguayens qui se serait déroulée avec l'aide d'agents de la CIA.

- Rapport irakien rendu 6-8/12/2002 Comme promis, les Irakiens ont livré dans les délais le rapport, exigé par la résolution 1441 de l'ONU, sur l'état de leurs programmes d'armement. Comme annoncé, Bagdad nie posséder la moindre arme de destruction massive. Comme prévu, Bush et Blair n'y croient pas.
Etats-Unis mis au défi L'Irak a mis dimanche Washington et Londres au défi de produire les preuves qu'ils affirment détenir sur des armes de destruction massive encore entre les mains de Bagdad. Le conseiller présidentiel Amer al-Saadi a répété que Bagdad s'était débarrassé de tous ses programmes d'armes prohibées et mis Washington et Londres au défi de «produire, sans délai, la preuve du contraire». Des responsables US s'en sont tirés avec une pirouette en réaffirmant que Saddam détient bien cet arsenal, mais qu'ils ne veulent pas trahir leurs sources en révélant les informations dont ils disposent sur l'existence de ces programmes d'armement. En clair, les Etats-Unis possèdent des preuves mais ils ne veulent pas les donner pour ne pas griller leur source. On notera d'abord que la même recette a été appliquée au lendemain des attentats du 11 septembre vis-à-vis d'Al-Qaïda, l'attaque de l'Afghanistan ayant ainsi été déclenchée sur la base de preuves jamais produites à ce jour. Ensuite que les preuves revendiquées sont à ce point vague qu'elles ne permettent même pas de donner la moindre piste aux inspecteurs onusiens. Mais Bush et Blair le disent: ils ont des preuves. Cela devrait donc suffire.
La reprise est au coin de la rue
La presse vous l'annonce tous les quinze jours, la reprise est au coin de la rue. Aux Etats-Unis, les premiers signes concrets prennent l'allure d'un taux de chômage qui passe de 5,7% à 6% (pour ceux qui ont encore le privilège de figurer dans les statistiques). Bush fait sauter deux fusibles: le secrétaire à trésor O'Neill, et le conseiller éconimique de la présidence, Larry Lindsey.

- Guerre planifiée en Irak: intensification dramatique des bombardements 5/12/2002 Selon le Sydney Morning Herald, le nombre de bombes déversées sur l'Irak a explosé de 300% entre mars et novembre 2002. Un signe clair que ces frappes, dans les zones d'exclusions aériennes, servent à détruire les infrastructures irakiennes en vue de la guerre planifiée.
De l'intérêt US d'une guerre en Irak Le 22 mai 2002, soit bien avant le lancement officiel de la campagne médiatique du président Bush pour «libérer le peuple irakien», William Kristol, président du «Project for a new American Century» (un puissant lobby conservateur co-fondé sous Clinton par Donald Rumsfeld, Secrétaire à la Défense, ou encore Dick Cheney, le vice-président) déclarait au Congrès: «Se débarrasser du régime de Saddam Hussein et aider à construire une société et une économie irakiennes décentes permettrait de réduire l'influence séoudienne de manière décisive. Permettre au pétrole irakien d'accéder aux marchés mondiaux serait un plus pour l'économie. D'un point de vue militaire et stratégique, l'Irak est plus important que l'Arabie Saoudite
Surréaliste! L'inénarrable porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleisher, jeudi aux journalistes: «Le président Bush a dit que l'Irak avait des armes de destruction massive, Tony Blair a dit que l'Irak avait des armes de destruction massive, Donald Rumsfeld a dit que l'Irak avait des armes de destruction massive, Richard Butler [ancien chef de l'Unscom qui avait donné un blanc-seing à Washington pour les frappes sur l'Irak en 1998 au mépris des Nations Unies] a dit qu'il en avait, les Nations unies ont dit qu'il en avait [qui, quand?], les experts ont dit qu'il en avait, l'Irak a dit qu'il n'en avait pas. C'est à vous de choisir qui vous voulez croire. La charge de la preuve repose clairement sur Saddam Hussein
A ce jour, ni Bush Jr., ni Blair, ni Rumsfeld, (ne parlons pas de Butler), ni les fameux experts n'ont apporté le moindre début de preuve de leurs allégations. En revanche, les preuves existent que la seconde guerre contre l'Irak est planifiée depuis longtemps par les faucons du cabinet Bush. Pour faire court, citons deux rapports: le Defense Policy Guidance (DPG) 1992, puis en 2000, Rebuilding America's Defences (>>article >>rapport). Un autre document daté de 2001, émanant de l'Institut Baker cette fois, sur les défis de la politique énergétique pour le 21e siècle, notait que l'Irak était un danger pour la stabilité des marchés pétroliers et préconisait, dans ses conclusions, une révision de la politique étasunienne, vis-à-vis de l'Irak, incluant les options militaires.
Une «opportunité pour Israël» Selon le chef de la diplomatie israélienne, Netanyahou, la guerre étasunienne en Irak sera une opportunité pour Israël. Middle East Newsline affirme par ailleurs que l'Etat hébreu planche sur des scénarios de guerre régionale.
«Mystère» autour de l'attentat au Kenya Selon The Telegraph.co.uk du 30 novembre, un mystère persiste autour du décollage de l'avion israélien visé par deux missiles. Extrait: «Le mystère entoure la direction du décollage du charter Arkia IZ582. Ce dernier n'a pas pris la route habituelle que prennent les vols commerciaux lorsqu'ils quittent l'aéroport de Mombasa. Ces derniers partent normalement vers le large. Le charter d'Arkia s'est, lui, dirigé vers l'intérieur des terres, faisant de lui une cible facile pour le lance-missile.»

- Badgad accuse les inspecteurs onusiens d'espionnage 04/12/2002 Les relations entre l'Irak et les inspecteurs de l'ONU se sont brusquement détériorées mercredi pour la première fois depuis la reprise de leurs missions dans ce pays, il y a une semaine. «Leur travail est un travail d'espionnage au profit de la CIA et du Mossad, a déclaré le vice-président irakien, Taha Yassine Ramadan. Les inspecteurs ne sont pas venus pour s'assurer que l'Irak ne possède pas d'armes de destruction massive, mais ils sont venus pour fournir de meilleures conditions et des informations plus précises pour l'attaque à venir» contre l'Irak. Pour leur part, les Etats-Unis se sont déclarés convaincus que l'Irak possédait toujours, malgré ses dénégations, des armes de destruction massive et ils ont réclamé aux experts de l'ONU des inspections vigoureuses. Notons que les Etats-Unis et plusieurs de leurs alliés mèneront pendant une semaine, à partir du 9 décembre, des manoeuvres militaires dans la région du Golfe qui pourraient servir à préparer une éventuelle intervention militaire américaine en Irak. Cet exercice sera coordonné du Qatar, où le Commandement central étasunien a déployé un quartier-général provisoire avec quelque 600 spécialistes pour coordonner une éventuelle offensive contre Saddam Hussein.
Le fantôme Al-Qaïda, partout et pour longtemps
On se demande désormais ce que les super-faucons de Washington feraient sans la menace fantôme Al-Qaïda, tant elle est devenue pour eux l'alibi parfait, le véritable carburant même de leur nouvelle offensive impérialiste. Histoire d'enfoncer encore un peu son clou, W. Bush a donc affirmé mercredi qu'il croyait que le réseau Al-Qaïda était impliqué dans les attentats de la semaine dernière au Kenya. «Je suis préoccupé partout par Al-Qaïda, a-t-il récité à la Maison-Blanche. Je crois qu'Al-Qaïda était impliqué dans les attentats au Kenya. Je crois qu'Al-Qaïda déteste la liberté. Je crois qu'Al-Qaïda va frapper partout où il le peut pour perturber la société civile et c'est la raison pour laquelle nous sommes en chasse.»
Répression israélienne légitimée
Au passage, il en a profité pour légitimer la répression israélienne, affirmant que les terroristes freinaient le processus de paix israélo-palestinien. «Je m'inquiète du fait que des terroristes ont perturbé l'aptitude de gens qui aiment la paix (sic) à faire avancer le processus de paix. Je comprends parfaitement les efforts du gouvernement israélien pour déraciner la terreur, parce que nous n'aurons jamais la paix tant que des terroristes peuvent se montrer perturbateurs.»

- Kofi Annan contredit Bush 03/12/2002 Au lendemain des déclarations de Bush Jr. sur les prétendus «signes pas encourageants» de la coopération de l'Irak avec les inspecteurs onusiens, le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a affirmé: «C'est seulement le début mais, à l'évidence, la coopération [de l'Irak avec les inspecteurs en désarmement] a été bonne
Et voici le coup de la variole
Après le coup des laboratoires itinérants (servant à expliquer l'impossibilité de prouver la production d'armes de destruction massive par les Irakiens); après le coup de la reconstruction de sites prétendument nucléaires (de simples ruines ont constatés des journalistes); après le coup du possible lien entre l'Irak et l'attentat d'Oklahoma City, en 1995; après le coup de l'axe Hussein-Ben Laden, sur lequel planche en vain un groupe de barbouzes au seul service de Rumsfeld et Wolfowitz, voici donc le coup de la souche ultra virulente d'un super-virus de la variole qui aurait été livré à l'Irak par une scientifique russe morte il y a deux ans, a en croire le New York Times de mardi. Le quotidien, qui cite des responsables américains et des scientifiques étrangers, souligne que la CIA tente d'établir un lien entre cette scientifique, Nelja Maltseva, décédée il y a deux ans, et la présence de cette souche en Irak. Un informateur anonyme aurait fait savoir aux autorités américaines, rapporte sans sourciller le journal, que le docteur Maltseva, qui a travaillé pendant trente ans à l'Institut de recherche pour les préparations virales à Moscou, avait livré cette souche aux Irakiens. Un informateur anonyme donc.
Soudoyée, Ankara plie
Les Etats-Unis, soucieux de s'assurer le soutien de leur principal allié dans la région pour une éventuelle guerre contre l'Irak, proposent à la Turquie une aide économique «substantielle» en cas d'opération militaire, a déclaré vendredi un responsable turc. Le ministre turc des Affaires étrangères, Yasar Yakis, a ensuite annoncé, à l'issue d'un entretien avec le secrétaire américain adjoint à la Défense, le super-faucon Wolfowitz, que la Turquie serait prête à ouvrir ses bases aux avions américains en cas de guerre avec l'Irak. Le ministre a toutefois laisser entendre que la Turquie refuserait une offensive terrestre à partir de son territoire. Nous voilà soulagés.
Doutes sur l'authenticité du message de Ben Laden (suite) Un lien vers le rapport, au format pdf, de l'analyse effectuée par l'IDIAP, institut suisse semi-privé basé à Martigny et spécialisé dans la reconnaissance vocale, qui semble démontrer que le dernier message sonore de Ben Laden, bien sûr authentifié par le Pentagone, est sans doute un faux.

- Guerre pétrolière en Irak: on atteint des sommets 03/12/2002 Basées sur la résolution inique d'un Conseil de sécurité otage de l'hyper-puissance étasunienne et d'une poignée d'ex-puissances coloniales aux ordres, les inspections sur le désarmement irakien se sont déroulées sans accroc notable depuis une semaine. Hier, Bush Jr. n'en a pas moins affirmé le contraire. «Jusqu'ici, les signes ne sont pas encourageants. Le régime qui a tiré sur des pilotes américains et britanniques ne prend pas la voie du respect» des résolutions des Nations Unies lui enjoignant de désarmer, a déclaré Jr. lors d'un discours au Pentagone à l'occasion de la signature de la loi de programmation militaire 2003.
A passage, notons le caractère puéril, grotesque, de la complainte à propos de ces pauvres pilotes américains et britanniques qui se font tirer dessus alors que, depuis plus de dix ans, ils bombardent l'Irak et tuent des civils sans même être «couvert» par un mandat de l'ONU.
De son côté, le véritable patron de la Maison-Blanche, le super-faucon Dick Cheney, a affirmé (toujours sans la moindre preuve évidemment, mais l'adoption de la résolution contre l'Irak montre que les accusations suffisent désormais) que Saddam Hussein avait eu des liens ces dix dernières années avec... l'organisation al-Qaïda bien sûr. Lors d'un discours prononcé à Denver (Colorado, centre) et dont le texte a été rendu public à Washington, Cheney a déclaré à propos de Saddam Hussein que «son régime a eu des contacts de haut niveau ces dix dernières années avec al-Qaïda et a aidé à l'entraînement de terroristes d'al-Qaïda». Et d'ajouter: «C'est pour cela que la guerre contre le terrorisme ne sera pas gagnée tant que l'Irak ne sera pas, de manière totale et vérifiable, privé de ses armes de destruction massive.» Bien sûr, bien sûr.

Humour Gulf War, Episode II, avec Oussama ben Laden dans le rôle de la menace fantôme...

 

novembre 2002

- Attentats anti-israéliens au Kenya 28-29/11/2002 Quinze personnes, dont trois touristes israéliens, ont été tuées hier dans un attentat à la voiture piégée devant un hôtel appartenant à des Israéliens près de Mombasa, sur la côte kenyane. Au même moment, un charter israélien qui venait de décoller de Mombasa a essuyé deux tirs de missiles, qui ont raté leur cible. Ce double attentat a fait l'objet d'une revendication fantaisiste, à Beyrouth, de la part d'un groupuscule jusqu'ici inconnu s'appelant «Gouvernement en exil de la Palestine universelle - Armée de Palestine». A Tel-Aviv comme à Washington, on accusait une fois de plus la nébuleuse Al-Qaïda, et Sharon a chargé le Mossad de venger les morts.
Avertissements reçus deux semaines auparavant...
  Vendredi, des responsables australiens ont rapporté que le gouvernement de ce pays avait eu vent de menaces terroristes à Mombasa, plus de deux semaines avant l'attentat perpétré jeudi au Kenya contre un hôtel. Le ministère australien des Affaires étrangères a refusé de révéler les sources de cette information qui l'avait néanmoins poussé, le 12 novembre, à recommander à ses ressortissants de ne se rendre à Mombasa qu'en cas de nécessité absolue.
Al-Qaïda?
Dans une interview publiée au lendemain de l'attentat de Mombasa, Saïda Bédar, chargée de recherche au CIRPES, nous dit: «A ce jour, il est difficile de faire le bilan de ce qui reste d'Al-Qaida, ni même de ce qu'il a pu vraiment représenter. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'un acteur ubiquitaire qui a pour effet (paradoxal) d'unir la coalition de la guerre globale au terrorisme et qui permet une emprise sécuritaire sans précédent des Etats-Unis (FBI et militaires) dans certains Etats (Afghanistan, Indonésie, Yémen).» Et de conclure: «Il est évident que nous avons affaire à une campagne de terreur, mais il est impossible de déterminer avec exactitude par qui elle est orchestrée.» (>>Lire interview).
L'authenticité du dernier message de Ben Laden mis en doute
L'IDIAP, institut suisse semi-privé basé à Martigny et spécialisé dans la reconnaissance vocale, a fait part de ses doutes jeudi sur l'authenticité du dernier message attribué par le Pentagone à Ben Laden. Dans cet enregistrement sonore, diffusé par la chaîne d'information qatariote Al-Jazira le 13 novembre, le chef d'Al-Qaïda saluait notamment les attentats de Djerba, de Bali, du Yémen ainsi que la prise d'otages de Moscou. Le terroriste prévenait par ailleurs les Etats-Unis et leurs alliés de nouveaux attentats. «La voix pourrait être celle de Ben Laden, mais pourrait ne pas l'être aussi», a déclaré Samy Bengio, de l'Institut Dalle Molle d'intelligence artificielle perceptive. Le chercheur a eu l'occasion d'analyser, pour le compte de la chaîne de télévision France2, l'enregistrement attribué au chef d'Al-Qaïda. La méthode statistique utilisée par l'institut figure parmi les plus connues en matière de reconnaissance vocale. A partir d'une vingtaine d'enregistrements du dirigeant islamiste, l'institut a créé le modèle générique de sa voix. C'est à celui-ci que l'enregistrement diffusé à la mi-novembre a été comparé. Bien qu'il soit proche de ce modèle, il s'en éloigne suffisamment pour générer des doutes quant à son auteur. «Il pourrait s'agir d'un imposteur, mais il faut rester prudent, affirme M.Bengio. Ce n'est pas simple de tromper ce genre de système», explique-t-il, en précisant que des collaborateurs arabophones de l'institut ont tenté de le faire, sans succès. Sur France Info, le directeur de l'Institut ajoutait que s'il était contrait de trancher entre un oui ou un non, à la question de savoir si c'était bien Ben Laden, le directeur affirmait qu'il opterait alors pour un non!

- Guerre pétrolière en Irak: les provocations US s'intensifient 27/11/2002 Des sirènes, qui annoncent d'habitude un bombardement aérien, ont retenti mercredi dans tout Bagdad après le passage à haute altitude d'un avion non identifié. Une longue traînée blanche était visible après le passage de l'avion qui semble avoir survolé un site, proche de Bagdad, qui était inspecté par des experts de l'ONU. Dans une déclaration à l'AFP, le porte-parole des inspecteurs de l'ONU, Hiro Ueki, a indiqué: «Nous n'avons rien à voir avec avec tout avion qui survole la région [inspectée]. Nous n'avons aucune idée à ce sujet. Notre avion est stationné sur le tarmac de l'aéroport international Saddam.»
Programme «pétrole contre nourriture» bloqué
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé pour neuf jours seulement le programme humanitaire en faveur de l'Irak «pétrole contre nourriture». Washington a refusé de procéder au renouvellement habituel de six mois. Un compromis prévoyant une prolongation du programme pour 180 jours, avec une révision de la liste des produits interdits après 90 jours, a été repoussé par les Etats-Unis. Le programme comporte l'approvisionnement en nourriture, en médicaments et d'autres produits à usage civil afin d'atténuer l'impact des sanctions imposées par les Nations unies qui, depuis 1990, ont déjà tué plus d'un million de civils irakiens, exterminés par l'arme biologique de la privation. Pour sûr, l'ONU peut faire encore mieux.
Lancement d'une campagne contre Blix
Les super-faucons étasuniens ont entamé une campagne pour discréditer le chef des inspecteurs de l'ONU, Hans Blix, dont ils craignent qu'il soit trop accommodant avec Bagdad. Le très conservateur Wall Street Journal a donné le coup d'envoi mardi de cette campagne en publiant une tribune au vitriol contre cet ancien chef de la diplomatie suédoise, qui avait de 1981 à 1997 dirigé l'agence internationale de l'énergie atomique (AEIA) à Vienne. De son côté, l'ancien chef des inspecteurs en désarmement de l'ONU, Richard Butler, a accusé son successeur Hans Blix d'avoir, par le passé, fermé les yeux sur des diversions clandestines d'uranium enrichi par des pays comme la Corée du Nord et l'Iran, lorsqu'il était à la tête de l'AIEA. Rappelons qu'en 1998, Richard Butler, dont l'équipe était infiltrée d'agents étasuniens et qui rendait compte au Pentagone avant l'ONU, avait offert un blanc-seing à Washington pour son attaque en Irak au mépris des Nations Unies.
Ambiguïtés allemandes Les Etats-Unis et l'OTAN pourront utiliser l'espace aérien allemand et les bases américaines en Allemagne dans l'hypothèse d'une éventuelle opération militaire en Irak, a déclaré mercredi le chancelier Gerhard Schröder. M. Schröder a toutefois réaffirmé le refus de Berlin de participer à une éventuelle intervention contre l'Irak. De son côté, la ministre allemande de la Coopération, Heidemarie Wieczorek-Zeul, a qualifié mercredi de «cynisme pur et simple» l'attitude des Etats-Unis à l'égard de ses alliés sur le dossier irakien, dans un entretien à la chaîne d'informations en continu n-tv. Les projets du gouvernement américain de vouloir mener la guerre contre l'Irak et de laisser ensuite à d'autres Etats le financement de la reconstruction du pays «relève d'un cynisme pur et simple», a lancé la ministre social-démocrate.
Un «criminel de guerre» pour enquêter sur le 11 septembre Le président Bush a nommé mercredi l'ancien secrétaire d'Etat, Henry Kissinger, un chaud partisan de la guerre perpétuelle considéré par beaucoup comme un criminel de guerre (>>1  / >>2  / >>3 / >>4), à la tête d'une commission d'enquête, dite indépendante, chargée de faire la lumière sur l'incapacité des services de renseignement à empêcher les attentats du 11 septembre 2001. On en rirait. (>> Une tragédie suspecte)
11 septembre: Meyssan chez Ardisson

- «Fenêtre» d'attaque de l'Irak autour de Noël 26/11/2002 Selon News of the World, l'état-major US a déterminé une «fenêtre» d'à peu près six semaines, autour de Noël, pour frapper en Irak. Une info déjà diffusée au début du mois par News.scotsman.com. Par ailleurs, le gouvernement US a officiellement demandé aux Britanniques de pouvoir utiliser leur base de Diego Garcia notamment, pour le offensive en Irak. Evidemment, Blair s'est empressé d'accepter.
Guerre perpétuelle: Corée-du-Nord et Pakistan menacés La Corée du Nord reste le champion mondial de la prolifération de la technologie balistique, a affirmé mardi le secrétaire américain Donald Rumsfeld. La veille, le chef de la diplomatie étasunienne, Colin Powell, avait révélé avoir mis en garde le Pakistan que le maintien d'une coopération entre Islamabad et Pyongyang dans les domaines balistique et nucléaire ne resterait «pas sans conséquences». «La Corée du Nord reste le plus grand pays proliférateur en matière de technologie balistique, a déclaré Rumsfeld a des journalistes. Elle a eu des échanges depuis des années avec de nombreux pays, terroristes ou non et elle demeure un danger pour le monde
Aide au développement «au mérite» Les Etats-Unis veulent distribuer au mérite une partie de leur aide au développement. Les 7,3 milliards de francs annuels supplémentaires annoncés au début de l'année iront donc aux pays qui opteront pour les politiques soutenues par Washington. En clair, laissez-nous piller vos richesses, soutenez nos guerres, devenez des chantres du néolibéralisme sauvage, et nous vous ferons l'aumône.

- USA: cibles de choix sans surveillance... 25/11/2002 La semaine dernière, après le lancement d'une nouvelle alerte du FBI à propos de possibles nouvelles attaques terroristes aux Etats-Unis, le chef du NYPD, Raymond Kelley, avait déclaré: «Nous pensons que les mesures de protection adéquates sont en place». Pourtant le New York Post de lundi démontre précisément le contraire. Les tunnels et les ponts reliant l'île de Manhattan au reste de New York, qui constituent des cibles de choix pour des terroristes, sont ainsi laissés quasiment sans surveillance, affirme le quotidien. Le tabloïd a loué la semaine dernière une camionnette de déménagement, identique à celle utilisée par l'auteur de l'attentat d'Oklahoma City en 1995, et a fait traverser à plusieurs reprises par un journaliste six ponts et trois tunnels. Le reporter n'a été que rarement contrôlé et le véhicule fouillé, à l'exception du Midtown Tunnel, reliant Manhattan à Brooklyn, à l'entrée duquel il a été stoppé six fois sur six. Il a en revanche pu traverser six fois le Lincoln Tunnel, reliant l'île à l'Etat voisin du New Jersey, en n'étant vérifié qu'une seule fois. Les taux de vérification sont encore pires pour les ponts: le gros van jaune n'y a jamais été inspecté au cours de nombreux aller-retour. Les ponts et tunnels de Manhattan ont pourtant été la cible de plusieurs tentatives d'attentats déjoués, le premier en 1993 par une cellule terroriste islamiste installée à New York.
No comment.
Ritter dénonce le double-jeu étasunien L'ancien inspecteur en désarmement de l'ONU Scott Ritter a affirmé lundi que les Etats-Unis se serviront de la nouvelle mission d'inspection onusienne en Irak pour justifier une intervention militaire contre le régime de Saddam Hussein, réunir des renseignements et renverser le raïs irakien. Pour cet ancien Marine, l'attitude américaine va représenter «l'obstacle majeur» au travail des inspecteurs de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations unies (COCOVINU). Il a ainsi demandé à ces derniers de se méfier de toute interférence de la part des autorités américaines.
Les USA pressés de tester de nouveaux gadgets mortels sur l'Irak Un membre du Congrès américain, en visite au Koweit, a affirmé lundi que le président irakien Saddam Hussein ferait face à de nouveaux types d'armes des Etats-Unis et de leurs alliés s'il n'appliquait pas la résolution 1441 du Conseil de sécurité de l'Onu sur le désarmement. «Je pense que Saddam Hussein n'a qu'une seule option qui est de se plier à la loi internationale et au Conseil de sécurité de l'Onu, a déclaré à la presse le républicain Mark Steven Kirk (Illinois). S'il ne se conforme pas à la loi internationale, l'Irak fera face à de nouveaux types d'armes en possession des alliés.» Sans doute faisait-il référence à l'arme à micro-ondes de forte puissance, la fameuse bombe E, qui figure désormais dans l'arsenal étasunien.
Etat policier en marche
Le président George W. Bush a signé lundi la loi créant le super-ministère de la sécurité intérieure qu'il présente comme essentiel pour renforcer la protection des Etats-Unis contre les attentats terroristes, mais dont la mise en place va prendre du temps. Rappelons que le DHS va à terme regrouper au sein d'une même entité quelque 170'000 fonctionnaires issus de 22 ministères et agences fédérales liés à la sécurité nationale.

- Attaque de l'Irak dans tous les cas 24/11/2002 Selon Richard Perle, directeur du Defense Policy Board auprès du Pentagone et super-faucon du cabinet Bush, les Etats-Unis attaqueront l'Irak même si les inspecteurs de l'ONU ne trouvent rien. The Independent dénonce parallèlement la guerre secrète menée actuellement en Irak pour préparer l'invasion: bombardements américano-britanniques et entraînement de combattants kurdes dans le nord.
Un piste séoudienne qui pourrait précipiter l'agression étasunienne Trois sénateurs américains influents ont pressé dimanche la Maison-Blanche d'enquêter plus intensivement sur le rôle qu'aurait pu éventuellement jouer le gouvernement séoudien dans le financement des terroristes du 11 septembre, par le biais notamment de son ambassade aux Etats-Unis. Récemment, Newsweek a affirmé que l'épouse de l'ambassadeur séoudien à Washington, la princesse Haïfa Al-Faiçal, aurait envoyé des dizaine de milliers de dollars à deux étudiants ayant eu des liens avec deux des pilotes du réseau Al-Qaïda, présumés responsables des attaques. Rappelons que le royaume saoudien est le pays d'origine de 15 des 19 pirates de l'air présumés responsables des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. 
L'affaire ne présage rien de bon pour Bagdad puisqu'elle ne peut que précipiter l'agression étasunienne. Le divorce Ryiad-Washington est en effet programmé mais les Etats-Unis doivent d'abord trouver une alternative au pétrole séoudien avant rompre (au moins provisoirement) avec le régime wahhabite...
Cri du cœur «Quel crétin!» Ces mots ont été lâchés à l'adresse du cowboy de Washington par Françoise Ducros, directrice de communication du premier-ministre canadien, Jean Chrétien, au cours d'une conversation privée avec un journaliste lors du sommet de l'OTAN à Prague. Le premier ministre canadien, Jean Chrétien, a annoncé vendredi qu'il avait refusé la démission de sa conseillère.

- Aux ordres de Washington, l'OTAN crée une légion étrangère US 21/11/2002 L'OTAN, qui compte actuellement 19 membres, a donné son feu vert jeudi à l'élargissement de l'Alliance à sept anciens pays communistes d'Europe de l'Est: la Lettonie, l'Estonie, la Lituanie, la Roumanie, la Bulgarie, la Slovénie et la Slovaquie, qui devraient intégrer l'Organisation en mai 2004. Surtout, les dix-neuf chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance atlantique ont approuvé la proposition étasunienne de création d'une Force de réaction rapide de quelque 21'000 hommes devant être opérationnelle dès 2004. Cette force devra être mobilisable dans des temps très courts pour des missions de combat potentielles partout dans le monde. Cette véritable légion étrangère, sous commandement US évidemment, pourra frapper où elle le voudra et quand elle le voudra, sans avoir besoin d'obtenir l'aval des Etats dans lequels elle interviendra dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le 7 novembre dernier, William Pfaff, de l'International Herald Tribune, estimait que la nouvelle force de réaction rapide de l'OTAN ne serait qu'une «légion étrangère» au service du Pentagone.
Pour de nombreux analystes, et malgré les dénégations de la France notamment, cette nouvelle force contrecarre les projets de l'UE qui avait décidé de mettre sur pied, en principe en 2004, sa propre force de réaction rapide de 60'000 hommes pour des missions de paix ou humanitaires.
L'Alliance discute déjà de la guerre pétrolière en Irak Les pays de l'OTAN se sont aussi tous couchés devant le cowboy de Washington en s'engageant à «appuyer pleinement la mise en application de la résolution 1441 du Conseil de sécurité» de l'ONU, par des «mesures efficaces» qu'ils n'ont pas détaillées, alors que Washington battait le rappel de ses alliés sur une éventuelle intervention militaire en Irak. Le texte omet soigneusement d'évoquer d'éventuelles actions militaires contre Bagdad et les mesures de soutien envisagées s'en tiennent strictement au cadre du processus défini par la résolution 1441, qui durcit le régime des inspections en désarmement en Irak. Mais plusieurs pays de l'OTAN ont discuté «de manière constructive» d'un éventuel concours à une intervention militaire, pendant une réunion, a souligné le secrétaire à la Défense, le super-faucon Rumsfeld, sans citer les Etats concernés.

- OTAN: sommet crucial 20/11/2002 W. Bush a relancé mercredi à Prague, avant même l'ouverture du sommet de l'OTAN aujourd'hui, sa campagne contre l'Irak en demandant à ses alliés de l'Alliance atlantique de le soutenir dans le cas d'une nouvelle guerre du Golfe. Si l'Irak refuse de désarmer, «nous conduirons alors une coalition pour le désarmer, et j'espère, bien sûr, que nos amis de l'OTAN nous rejoindront», a-t-il affirmé dans un entretien avec la télévision tchèque. Le sommet devrait donc publier une déclaration de soutien à la résolution inique des Nations Unies sur le désarmement de l'Irak, mais sans contraindre toutefois à titre individuel des membres de l'OTAN à mettre en oeuvre cette résolution par des moyens militaires. L'Allemagne a clairement signifié qu'elle ne participerait pas à une intervention militaire en Irak, même avec mandat de l'ONU, et la France a fait part de son refus à soutenir, à Prague, le principe d'une opération militaire.
Légion étrangère US bientôt créée? Principalement consacré à l'élargissement de l'Alliance à sept nouveaux pays issus de l 'ancienne Europe soviétique, le sommet sera aussi l'occasion de «moderniser» l'Alliance afin qu'elle puisse «répondre plus efficacement aux menaces du terrorisme et des armes de destruction massives». Les Alliés doivent ainsi approuver le concept d'une Force de réaction d'environ 21'000 hommes, mobilisable dans des temps très courts et pour des missions de combat potentielles partout dans le monde. Selon The Guardian, cette véritable légion, sous commandement US évidemment, pourra frapper où elle le voudra et quand elle le voudra, sans avoir besoin d'obtenir l'aval des Etats dans lequels elle interviendra dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le 7 novembre dernier, William Pfaff, de l'International Herald Tribune, estimait que la nouvelle force de réaction rapide de l'OTAN ne serait qu'une «légion étrangère» au service du Pentagone.
Guerre pétrolière en Irak: élément de réponse Les Etats-Unis vont dépendre de plus en plus des importations de pétrole qui représenteront deux tiers de leur consommation d'ici 2025, indique une étude publiée mercredi par le département américain de l'Energie. «La demande américaine de pétrole devrait devenir de plus en plus dépendante des importations. Les importations nettes de pétrole, comprenant à la fois le pétrole brut et les produits raffinés, devraient représenter 68% de la demande pétrolière totale d'ici 2025, contre 55% en 2001», selon ce rapport de l'Agence d'information sur l'énergie (EIA). L'Irak abritant les deuxième réserves d'hydrocarbure de la planète...
20'000 armes de destructions massives en de «bonnes mains»  Le point sur les armes nucléaires à travers le monde selon le Bulletin of atomic scientists. Où l'on apprend qu'en 2002, les cinq principales puissances nucléaires de la planète alignent encore plus de 20'000 têtes nucléaires (Etats-Unis: 10'600 têtes; Russie: 8'600; Chine: 400;  France: 350; Grande-Bretagne: 200). Un rapport spécial (>>format pdf), note qu'Israël disposerait de quelque 200 têtes.

Humour: une histoire vraiment irrésistible! Cette anecdote circule par e-mails, et est présentée comme véridique avec la mention suivante: «Ceux qui veulent vérifier peuvent s'adresser aux affaires maritimes canadiennes, l'incident s'est passé en octobre 1995.»
Il s'agit d'une transcription d'une communication radio entre un bateau de la US Navy et les autorités canadiennes au large de Newfoundland.
Les Américains Veuillez vous dérouter de 15 degrés Nord pour éviter une collision.
A vous.
Les Canadiens Veuillez plutôt vous dérouter de 15 degrés Sud pour éviter une collision.
A vous.
Les Américains Ici le capitaine d'un navire des forces navales américaines.  Je répète: veuillez modifier votre course.
A vous.
Les Canadiens Non, veuillez dérouter, je vous prie.
A vous.
Les Américains, furieux  Ici c'est le porte-avions USS Lincoln, le deuxième navire en importance de la flotte navale des États-Unis d'Amérique. Nous sommes accompagnés par 3 destroyers, 3 croiseurs et un nombre important de navires d'escorte. Je vous demande de dévier de votre route de 15 degrés Nord ou des mesures contraignantes vont être prises pour assurer la sécurité de notre navire.
A vous.
Les Canadiens Ici, c'est un phare.
A vous.
Silence de l'USS Lincoln.

- Hans Blix dans la ligne de mire des faucons US 19/11/2002 Chef des inspecteurs de l'ONU, le diplomate suédois de 72 ans est désormais dans la ligne de mire des faucons de Washington. Son seul tort est d'affirmer que la mission de désarmement pourrait réussir et éviter la guerre (The Guardian, article_1 / article_2). On se souviendra que l'ancien chef de l'UNSCOM, le tristement célèbre Richard Butler, avait satisfait aux exigences de Clinton, en 1998, en offrant un blanc-seing totalement infondés à des frappes sur l'Irak au mépris des Nations unies.
Zones d'exclusions illégales Rappel: les zones d'exclusions aériennes imposées au nord et au sud de l'Irak ne repose sur aucune résolution de l'ONU. En conséquence, c'est donc en toute illégalité que la coalition américano-britannique bombarde ces régions quotidiennement depuis 12 ans.
Attaque de l'Irak: encore le pétrole En Avril 2001 déjà, un rapport de l'Institut James Baker, sur les défis de la politique énergétique pour le 21e siècle, notait que l'Irak était un danger pour la stabilité des marchés pétroliers et préconisait, dans ses conclusions, une révision de la politique étasunienne, vis-à-vis de l'Irak, incluant les options militaires.

- Irak: casus belli tout trouvé pour la Maison-Blanche 18/11/2002 Les attaques contre les avions américains et britanniques dans les zones d'exclusion aériennes au nord et au sud de l'Irak constituent une «violation patente» de la résolution de l'ONU sur le désarmement de l'Irak, selon la Maison-Blanche. «Nous pensons qu'il s'agit d'une violation qui pourrait constituer une «violation patente», a déclaré lundi son porte-parole adjoint, Scott McClellan. La résolution 1441 du Conseil de sécurité, adoptée le 8 novembre, «dit que l'Irak ne doit pas mener ou menacer de mener des actes hostiles dirigés contre tout représentant ou membre d'un Etat membre qui agit pour appliquer une résolution du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté. Nos avions vont continuer de répondre de la manière qu'ils l'ont fait dans le passé. (...) La résolution nous donne l'option de discuter de ces violations devant le Conseil de sécurité.» Interrogé pour savoir si Washington utiliserait cette option, qui pourrait être la première étape vers une intervention militaire en Irak, il s'est contenté de répondre: «Nous avons cette option».
Grosse manif contre une fabrique étasunienne de dictateurs
Près de 10'000 personnes ont manifesté dimanche aux Etats-unis pour réclamer la fermeture d'une école militaire destinée aux Sud-Américains, et une centaine d'entre elles ont été interpellées, selon les organisateurs de ce rassemblement. Au moins 96 personnes ont été arrêtées pour être entrées illégalement dans l'enceinte de la base militaire américaine de Fort Benning (Géorgie, sud-est), où se trouve l'école, a-t-on précisé de même source. Les manifestants exigeaient, comme chaque année depuis 1990, la fermeture de l'Institut de l'hémisphère occidental pour la coopération dans le domaine de la sécurité, appelé auparavant Ecole des Amériques. Les manifestants estiment que les diplômés de cette école sont à l'origine de violations des droits de l'Homme en Amérique latine. L'Ecole des Amériques, basée dans le passé dans la zone du canal de Panama, avait eu notamment comme diplômés l'ancien homme fort du Panama Manuel Noriega, l'ancien dictateur argentin Leopoldo Galtieri et le dernier dictateur bolivien Hugo Banzer.
Nouvelle briquette dans la création d'un Etat policier
Une Cour d'appel fédérale a conclu lundi que le département de la Justice américain pouvait recourir à des écoutes et autres méthodes de surveillance pour traquer les terroristes aux Etats-Unis, inversant ainsi une décision antérieure. Les trois juges ont conclu que l'autorité étendue demandée par l'Attorney General (ministre de la Justice) John Ashcroft, dans le cadre de la législation antiterrorisme adoptée après les attentats du 11 septembre, ne violait pas la Constitution américaine. La Cour d'appel de Cincinnati (Ohio, nord-est), a cassé une décision d'une juridiction inférieure. Celle ci avait refusé au FBI (qui dépend du Département de la Justice), de procéder à ces écoutes, en estimant que la police fédérale avançait systématiquement des informations erronées pour obtenir l'autorisation de procéder à des écoutes. Ashcroft s'est immédiatement félicité de la décision en appel lors d'une conférence de presse. «La décision de la Cour d'appel révolutionne notre capacité d'enquêter les actes terroristes et d'inculper les terroristes», a-t-il déclaré.

- du transport des prisonniers afghans à Guatanamo.

- Nouvelle force de l'OTAN: une légion étrangère US 15-17/11/2002 Pour les Britanniques, la nouvelle force de réaction rapide de l'OTAN devra compter 20'000 hommes, sous commandement US évidemment, et pourra frapper où elle le voudra et quand elle le voudra, sans avoir besoin d'obtenir l'aval des Etats dans lequels elle interviendra dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le 7 novembre dernier, William Pfaff, de l'International Herald Tribune, estimait que la nouvelle force de réaction rapide de l'OTAN ne serait qu'une «légion étrangère» au service du Pentagone. Décision au sommet de Prague.
CPI: Bush craint d'être poursuivi Selon une dépêche Reuters, citant un haut responsable US sous couvert d'anonymat, la principale raison qui motive l'opposition des Etats-Unis à la Cour pénale internationale est que le Gouvernement US craint que Bush ou d'autres responsables étasuniens ne soient poursuivis.
Biiiig Brother: précisions 15/11/2002 Le Pentagone a annoncé vendredi avoir commencé à élaborer un programme informatique révolutionnaire qui comprendra plusieurs milliards de transactions électroniques susceptibles de détecter les moindres mouvements secrets de groupes terroristes. Le programme, surnommé «Total Information Awareness» (Programme global d'information), a été mis au point par l'ancien conseiller à la sécurité nationale, l'amiral John Poindexter, nommé début 2002 chef du Bureau d'information de l'Agence chargée du projet de recherche avancée sur la défense (Defense Advanced Research Project Agency).
Escalade dans l'usage des armes à uranium appauvri (Repérage d'un lecteur) Sur Arabesques.org, un article de Médecines Nouvelles qui dénonce le fait que «depuis les essais en grandeur nature d'armes à uranium appauvri (UA) dans le Golfe (1991), l'utilisation de cette nouvelle génération d'armes nucléaire s'est banalisée dans l'indifférence générale. Chaque nouvelle guerre «humanitaire» (Bosnie, Kosovo, Afghanistan...) est l'occasion de tester de nouvelles armes à l'UA de la panoplie, à des puissances de plus en plus grandes. La contamination par l'uranium appauvri empoisonne l'environnement pour plusieurs milliards d'années et provoque chez les populations touchées une multiplication des cancers, des leucémies, ainsi que d'autres maladies graves, et l'apparition de malformations congénitales monstrueuses.» (>>autre source).
Commando israélien en Irak Selon American Free Press), un commando israélien serait en opération en Irak et sa mission pourrait consister à déclencher la guerre. Une information déjà diffusée, fin septembre, par le Jerusalem Post, qui attribuait toutefois au commando une mission de repérage des sites de lancement de missile.

- Guerre contre le terrorisme, alibi à la répression politique en Italie 15/11/2002 L'arrestation vendredi pour «association subversive» d'une vingtaine de militants antimondialisation du sud de l'Italie a provoqué un tollé au sein de la gauche et de nombreuses manifestations spontanées. Les prévenus sont accusés de «conspiration politique en réunion à des fins de perturber l'exercice des fonctions de gouvernement et subvertir par la violence l'ordre économique constitué de l'Etat». Ces délits sont passible de cinq à 12 ans de prison. Parmi les personnes arrêtées, le plus connu est le leader de la contestation «no global» de Naples, Francesco Caruso, 28 ans, diplômé de sciences politiques. Il a été écroué à la prison de haute sécurité de Trani (Pouilles, sud), réputée pour avoir abrité de nombreux terroristes et mafieux. Au total, 42 personnes sont poursuivies par la justice, dont 22 pour «association subversive». Treize ont été écrouées et sept autres assignées à domicile. Ces arrestations ont provoqué la stupeur et l'indignation dans les rangs de la gauche. Le comédien et metteur en scène Roberto Benigni a estimé que «cette nouvelle ne présageait rien de bon». On ne saurait mieux dire.

- Guerre pétrolière en Irak: Washington planche sur le casus belli 14/11/2002 Washington se montrait évidemment très sceptique, hier, sur la volonté réelle des autorités irakiennes de se soumettre aux inspections des désarmements après l'accord donné, la veille, à la résolution 1441 (>>format pdf) des Nations unies. «L'approche du président est celle d'une tolérance zéro», a répété le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche, Scott McClellan. Il a rappelé que l'article de la résolution demandant aux inspecteurs de revenir devant le Conseil de sécurité s'ils constataient des violations par l'Irak «n'empêchait pas le président de recourir à son autorité pour protéger le peuple américain et d'agir avec des gens qui pensent comme lui».
La ligne dure adoptée par les Etats-Unis semble déjà provoquer quelques désaccord avec les Nations unies et d'autres pays. Selon des propos rapportés par le New York Times, Kofi Annan aurait déclaré à des journalistes que Washington plaçait «la barre plus haut» que les autres pour définir une violation de la résolution susceptible de déclencher une action armée.L'affirmation des autorités irakiennes de ne pas posséder d'armes de destruction massive pourrait elle-même être considérée comme une violation si elle se révélait fausse, toujours selon Scott McClellan. La Maison-Blanche a aussi laissé entendre que les attaques irakiennes contre les avions américains et britanniques surveillant les zones d'exclusion aériennes en Irak pourraient aussi être considérées comme des violations.
Moscou reconnaît le détournement d'uranium La nouvelle devrait faire ronronner d'aise les faucons de Washington. Le chef de la sécurité nucléaire russe, Iouri Vichnievski, a reconnu hier que des matériaux nucléaires, dont «des kilogrammes» d'uranium «faiblement enrichi», avaient été détournés en Russie ces dix dernières années. «Il y a eu des cas de disparitions de matériaux nucléaires, mais pour les matériaux nucléaires destinés aux armements, elles se chiffraient en grammes, alors que pour l'uranium faiblement enrichi, destiné au combustible de centrales civiles, il s'agissait de kilogrammes», a déclaré M. Vichnievski. Devinez qui va bientôt être accusé, par les étasuniens, d'avoir été le destinataire du matériel à usage militaire???
Blair toujours le toutou de Bush pour les Britanniques Un sondage réalisé début novembre confirme que les Britanniques considèrent toujours leur premier ministre comme le toutou du cowboy de Washington. Rappelons qu'un sondage publié le 4 juillet dernier par le Mirror montrait déjà que le premier ministre britannique était perçu par 62% des personnes interrogées comme le toutou (poodle) de Bush. Allez savoir pourquoi!
911: Mystère autour des pirates de l'air présumés Le FBI a, paraît-il, toutes les peines du monde à prouver que les 19 pirates de l'air présumés du 11 septembre sont bien ce que l'histoire officielle dit qu'ils sont... De l'aveux des flics fédéraux, aucune preuve matérielle en tout cas pour l'instant.
De la raison du plus fort, ou comment les États-Unis ont (ré)inventé le droit international et leur droit constitutionnel. Par Sarah Pellet, chargée de Mission à la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme.

- 500'000 morts de plus en Irak? Selon un rapport d'experts, la guerre en Irak, désormais prévue pour Noël selon des sources étasuniennes, pourrait coûter la vie à 500'000 personnes, dont évidemment une majorité de civils. Une boucherie que s'apprête manifestement à cautionner l'ONU qui, otage des ex-puissances coloniales qui le contrôlent, n'en est pas il est vrai à son coup d'essai en la matière. En 12 ans d'embargo, l'Organisation s'est déjà rendue complice du massacre de plus d'un million de civils irakiens, dont une majorité d'enfants, exterminés par l'arme biologique de la privation. Mais bien sûr tout cela pour le bien du monde-libre, de la démocratie, de la justice, de la défense du fox-terrier à poil dur, de la baleine bleue, de...
«Ce fut un choix très difficile», avait répondu la secrétaire d'Etat étasunienne Madeleine Albright, en 1996, lors d'un programme télévisé national, quand on lui demanda ses réactions au meurtre (du fait de l'embargo) d'un demi-million d'enfants irakiens en cinq ans, mais «nous pensons que cela vaut la peine de payer ce prix».
Option de l'invasion en force retenue Le déploiement en Irak de 250'000 militaires américains, selon un plan cité par les médias américains, revient à vouloir prendre en force le pays et le contrôle de Bagdad, selon des experts. Après avoir imaginé le recours à un contingent plus léger de 100'000 hommes, les stratèges en seraient revenus à l'idée d'une invasion massive et plus classique pour neutraliser un ennemi soupçonné posséder des armes de destruction massive, à en croire les médias américains. A la différence de la guerre du Golfe, qui avait débuté par une longue campagne de bombardements aériens pendant 43 jours avant l'intervention terrestre, le nouveau plan prévoit un déploiement de troupes en Irak en trois points - ouest, nord, sud -, presque simultanément aux premiers raids aériens.
Intégrisme étasunien: paroles de racistes! Le télévangéliste américain Pat Robertson, qui était jusqu'à l'an dernier numéro un de la Coalition chrétienne, a affirmé lundi soir que les musulmans étaient pires que les nazis. «Je souhaite que les juifs en Amérique se réveillent, ouvrent les yeux et lisent ce qu'il est dit à leur sujet», a déclaré Pat Robertson, sur sa chaîne de télévision Christian Broadcasting Network, en affirmant que les musulmans voulaient leur extermination. «C'est pire que les nazis. Adolf Hitler était mauvais mais ce que les musulmans veulent faire aux juifs est pire.» La Coalition chrétienne, fondée en 1989 par Pat Robertson, revendique près de 2 millions d'adhérents, protestants pour la plupart, et pèse de tout son poids conservateur sur le parti républicain et l'actuel gouvernement où ses vues trouvent un écho certain, notamment auprès du très religieux ministre de la Justice, John Ashcroft .
Big, Big, Big, Biiiiiiiiig Brother Où l'on apprend que les Etats-Unis, selon le Washington Post, tentent de développer un système universel de traitement de toutes les données informatiques circulant au niveau des gouvernements et des organismes commerciaux du monde entier. Bien sûr pour lutter contre le terrorisme.
Embargo étasunien sur Cuba condamné L'embargo économique imposé depuis plus de 38 ans à Cuba par les Etats-Unis a été condamné lundi à l'Assemblée générale des Nations unies par un nombre record de 173 pays. Les trois pays qui ont voté contre sont les Etats-Unis, Israël et les îles Marshall.

- Fronde irakienne, menace étasunienne 11/11/2002 La Commission des Affaires étrangères du Parlement irakien recommande le rejet de la résolution 1441 du Conseil de sécurité de l'ONU sur le désarmement du pays, a annoncé lundi devant le Parlement le président de cette commission, Salem al-Kobaissi. W. Bush a, quant à lui, affirmé que le désarmement de l'Irak était une «tâche urgente» que les Etats-Unis étaient prêts à mener seuls par la force si nécéssaire. «Si une action militaire devenait nécessaire pour assurer notre sécurité, j'engagerai tout la puissance des Etats-Unis et nous l'emporterons», a déclaré le texan de Washington dans une allocution, à la Maison-Blanche, pour la journée des Anciens combattants.
La Jordanie anticipe l'attaque de l'Irak
L'armée jordanienne est entrée lundi à l'aube dans la ville de Maan, bastion des islamistes dans le sud du royaume et théâtre de heurts, dimanche, entre policiers et extrémistes armés qui ont fait au moins quatre morts. Officiellement, l'opération à Maan, la première de cette envergure depuis l'intronisation du roi Abdallah II, en 1999, visait à arrêter des dirigeants islamistes extrémistes armés et leurs partisans qui y sont retranchés et sont accusés de «terroriser la population et de crimes». En fait, la monarchie jordanienne, qui ne survit que grâce aux prébendes de Washington (env. 3 milliards de dollars par an), est en totale rupture avec son opinion publique sur la question irakienne, et cherche simplement à briser les mouvements islamistes les plus radicaux du pays avant l'attaque de l'Irak.
Les USA et Israël, notamment, rejettent un Protocole onusien anti-torture
Le protocole anti-torture, qui prévoit des visites surprises d'experts indépendants dans tous les lieux de détention des Etats qui le ratifieront, a été approuvé par une écrasante majorité (104 voix contre 8 oppositions et 37 abstentions) de la 3e Commission de l'Assemblée, jeudi dernier. L'Assemblée générale des Nations Unies doit encore trancher le mois prochain, mais cela ne devrait être qu'une formalité. Huit pays refusent ce protocole facultatif qui complétera les dispositions de la Convention des Nations Unies contre la torture adoptée en 1984: La Chine, Cuba, les Etats-Unis, Israël, le Japon, le Nigéria, la Syrie et le Vietnam. Rappelons que les USA et Israël tentent parallèlement par tous les moyens de torpiller la Cour pénal internationale, habilitée à juger les crimes de guerre ou contre l'humanité.

- Résolution sur l'Irak: la victoire en rampant! 10/11/2002 Au lendemain du vote de la résolution 1441 sur le désarmement irakien, Moscou et Paris n'en finissent plus de crier victoire en prétendant avoir donné une chance à la paix puisque le texte adopté par le Conseil de Sécurité, à l'unanimité vendredi 8 novembre, ne mentionne pas le recours automatique à la force initialement réclamé par les Etats-Unis et la Perfide Albion. La belle affaire! Non seulement le texte voté menace bel et bien l'Irak de «graves conséquences» en cas de non respect des termes de la résolution, c'est-à-dire d'une action militaire, mais en aucune façon il ne mentionne la nécessité d'une deuxième résolution de l'ONU pour autoriser un tel recours à la force. Dimanche déjà, les Etats-Unis ont d'ailleurs fait savoir, par la voix du secrétaire-général de la Maison-Blanche, Andrew Card, sur la chaîne NBC, qu'ils «n'auront pas besoin de la permission des Nations Unies» pour agir le cas échéant en Irak: «Les Nations Unies peuvent se rencontrer et discuter, mais nous n'avons pas besoin de leur permission.»
Loin d'être cette victoire diplomatique revendiquée par les capitales russe et française, la résolution votée vendredi s'apparente donc plutôt à un acte de soumission totale au diktat de l'hyper-puissance étasunienne. Car en fait, en l'absence du moindre début de preuve sur l'implication de l'Irak dans le terrorisme, ou sur son pseudo programme de développement d'armes de destruction massive, il n'y avait aucune raison de voter cette résolution contre l'Irak. Pas plus, en tout cas, que d'en voter une contre l'Iran ou la Corée-du-Nord, et certainement moins que d'en faire appliquer au moins une par Israël qui viole impunément tous les textes onusiens depuis 35 ans.
Retour donc à la case départ pour constater encore que si l'Irak se retrouve à nouveau mis en joue par les Etats-Unis, c'est à nouveau (comme en 1991), et uniquement, parce-que ce pays abrite les deuxième réserves pétrolières de la planète. Et pour constater ensuite que si le club des anciennes puissances coloniales, qui disposent d'un droit de veto à l'ONU, ont voté en faveur d'une telle résolution par nature inique, c'est qu'il y a de fortes chances pour qu'ils cautionnent en coulisses l'ambition étasunienne de voir l'Irak, et plus généralement le monde arabe, mis à genoux. Pour le World Socialiste Web Site, rejoint en cela par The Independant, pas de doutes: la résolution 1441 n'est qu'une farce destinée à offrir aux Etats-Unis une «couverture» pour une guerre prétrolière qui profitera forcément, par ricochet au moins, au club de nantis qui dirige l'ONU. Le patron de BP, Lord Browne, ne demandait-il pas récemment aux Etats-Unis de ne pas garder le contrôle de tout le pétrole irakien pour eux seuls après la guerre?
Plan de guerre US déjà approuvé Le président George W. Bush a choisi son plan d'attaque en Irak qui s'appuiera sur une force de 200'000 à 250'000 hommes, et débutera par une campagne aérienne assez courte avant l'établissement de têtes de pont pour isoler rapidement les dirigeants de Bagdad, a affirmé samedi le New York Times dans son édition électronique. La campagne aérienne devrait durer moins d'un mois, et s'inspirer des leçons apprises en Afghanistan, en infiltrant en Irak des petits groupes de forces spéciales pour guider les bombardements vers leurs objectifs, précise le quotidien en citant des responsables anonymes de l'administration américaine. Les Etats-Unis utiliseront un maximum de munitions à haute précision pour frapper des centres névralgiques du pouvoir, tout en évitant de s'en prendre aux infrastructures du pays, pour qu'il puisse être remis rapidement sur pied une fois le président Saddam Hussein liminé. L'option retenue par M. Bush prévoit l'installation rapide de têtes de ponts dans le nord, le sud et l'ouest de l'Irak qui serviraient de bases aux troupes américaines et alliées pour pénétrer plus profondément dans le pays.
Accessoirement, la conseillère à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Condoleezza Rice, a commencé à préparer le terrain en se disant dimanche «très sceptique» quant à la volonté du président Saddam Hussein de respecter les termes de la résolution des Nations Unies.
Blair toujours aux ordres
Le Premier ministre britannique Tony Blair a prévenu le régime irakien qu'il ne devait avoir «aucun doute» sur le fait qu'il serait désarmé «par la force» s'il refuse de se plier à la résolution de l'ONU adoptée vendredi. Le ministre britannique de la Défense Geoff Hoon a déclaré dimanche que la Grande-Bretagne était «prête» pour une guerre en Irak. Certains journaux évoquent même une prochaine mobilisation de troupes en vue d'une opération dans le Golfe. La Grande-Bretagne va commencer cette semaine à mobiliser une force de 15'000 hommes pour participer à une offensive terrestre en Irak en cas d'échec des efforts diplomatiques pour forcer Bagdad à éliminer ses armes de destruction massive, rapporte l'hebdomadaire britannique Sunday Telegraph.

- Elections US: la banana-république en action 08/11/2002 A Miami, 103'000 bulletins non comptabilisés dans un comté à forte majorité démocrate ont été découvert au lendemain des élections qui ont offert les pleins pouvoirs au cowboy de Washington. Mais, parole de CNN et des officiels américains, ce n'est grave car cela n'a pas influencé les résultats... Dans un article du 24heures (8 novembre), Andreas Gross, conseiller national suisse (PS) et observateur de l'OSCE en mission d'observation lors des élections étasuniennes, s'est dit choqué d'avoir constaté que «les minorités et les classes les plus pauvres sont systématiquement désavantagées par un découpage électoral sans cesse redessiné en faveur des classes aisées, et par le système majoritaire qui les met sur la touche. D'autre part, ce pays riche n'investit que peu de moyens pour ses élections; il y a par conséquent beaucoup d'approximation dans les décomptes et des marges d'erreur de 2 à 5% ne dérangent personne.»
Bientôt une légion étrangère au service du Pentagone à l'OTAN? Pour William Pfaff, de l'International Herald Tribune, la nouvelle force de réaction rapide proposée par les américains à l'OTAN n'est qu'une «légion étrangère» au service du Pentagone

- Les pleins pouvoirs pour la Busherie 06/11/2002 Le président étasunien a désormais les pleins pouvoirs. Les républicains ont obtenu mardi une double majorité au Congrès, ce qui va permettre à Jr. d'appliquer des réformes jusque-là bloquées par un Sénat alors en mains démocrates. En vrac, il va pouvoir activer la création de son super-département de la sécurité, le fameux DHS; la nomination de dizaines de juges fédéraux que les démocrates refusaient d'entériner parce-que trop ancrés à droite selon eux; le lancement de son programme de forage dans les réserves naturelles d'Alaska ou, encore, l'application de réformes économiques et sociales taillées sur mesure pour le grand capital. Sans parler de la politique étrangère où le texan dispose désormais d'une totale liberté d'action. Pour Mohammed Chaker, président du Conseil égyptien des relations internationales, «on a affaire à un pouvoir qui ne connaît aucune limitation sur les questions étrangères». L'ancien ministre qatari de la Justice, Nadjib al-Naouimi, estime quant à lui que «cette victoire est un message de soutien des Américains à la politique extérieure de Bush après qu'il ait réussi à les distraire des problèmes économiques intérieurs».
Notons que l'accident, jugé suspect par certain (lire les doutes du  World Socialist Web Site et d'Alternet.org), qui a coûté la vie au très populaire sénateur démocrate Wellstone, aura, dans une mesure qui reste à étudier, fait la différence puisque son remplaçant a été battu par un républicain et que la majorité acquise par ces derniers au Sénat n'est que... d'une voix!
Préparatifs de guerre
L'USS Bob Hope, un navire de la marine américaine transportant une cargaison d'équipement militaire lourd, a traversé mercredi le canal de Suez en direction de la mer Rouge, selon les autorités du canal. Le Bob Hope est un navire roulier, de vitesse moyenne, affecté, depuis la guerre du Golfe (1991), au transport de grandes quantités de provisions vers les zones de conflit, selon la marine américaine. Les forces militaires américaines ont commencé à entreposer des équipements dans des bases du désert, au Koweït et au Qatar. Au cours des mois derniers, le nombre de soldats américains dans le Golfe est passé à 50'000. Près de 400 avions militaires sont actuellement stationnés dans la région, et trois porte-avions, au moins, accompagnés de leurs bateaux d'escorte se dirigent vers le Golfe.
Morceler la région
Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a affirmé hier que les Etats-Unis, qui menacent de frapper l'Irak, cherchaient en fait à morceler la région du Proche-Orient en de nombreux «Etats marginaux». «Les Etats-Unis ont pour cible déclarée l'Irak, mais en réalité toute la région est menacée de morcellement en plusieurs Etats marginaux», a déclaré le responsable irakien, cité par l'agence officielle INA. L'hypothèse d'un plan étasunien de remodelage de la région est d'ailleurs soutenu par Pat Buchanan dans un commentaire sur Worldnetdaily.com (14 octobre 2002), et avait déjà été développée début septembre dans le Boston Globe. Étonnante correspondance Notons au passage que ce plan attribué aux faucons étasuniens correspondrait presque point par point à un vieux plan sioniste des années 80, qui prônait d'ailleurs déjà le démembrement de l'Irak. Extrait:«En Irak, une distribution des provinces, selon les ethnies et les religions, peut se faire de la même manière qu'en Syrie au temps de la domination ottomane. Trois Etats se constitueront autour des trois villes principales: Bassorah, Bagdad et Mossoul; et les régions chiites du sud se sépareront des sunnites et des kurdes du nord.»
Résolution contre l'Irak présentée
Le nouveau texte présenté hier par les étasuniens stipule notamment que l'Irak dispose de 30 jours pour faire «une déclaration précise, actualisée et complète de tous les aspects de ses programmes de développement d'armes chimiques, biologiques et nucléaires, de missiles balistiques et d'autres rampes de lancement» aux inspecteurs en désarmement de la COCOVINU, de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) et du Conseil de sécurité;  que les inspecteurs auront des droits d'entrée sans restrictions en Irak (...) y compris un accès immédiat, sans entraves, inconditionnel et sans restrictions aux sites présidentiels; que les inspecteurs pourront geler tout site et déclarer des zones d'exclusion autour; que l'Irak dispose de sept jours pour confirmer qu'il est prêt à coopérer avec cette résolution; que les inspecteurs rapporteront immédiatement au Conseil de sécurité toute interférence de la part de l'Irak dans les inspections, ainsi que tout manquement irakien à ses obligations en termes de désarmement; que le Conseil se réunira immédiatement à la réception d'un rapport pour évaluer la situation et la nécessité du respect complet de toutes les résolutions du Conseil de sécurité afférentes, afin de restaurer la paix et la sécurité mondiales. Enfin, le texte «rappelle, dans ce contexte, que le Conseil a prévenu à plusieurs reprises l'Irak qu'il fera face à de sérieuses conséquences s'il continue à violer ses obligations».
Inspecteurs toujours sous contrôle? Rappelons que le 30 octobre dernier, le président Bush a reçu les chefs de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection de l'ONU (COCOVINU), Hans Blix, et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei. Les inspecteurs s'étaient tout d'abord entretenus avec le vice-président, M. Dick Cheney, avec le secrétaire d'État, M. Colin Powell, et avec la conseillère pour les questions de sécurité nationale, Mme Condoleezza Rice, avant de se rendre dans le bureau ovale pour parler avec le président Bush. On se souviendra que l'ancien chef de l'UNSCOM, le tristement célèbre Richard Butler, avait satisfait aux exigences de Clinton, en 1998, en offrant un blanc-seing totalement infondés à des frappes sur l'Irak, au mépris des Nations Unies.

- Guerre pétrolière en Irak: Etats-Unis toujours contrés 04/11/2002 Après deux mois de blocage à l'ONU, les Etats-Unis n'arrivent toujours pas à faire passer leur résolution autorisant des frappes automatiques contre Bagdad. En Turquie, le parti islamiste modéré de la Justice et du Développement (AKP), qui vient de remporter les élections législatives en obtenant la majorité absolue au Parlement, s'opposera a des frappes contre l'Irak sans résolution onusienne, a fait savoir son leader, Recep Erdogan.
Même prise de distance du Koweit qui affirmait lundi qu'il n'autoriserait les forces américaines à utiliser ses bases militaires que si l'ONU donnait son feu vert à une frappe américaine contre l'Irak, tout en soulignant que ses troupes ne seraient pas impliquées dans l'assaut.
En Arabie séoudite, Ryad a réitéré dimanche son opposition à une offensive américaine contre l'Irak, affirmant qu'il refuserait d'autoriser les Etats-Unis à utiliser son territoire pour lancer une telle attaque même si elle était décidée dans le cadre de l'ONU.
Du côté de l'OTAN, le secrétaire général de l'OTAN, le Britannique George Robertson, a estimé lundi à Berlin que «d'autres pays» au sein de l'Alliance pourraient soutenir la position allemande sur l'Irak, alors que Berlin refuse toute intervention militaire en Irak, même sous mandat de l'ONU. «Il se pourrait que d'autres pays, au sein de l'OTAN, soutiennent la position allemande», a déclaré M. Robertson dans un entretien à la chaîne d'informations en continu n-tv.
Mobilisation de troupes britanniques? Le Royaume-Uni va annoncer cette semaine la mobilisation de 10'000 réservistes dans le cadre de ses préparatifs à un conflit armé en Irak, affirmait lundi le quotidien Daily Telegraph. Tony Blair a démenti. Mais selon le Daily Telegraph, cette mobilisation massive doit être annoncée par le ministre britannique de la Défense, Geoff Hoon, et être décidée dans le cadre d'un Ordre de la reine (Queen's Order, signé par la souveraine), auquel Londres n'a plus eu recours depuis la guerre de Corée.
Armada étasunien déployé
Trois grands cargos de la marine américaine pouvant transporter des blindés ont quitté ces derniers jours les Etats-Unis, a fait savoir un responsable de l'US Navy. Ils sont partis ces deux dernières semaines de la côte est. Ces mouvements laissent penser que Washington s'emploie à renforcer sa puissance de feu en vue d'une attaque contre l'Irak. La semaine dernière, le porte-avions USS Constellation a quitté le port californien de San Diego pour gagner le Golfe.

- Ramsey Clark, ancien ministre de la justice US, écrit à l'ONU pour dénoncer la folie guerrière de W. Le 20 septembre dernier, l'ancien ministre de la Justice américain, Ramsey Clark, a transmis une lettre au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avec copies aux membres du Conseil de Sécurité et à l'Assemblée générale. Dans cette lettre, il dénonce la tentative du cabinet Bush d'entraîner le monde dans une guerre sans fin. Il affirme que les ETats-Unis, et non l'Irak, sont une menace pour l'ONU. Il affirme qu'il n'y a aucune raison objective à l'attaque de l'Irak et que les buts de Bush, par cette guerre, sont de sauver une présidence à l'agonie, assurer l'hégémonie des Etats-Unis en préservant leur seuls intérêts, renforcer le leadership israélien au Proche-Orient et briser les nations arabes, une après l'autre, afin de mieux contrôler leur pétrole. Il estime enfin qu'une politique de réduction des armes de destruction massive au Moyen-Orient doit inclure Israël.
Guerre éternelle: après l'Irak, l'Iran! 31/10 - 02/11/2002 Le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a prédit mercredi une chute rapide du régime islamique iranien, chassé par sa population ou sous l'effet de ses propres difficultés et divisions internes. «Je pense que de mon vivant nous allons voir un changement dans la situation là-bas et que les jeunes et les femmes et ceux qui croient en la liberté vont renverser ce gouvernement religieux et qu'il tombera d'une certaine façon de son propre poids», a dit M. Rumsfeld, 70 ans, lors de l'émission de radio The Mike Gallagher Show. L'Iran est conduit par «une très petite clique de religieux», a estimé M. Rumsfeld, et «les femmes et les jeunes ne sont pas d'accord avec la façon dont il est dirigé». M. Rumsfeld, interrogé sur une éventuelle action américaine pour renverser le gouvernement de Téhéran, dans la perspective d'un après-Saddam Hussein à Bagdad, a ainsi laissé entendre que Washington rejetait cette option, comptant sur un effondrement naturel de la «République islamique».
Et la Lybie? La Libye cherche à acquérir des missiles à longue portée, a affirmé jeudi un haut responsable du Pentagone, le général de l'armée de l'air Ronald Kadish, chef du département des la fabrication de tels armements, le général Kadish a ajouté que ce pays faisait partie, avec la Corée du Nord, l'Iran et l'Irakmissiles au Pentagone. Tout en estimant que la Libye ne disposait sans doute pas de toutes les capacités qu'on lui prête généralement pour , de ceux qui cherchent à se doter de missiles à courte et longue portée.
Pétrole, pétrole, et encore pétrole Le patron de BP, Lord Browne, demande aux Etats-Unis de ne pas garder le contrôle de tout le pétrole irakien pour eux seuls après la guerre.
Coordination israélo-américaine pour l'offensive sur l'Irak Un haut responsable militaire américain, l'amiral James Metzger, se trouve d'ores-et-déjà en Israël où il servira de coordinateur pendant l'offensive contre l'Irak. Le chef d'état-major de Tsahal, le général Moshe Yaalon, doit, lui, se rendre la semaine prochaine aux Etats-Unis. Il sera suivi le 13 novembre par le ministre sans portefeuille, Dan Meridor, et le chef du Conseil national de la Défense, Ephraim Halevy. Dans le cadre des rencontres régulières prévues par l'accord de coopération stratégique Israël-USA, tous deux présenteront l'approche d'Israël sur «l'après Saddam», lorsque le régime du président irakien Saddam Hussein aura été écarté.

(index)

octobre 2002

- Un groupe de barbouzes au seul service de Rumsfeld et Wolfowitz 28/10/2002 Où l'on apprend que le couple de super-faucons Rumsfeld-Wolfowitz (secrétaire et secrétaire-adjoint à la Défense) a constitué son propre service de renseignement, mis en place juste après le 11 septembre, sans doute avec la bénédiction de Cheney. Mais alors que tous les services de renseignement déjà existants au Département de la défense sont obligés de rendre compte au directeur de la CIA, le groupe mis en place par Rumsfeld-Wolfowitz ne rend compte qu'à ces deux hommes. Sa dernière mission en date, selon l'article du Guardian qui révèle l'affaire, est de trouver (fabriquer?) des liens entre Al-Qaïda et l'Irak pour justifier la guerre tant désirée.
Wellstone assassiné? Le World Socialist Web Site envisage un assassinat politique du sénateur démocrate adversaire de la guerre contre l'Irak... Alternet.org se pose aussi la question. Rappelons que Paul Wellstone, 58 ans, se situait à la gauche du parti démocrate et sa disparition pourrait influencer l'issue des élections législative du 5 novembre où la majorité du Sénat, actuellement détenue par les démocrates, dépend d'un seul siège. Anecdote intéressante, la famille du sénateur Paul Wellstone a refusé la présence du vice-président républicain, Dick Cheney, à une cérémonie du souvenir en l'honneur du défunt mardi soir.
Nouvelles armes de destruction massive... étasuniennes Dans le Guardian encore, les révélations d'un scientifique américain sur le fait que les USA développent de nouvelles armes biologiques et chimiques.
Propaganda ABC, CBS, NBC, Fox et CNN aux ordres de Condolezza Rice.
11 septembre: Pourquoi ils ont laissé faire les pirates de l'air Un livre à découvrir de Peter Franssen et Pol De Vos.

- Vers une plantée américano-britannique à l'ONU? 28/10/2002 Washington et Londres ont mis la pression lundi sur le Conseil de sécurité de l'ONU, l'exhortant à se prononcer sur une résolution concernant l'Irak. «Le moment est venu pour que les gens lèvent la main et votent. Le délai est échu. C'est important. Les Nations unies ont débattu de cela depuis assez longtemps», a déclaré le porte- parole de la Maison-Blanche, l'inénarrable Ari Fleischer. Le gouvernement britannique lui a bien sûr fait écho: «Nous en discutons depuis la mi-septembre [de la résolution contre l'Irak] et compte tenu du temps passé, nous en arrivons au moment où nous allons devoir décider si cela va être résolu dans le cadre des Nations Unies ou non», a déclaré le porte-parole du premier ministre Tony Blair, menaçant implicitement de contourner l'ONU en cas de refus. Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, n'en a pas moins récusé l'idée d'une résolution américaine donnant à Washington, dans le cadre de l'ONU, un «chèque en blanc» pour attaquer l'Irak. «Il ne peut pas y avoir à la fois une action collective et une action unilatérale [de la part des Etats-Unis]. Il faut choisir», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
Après six semaines de pressions sur les autres membres du Conseil de Sécurité, le gouvernement Bush, et son toutou britannique, s'avèrent donc incapable de renverser la tendande et voient s'éloigner un blanc-seing du Conseil de Sécurité qu'ils croyaient pourtant acquis. Même le président mexicain, Fox, a renvoyer samedi Jr. à sa copie. Pour le Times de Londres, c'est la stratégie américano-britannique sur l'Irak qui est tout bonnement sur le point de s'effondrer. De quoi se réjouir a priori. Mais le risque est aussi grand de voir Londres et Washington se lancer coûte que coûte dans une guerre unilatérale contre l'Irak, ne serait-ce que pour justifier la politique alarmiste défendue depuis des mois.
Mondale pour remplacer Wellstone?
Dimanche, la famille du sénateur Paul Wellstone, tué vendredi dans un accident d'avion, a appelé l'ancien vice-président démocrate Walter Mondale à se présenter à sa place aux législatives du 5 novembre. Rappelons que la majorité du Sénat, actuellement détenue par les démocrates, dépend d'un seul siège. Walter Mondale, 74 ans, avait été sénateur démocrate dans cet Etat de 1964 à 1976, date à laquelle il était devenu vice-président de Jimmy Carter, qui vient de recevoir le Prix Nobel de la paix. Pas gagné d'avance donc pour les républicains. Le parti démocrate a jusqu'à jeudi pour désigner un remplaçant au sénateur dans la course, dans le Minnesota, contre le républicain Norm Coleman.
L'anti Bushisme n'est pas de l'anti-américanisme Analyse d'Alain Joxe, dans le Débat stratégique de septembre.

- 11 septembre: Gore vidal accuse l'équipe Bush de complot 27/10/2002 Le célèbre écrivain et opposant américain, Gore Vidal, réclame une enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre. Il affirme que la «junte de Bush» a délibérément laissé survenir les attaques d'Al-Qaïda contre le World Trade Center pour avoir le prétexte de déclencher l'invasion de l'Afghanistan, prévue de longue date, et réduire en miettes les libertés individuelles aux Etats-Unis. Une thèse que nous soutenons depuis novembre 2001(>>11 septembre: une tragédie suspecte).
Semaine cruciale pour l'Irak Après un week-end où Washington a accru sa pression sur Paris et Moscou, les diplomates s'attendaient à un vote pour cette fin de mois sur le projet de résolution contre l'Irak. Côté français, le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a déjà affirmé que la France envisageait de déposer sa propre résolution sur l'Irak si un accord n'est pas trouvé avec les Américains. «Nous allons essayer de travailler avec les Américains sur la base du texte qu'ils ont proposé. Si nous n'y arrivons pas, nous proposerons évidemment officiellement notre propre texte», a indiqué le ministre. Aux dernières nouvelles, les Américains ont quelque peu remanié leur projet, le débarassant de certains points controversés comme l'accompagnement des inspecteurs par des escortes armées. «C'était comme d'envahir l'Irak directement», avait estimé fort justement l'un des membres du Conseil (lire brève du 24/10).
Manifestation antiguerre L'opposition à la guerre grandit en Europe comme aux Etats-Unis. Entre 5'000 et 8'000 manifestants ont défilé dimanche en début d'après-midi dans le centre de Madrid pour protester contre une éventuelle attaque américano-britannique en Irak. Samedi, la manif antiguerre de Washington a réuni quelque 200'000 personnes.
Mort bien opportune du démocrate Wellstone  Le sénateur démocrate Paul Wellstone du Minnesota (nord) a été tué vendredi dans un accident d'avion. Un porte-parole de la FAA (administration fédérale de l'aviation civile) a confirmé la chute d'un appareil bimoteur BeechKraft vers 11 h 20 locales, à trois kilomètres de l'aérodrome de Eveleth dans le Minnesota. Les huit personnes qui se trouvaient à bord ont toutes péri, y compris la femme et l'un des enfants du Sénateur, ainsi que trois de ses assistants et les deux pilotes. Paul Wellstone, 58 ans se situait à la gauche du parti démocrate et sa disparition pourrait influencer l'issue des élections législative du 5 novembre où la majorité du Sénat, actuellement détenue par les démocrates, dépend d'un seul siège. Ses positions très progressistes l'avait conduit à voter contre la résolution autorisant le président George W. Bush a recourir à la force contre l'Irak.
Déjà, les rumeurs d'assassinats se propage sur le Net, avec une mention spéciale pour le site voxnyc.com qui se vante d'avoir, dans un article du 25 mai 2001, annoncé l'assassinat d'un sénateur démocrate justement...

- initiative française 24/10/2002 Hier jeudi, une dépêche AP affirmait que la France était prête à négocier sur le projet de résolution américaine (lire di-dessous), citant des diplomates français ayant même laissé entendre que Paris ne s'opposerait pas au texte s'il obtenait l'aval de M. Blix et de Mohammed ElBaradei, de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Vendredi pourtant, la France a soumis une version remaniée du projet américain de résolution, provoquant l'impatience de Bush, qui a renouvelé sa menace d'agir seul contre Bagdad. Selon des sources diplomatiques à New York, le projet français n'a pas été présenté aux autres membres du Conseil de sécurité comme une alternative à la résolution défendue par les Américains. Il comporte cependant plusieurs modifications, dont certaines ont été révélées aux médias. Tout en conservant la menace de «conséquences graves» qu'entraînerait la non-coopération de l'Irak avec les inspecteurs en désarmement de l'ONU, les Français ont relégué cette expression à la fin du texte. La mention d'un délai de sept jours laissé à l'Irak pour accepter la résolution est par ailleurs supprimée. «Dans le projet de résolution actuel, il y a des ambiguïtés, il y a une certain nombre de mots-clés qui permettraient l'automaticité d'un recours à la force» contre l'Irak, a-t-on indiqué de source diplomatique française. C'est justement ce que Paris ne veut pas. Membres permanents du Conseil de sécurité, la Russie et la Chine sont également opposées au projet présenté par Washington.

-  Résolution US contre l'Irak déposée, la France prête à se coucher? 24/10/2002 Après six semaines de tensions diplomatiques sur le dossier irakien, un projet de résolution vient d'être déposé devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Fruit de discussions internes à Washington et du bras de fer avec Paris, le texte a été présenté par les Etats-Unis dans la perspective d'un vote la semaine prochaine. Celui-ci «modifie légèrement» la première mouture américaine, selon le chef des inspecteurs de l'ONU en désarmement, Hans Blix. La Russie a d'ores et déjà exprimé son opposition au texte américain, en raison d'une mention susceptible de permettre le déclenchement d'une action militaire contre l'Irak. Mais la France, après s'être élevée contre le précédent projet de Washington, serait prête à négocier, selon les agences.
Après plusieurs versions qui prévoyaient une autorisation explicite pour un recours à la force contre l'Irak, ce dernier projet de résolution comprend toujours une menace implicite d'intervention militaire, et permettrait même aux inspecteurs d'imposer une zone d'exclusion aérienne et routière autour des sites contrôlés. En clair, la résolution autoriserait une véritable occupation militaire du territoire irakien, avec stationnement de troupes étrangères et surtout américaines. Bref un texte suffisamment inacceptable pour que Bagdad le refuse, et offre ainsi à Washington le prétexte tant attendu pour déclencher sa guerre.
L'attentat d'Oklahoma City: bientôt un coup de Saddam! Le FBI subirait de grosses pressions pour enquêter sur un possible lien entre l'Irak et l'attentat d'Oklahoma City, en 1995. Rappelons qu'un ponte de la task force antiterroriste du FBI était présent à Oklahoma City  9 heures avant l'attentat perpétré par McVeigh, qui fit 168 morts, selon un reçu d'hôtel déniché par WorldNetDaily (janvier 2002). Rappelons aussi l'empressement d'Ashcroft à ordonner l'exécution de McVeigh, cela alors que le FBI s'était refusé de remettre à la défense un dossier de 4000 pages qui, selon les avocats de McVeigh, contenait les preuves que leur client n'avait pas agi seul..
Manipulation des marchés financiers avant les élections? Entre le 10 et le 15 octobre dernier, le Dow Jones a gagné près de 1000 points, sa plus forte progression en si peu de temps depuis des décennies. Un rebond pour le moins inexplicable puisque les nouvelles macro ou micro-économiques sont toujours aussi mauvaises outre-Atlantique. D'aucuns dénoncent en fait une gigantesque manipulation destinée à maintenir les marchés financiers à un certain niveau jusqu'aux élections législatives américaines du 5 novembre. Histoire de faire croire aux électeurs que «tout ne va pas si mal» finalement, et que la «reprise est au coin de la rue...» «D'ici aux élections du 5 novembre, commentait un spécialiste financier de la City, le 18 octobre, je crois que l'administration Bush fera tout son possible pour injecter des liquidités dans les marchés et créer l'illusion de bonnes nouvelles économiques; mais après, la réalité s'affirmera avec plus de force.» Un autre spécialiste européen décrit ce «boom» comme «la plus grande escroquerie que j'ai vue de toute ma carrière. Lorsque les actions grimpent fortement, comme ces derniers jours, c'est que vous avez affaire à des achats massifs de la part d'investisseurs institutionnels -- banques, compagnies d'assurances, fonds de placement.» Mais, a précisé cet observateur, «j'ai vérifié» et «apparemment, personne n'achète rien». Les événements sont, d'après lui, «des plus irréels. Nous avons affaire à une gigantesque manipulation, à savoir une action coordonnée d'importantes banques centrales».
Délires apocalyptiques Toujours ces fameux intégristes US qui rêvent d'un Armageddon. Et le point de vue sur le sujet de de defensa.org. (>>Lire aussi notre dossier sur le sujet).

- Résolution US contre l'Irak toujours bloquée 23/10/2002 La nouvelle version du projet de résolution, présentée par les Etats-Unis aux membres permanents du Conseil de sécurité, «est considérée comme une agression flagrante et une déclaration de guerre à l'Irak», a estimé mercredi le ministre irakien de la Culture, Hamed Yousef Hamadi, affirmant que les détails qui ont été rendus publics à propos de ce projet, « montrent clairement que les Etats-Unis compte envahir l'Irak avec ou sans une résolution des Nations unies.» Selon Washington, le nouveau texte avertit Saddam Hussein de «graves conséquences» en cas de non-coopération de Bagdad et renforce la mission des inspecteurs en désarmement. Mardi, le quotidien arabe al-Hayat avait publié les principaux extraits du projet de résolution qu'il qualifiait aussi de «déclaration de guerre contre l'Irak». Selon le journal, le projet constitue «un projet visant à torpiller» les missions d'inspections en raison de ses «conditions rédhibitoires et provocatrices». L'Irak aurait sept jours pour accepter la nouvelle résolution et «s'exposerait à de graves conséquences s'il continuait à violer de ses engagements», selon le texte américain. Les conséquences ne sont pas précisées mais le texte est lié à la clause VII de la Charte de l'ONU, qui prévoit le recours à la force.
Les Nations Unies n'ont «plus beaucoup» de temps pour tenter de trouver un accord sur un texte de résolution sur l'Irak, a menacé le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer.
Les USA n'envisagent qu'un report de l'attaque
Le retour des inspecteurs en désarmement de l'ONU en Irak pourrait repousser une intervention militaire américaine contre Bagdad au-delà de l'hiver et du printemps. Le Pentagone précise toutefois qu'il sera prêt quel que soit le moment choisi. Si l'Irak refuse la future résolution onusienne définissant la mission des inspecteurs, une attaque américaine pourrait être lancée dès décembre ou janvier. En revanche, s'il se confirme que le régime irakien accepte de coopérer, l'offensive pourrait s'en trouver repoussée au-delà du printemps 2003. Lors d'une conférence de presse mardi, des journalistes ont demandé au général Richard Myers, chef d'état-major interarmes, s'il fallait s'inquiéter que l'Irak ait plus de temps pour préparer sa défense contre une invasion américaine. Il a répondu qu'un délai supplémentaire pouvait aider les deux camps et que ce ne serait «pas un problème». «Plus vous attendez et plus l'adversaire a le temps de se préparer, mais vous aussi», a-t-il souligné.

- Guerre contre l'Irak: les USA tentent de piéger la Turquie 20/10/2002 Malgré les fortes réticenses onusiennes à voter une résolution autorisant le recours automatique à la force souhaité par les Etats-Unis, ces derniers n'en poursuivent pas moins leurs préparatifs de guerre. Le général Tommy Franks, chef des opérations militaires américaines dans le Golfe, et le général Joseph Ralston, commandant des forces de l'OTAN en Europe, sont ainsi arrivés dimanche à Ankara pour tenter d'obtenir l'appui de la Turquie à une intervention armée contre l'Irak. Les deux généraux américains devraient rencontrer aujourd'hui lundi les principaux dirigeants turcs. Au menu des discussions figure, notamment, l'utilisation de bases aériennes turques en cas d'opération militaire contre le régime de Bagdad, a rapporté la chaîne privée NTV. A Ankara pourtant, l'irritation est manifeste. Le ministre turc des Affaires étrangères, Sukru Sina Gurel, a ainsi accusé les Etats-Unis de vouloir amener la Turquie à intervenir militairement dans le nord de l'Irak, en réactivant la question kurde, avant une éventuelle opération militaire américaine contre Saddam. «Dans toutes nos réunions, les responsables américains ont affirmé qu'ils ne voulaient pas d'un Etat kurde indépendant dans le nord de l'Irak, mais les événements là-bas montrent qu'un Etat existe de facto, a affirmé le ministre cité par le journal Milliyet. On se demande si les Etats-Unis n'essayent pas de provoquer Ankara en encourageant cette situation. Par exemple, est-ce qu'ils [les responsables américains] veulent que la Turquie envahisse le nord de l'Irak avant qu'ils n'y interviennent? C'est peut-être leur but
Mandat américain «inacceptable»
Le chef du Mouvement pour la monarchie constitutionnelle en Irak a jugé «inacceptable» l'établissement d'un mandat américain sur l'Irak en cas de renversement du régime de Saddam Hussein. «Il est inacceptable que les Américains viennent diriger l'Irak. Ils savent que c'est une question compliquée et très grave», a déclaré Al-Charif Ali ben Hussein, membre de la direction du Congrès national irakien (CNI, coalition de l'opposition irakienne basée à Londres). Le 11 octobre, le quotidien américain New York Times avait affirmé que la Maison-Blanche élaborait (sans rire) un plan d'occupation de l'Irak après une chute du régime, prévoyant un gouvernement militaire dirigé par les Américains. Le plan en discussion prévoit de nommer un commandant militaire américain comme responsable en Irak, peut-être le chef du commandement central de l'armée américaine, le général Franks, pendant un an ou plus, selon le journal.
Crime de guerre US en Afghanistan Un soldat américain confesse avoir reçu, lors de l'opération Anaconda, l'ordre de tuer femmes et enfants. Parallèlement, le World Socialist Web Site nous parle d'un documentaire, Massacre in Mazar, de Jamie Doran, qui accusent les Etats-Unis d'avoir perpétré tortures et massacres de masse sur leurs prisonniers de guerre en Afghanistan. Rappelons par ailleurs qu'en janvier dernier, un professeur d'économie à l'université du New Hampshire, Marc Herold, estimait dans une étude que les frappes américaines avaient fait, depuis le 7 octobre 2001, quelque 4000 victimes civiles.
Mobilisation us contre la guerre 12'000 professeurs américains signent une pétition antiguerre.
Rappel: des actions de guerre étasuniennes (1947-2000).

- Vers un sursis pour l'Irak? 18/10/2002 La France et la Russie examinaient vendredi un nouveau compromis proposé par les Etats-Unis concernant une résolution du Conseil de sécurité sur l'Irak. Essayant de mettre fin à une impasse de cinq semaines entre les membres permanents du conseil, les Etats-Unis, soutenus par la Grande-Bretagne, auraient renoncé à demander une résolution autorisant explicitement un recours automatique à la force militaire contre l'Irak. Selon ce nouveau texte qui reste à formaliser, aucune action militaire ne pourrait donc être entreprise contre l'Irak avant une réunion du Conseil de sécurité, préalablement informé d'une violation de Bagdad au nouveau régime d'inspection par le chef des inspecteurs.
Du côté britannique, le ministre des Affaires étrangères, Jack Straw, n'a quant à lui pas exclu que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne interviennent militairement en Irak sans résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, «si les Nations unies ne prennent pas leurs responsabilités». Et le secrétaire d'Etat américain Colin Powell d'enfoncer le clou en affirmant que, quelle que soit la teneur d'une nouvelle résolution, son pays conservait le droit d'utiliser la force pour se défendre face à l'Irak. «Les Etats-Unis agissent actuellement en vertu de l'autorité donnée la semaine dernière au président par le Congrès», a déclaré M. Powell.
Buts de guerre en Irak: pour le pétrole et pour masquer le krach
16/10/2002 Deux petites briquettes supplémentaires sur les véritables mobiles de la guerre voulue par les faucons du cabinet Bush en Irak: mettre la main sur le pétrole irakien d'un côté, et, de l'autre, masquer le pire effondrement financier qui ait frapper les Etats-Unis depuis le krach de 1929.
Rappelons ainsi que de mars 2000 à août 2002, près de 16'000 milliards de dollars de titres se sont évaporés sur les marchés financiers internationaux, dont la moitié aux Etats-Unis. Août 2002 a par ailleurs marqué le vingt-quatrième mois consécutif de déclin dans l'emploi industriel aux Etats-Unis. Depuis août 2000, 1,8 million d'emplois industriels ont disparu de l'économie américaine. Au cours des quatre dernières années, le fardeau des dettes des entreprises et des ménages américains aurait aussi augmenté de plus de 2000 milliards de dollars par an. L'ensemble de la dette intérieure américaine, y compris la dette gouvernementale, atteindrait le niveau effarant de 31'100 milliards de dollars. Si l'on y ajoute les quelque 2000 milliards de dollars de dette extérieure, on arrive à un total de plus 33'000 milliards de dollars. A noter encore que depuis la désignation à la présidence américaine du fantassin des lobbies pétroliers, la Bourse US a connue sa pire descente aux enfers depuis Nixon ().
Le 2 octobre dernier, dans grand élan de sincérité, le sous-secrétaire américain au Commerce international, Grant Aldonas, avait même affirmé sans détour, à Varsovie, qu'une guerre en Irak pourrait être bénéfique pour l'économie mondiale. «Les conséquences peuvent être bénéfiques à double titre, a dit M. Aldonas. Du point de vue économique, car les véritables sources du terrorisme seront éliminées, de même que les lourds nuages qui pèsent sur l'économie mondiale. Dans le même temps, cela ouvrira le robinet du pétrole irakien, ce qui aura certainement des conséquences importantes pour la performance des pays producteurs et consommateurs de pétrole.» Une guerre qui plus est proposée officiellement en juin dernier comme une solution à la crise par Larry Kudlow, de National Review, la publication de la droite américaine pure et dure, proche des intégristes chrétiens auxquels appartient Ashcroft notamment.

- Irak: la France pourrait utiliser son droit de veto! 16/10/2002 Le ton est nettement monté mercredi entre Washington et Paris sur le dossier irakien, alors que l'impasse se prolonge à l'ONU sur l'adoption d'une résolution sur le désarmement de Bagdad et un éventuel recours à la force contre le régime de Saddam Hussein. Le secrétaire d'Etat Colin Powell a fait savoir qu'il avait décidé de «faire preuve de la plus grande fermeté» à l'égard de Paris, tandis que le président français Jacques Chirac a affiché son «hostilité» à l'égard des positions américaines sur un recours automatique à la force. M. Chirac a même déclaré, un peu plus tard, lors d'une visite officielle en Egypte, que «La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, prendrait ses responsabilités [dans le dossier irakien] pour éviter une guerre à une région qui n'en a pas besoin!» Une petite phrase qui signifie que la France pourrait bien s'orienter vers une abstention, voire un veto, dans les débats en cours au Conseil de sécurité.
Bush invite Israël à riposter en cas d'attaque irakienne!
En rupture totale avec la situation de 1991 où, pour éviter un embrasement régional, l'on avait interdit à Israël de riposter aux tirs de Scuds irakiens,  W. a donné carte blanche hier à Ariel Sharon pour répliquer à une éventuelle attaque. «Si l'Irak attaquait Israël demain, je suis sûr qu'il y aurait une réponse appropriée. Je pense que le premier ministre [Sharon] répondrait, car il a le droit de se défendre», a affirmé Jr. à Washington, à l'issue d'un entretien avec Ariel Sharon. «Nous ne pouvions espérer mieux de la part du président américain qui a reconnu publiquement le droit d'Israël à se défendre en cas d'attaque de la part de l'Irak ou du Hezbollah», a ensuite précisé à l'AFP le porte-parole du premier ministre israélien, Ranaan Gissin. Il a ajouté qu'il n'y avait eu «aucune pression de la part des Américains sur la question palestinienne». C'est d'abord la confirmation du pas de deux israélo-étasunien dans toutes les options choisies depuis deux ans sur la scène régionale. Ensuite, c'est le risque de voir les super-faucons de Washington réunir toutes les conditions à un embrasement régional. Pour remodeler tout le Proche-Orient? C'est ce que pense Pat Buchanan (14 octobre). Une thèse déjà développée début septembre dans le Boston Globe. Et l'on repense au récent avertissement, dans le Ha'aretz du 15 août, du commentateur israélien Meron Benvenisti: «Les avertissements sur les conséquences destructrices pour l'ensemble du Moyen-Orient d'une attaque contre l'Irak ne dissuadent pas Israël: ils l'encouragent. (...) Un assaut américain sur l'Irak, en dépit d'une opposition arabe et mondiale, et une participation même symbolique d'Israël à cet assaut, provoquera l'effondrement du régime hachémite en Jordanie. Israël mettrait alors en oeuvre la vieille «option jordanienne» en expulsant des centaines de milliers de Palestiniens de l'autre côté du Jourdain. Il n'y a jamais eu de meilleure opportunité pour cette option. (...). Les avertissements à propos du nettoyage ethnique ne doivent pas seulement venir des militants gauchistes, mais aussi de ceux dont on ne peut remettre en doute le patriotisme. Et Benvenisti de souligner que les Américains doivent être «avertis qu'un assaut contre l'Irak pourrait déclencher le nettoyage ethnique des Palestiniens
Résolution US signée, Bush menace les frileux
Jr. a signé mercredi la résolution du Congrès américain l'autorisant à utiliser la force contre Bagdad et a affirmé qu'il le ferait sans hésiter si cela se révèlait nécessaire. «Soit le régime irakien élimine ses armes de destruction massive ou bien, pour le bien de la paix, les Etats-Unis conduiront une coalition internationale pour désarmer ce régime. (...) Si quelqu'un doute de la résolution et la détermination de notre pays, il serait mal conseillé de la mettre à l'épreuve», a encore affirmé le texan de Washington, ajoutant que «chaque nation qui profite de la paix doit aussi aider à la défendre. Le temps est à nouveau venu pour les Nations unies de se montrer à la hauteur des raisons de leur création: protéger notre sécurité commune. Ceux qui vivent en se cachant la vérité, peuvent finir par être forcés de vivre dans la peur
War, war, war: Cheney, marionettiste et fou de guerre Le vice-président américian, ancien de l'équipe Bush Sr., est le véritable meneur de jeu des ultras de l'administration Bush Jr., selon le Wahington Post du 13 octobre.

- Carnage de Bali: les USA auraient bloqué l'alerte 14-15/10/2002 Le Taiwan News rapporte que deux partis d'opposition ont critiqué le Ministère des affaires étrangères taïwanais pour ne pas avoir donné l'alerte quant au risque extrême d'attentat dans la région. Selon un leader du Kuomintang, Lee Chuan-chiao, le Ministère aurait en effet été averti par les Etats-Unis, dès vendredi, de l'imminence d'un attentat. Le pire, dit M. Lee, est que «le gouvernement n'a pas émi d'alerte parce-que le gouvernement américain lui avait demandé de ne pas divulguer l'information». «La priorité du KTM est la sécurité de notre peuple et non la préservation d'intérêt nationaux américains», a martelé M. Lee. Ça sent un peu le réchauffé, non?
Bush instrumentalise le massacre Les faucons de l'administration Bush doivent jubiler. Le monstrueux attentat de Bali redonne un souffle inespéré à leur fameuse guerre contre le terrorisme. Les Australiens, qui ont vu 13 de leurs compatriotes mourir dans l'attentat, estiment avoir perdu l'illusion de l'invulnérabilité: «La terreur frappe chez nous», titrait, alarmiste, le quotidien Sydney Morning Herald de lundi. Le secrétaire général d'Interpol, Ronald K. Noble, réaffirmait dans la foulée la nécessité d'une «coopération internationale» pour lutter contre le terrorisme, précisant qu'il s'agissait «maintenant vraiment d'un problème qui touche tout le monde».
Bien sûr, Bush Jr. a immédiatement accusé Al-Qaïda d'être à l'origine de l'attentat, sans s'embarrasser du moindre début de preuve évidemment. Mieux: pour le président américain, l'attentat de Bali fait partie, avec les récentes attaques contre des soldats américains au Koweït (trois en une semaine), et l'attentat contre un pétrolier français au Yémen, d'un seul et «même schéma d'attaques», signé Al-Qaïda bien sûr.
La piste australienne Plus sérieusement, les soupçons des enquêteurs se sont d'abord portés sur le mouvement radical Jamaah Islamiyah, actif en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et à Singapour. Même s'il ne cache pas son admiration pour Oussama ben Laden, son chef présumé, Abou Bakar Baachir, a toutefois démenti toute implication. Une autre piste commence aussi à être évoquée, qui place l'attentat de Bali dans le cadre d'une vengeance, des nationalistes indonésiens, dirigée contre les Australiens pour la perte du Timor-Oriental. Le gouvernement de Canberra ayant pesé de tout son poids dans le processus d'indépendance de cette région. A l'appui de cette thèse, l'usage d'un explosif militaire C4, essentiellement fabriqué aux Etats-Unis, et qui pourrait bien avoir passé des mains d'éléments radicaux de l'armée indonésienne, à celles de l'auteur de l'attentat.
Tremplin pour la guerre en Irak Surfant sur la vague d'indignation internationale suscitée par le carnage, Jr. y est donc allé de son raccourci favori. Affirmant sans sourciller que Saddam Hussein tentait d'utiliser Al-Qaïda comme «l'avant-garde de son armée», lors d'un rassemblement politique dans le Michigan. Selon Jr., désarmer Saddam Hussein est ainsi «aussi important» que de neutraliser la menace du réseau Al-Qaïda. Ces deux menaces, proclame le président étasunien, «sont d'égale importance». Suivant cette logique, W. s'est ensuite empressé de demander que l'ONU, dans une nouvelle résolution, menace l'Irak de «conséquences» si ce pays ne supprime pas ses armes de destruction massive. «Ce que je veux, c'est une résolution ferme qui dise: «Vous désarmez!» (...), a martelé Jr. Pour être sûr que la résolution soit crédible aux yeux de M. Hussein, il doit y avoir des conséquences.» W. a estimé qu'une possible action militaire contre l'Irak entrait dans le cadre de sa guerre contre le terrorisme, et que les Etats-Unis avaient les moyens de simultanément s'occuper de l'Irak et de combattre le terrorisme.
Humeur séoudienne L'Arabie saoudite a décidé de soumettre les citoyens américains visitant le royaume à des restrictions similaires à celles imposées par les Etats-Unis à l'entrée de voyageurs de certains pays arabes, dont les Saoudiens, a annoncé dimanche le ministre saoudien de l'Intérieur. Le prince Nayef ben Abdel Aziz a précisé à la presse que «cette mesure, qui comporte aussi une prise des empreintes digitales, a été prise conformément au principe de réciprocité». Bien sûr, ça ne sert à rien, mais ça défoule.
11 septembre: circulez, y'a rien à voir Cheney bloque une commission d'enquête indépendante.

- La guerre, plus vite, mieux, plus fort, bref, Rumsfeld parlE à cœur ouvert 13/10/2002 Les commandements militaires américains régionaux ont ordre de refaire leurs plans de guerre en prévoyant des interventions plus rapides, avec davantage d'armes de précision et moins de soldats, a indiqué le secrétaire à la Défense étasunien, Donald Rumsfeld, dans une interview au New York Times parue dimanche. Les armées américaines pourraient ainsi, selon lui, commencer des opérations de combat avec moins de préavis et beaucoup moins de troupes qu'on ne le pensait possible ou même raisonnable avant le 11 septembre. La Maison-Blanche pourrait ainsi prendre le temps de travailler avec l'ONU pour l'envoi d'inspecteurs du désarmement en Irak, tout en ayant la possibilité de déclencher éventuellement, avec des effectifs plus restreints, une offensive contre le régime de Saddam Hussein cet hiver, la période jugée optimale pour un conflit dans le Golfe.
Bêtisier du jour: l'Irak sous administration provisoire américaine Sans rire, l'administration Bush a fait savoir que ses projets pour un Irak post-Saddam Hussein s'appuient sur les exemples récents de l'Afghanistan, pour la mise en place d'une administration provisoire, et de l'ex-Yougoslavie pour ce qui est du jugement des dirigeants irakiens. Ils reposent sur la conviction (toujours sans rire) que les Américains seront accueillis en libérateurs et que des élections démocratiques pourront être organisées après une période relativement brève d'administration militaire américaine. Selon Youssef Ibrahim, expert au Centre des relations internationales (Council on Foreign Relations) de New York, une administration militaire provisoire de l'Irak par les Américains «n'a aucune chance de réussir». Youssef Ibrahim relève que l'exemple de l'Afghanistan n'est peut-être pas le mieux choisi: «La lutte contre al-Qaïda est un succès, mais ce qui relève de la reconstruction du pays est un échec.».

- Les intégristes étasuniens prêchent pour Israël 11/10/2002 Entre 2000 et 3000 chrétiens fondamentalistes s'étaient donné rendez-vous vendredi à Washington, à l'appel de la Christian Coalition, pour apporter leur soutien à Israël et combattre la décadence qui menace l'Amérique. Pour l'occasion, de nombreux représentants du Parti républicain ont fait le déplacement, à commencer par le président Bush, qui a fait un bref passage en début de matinée. A quatre semaines des élections pour le renouvellement du Congrès, les conservateurs comptent notamment sur la Christian Coalition, mouvement qui revendique aujourd'hui deux millions de membres, pour tenter de reprendre le contrôle du Sénat. «Vous êtes une armée de deux millions de personnes et nous dépendons de vous, car nous avons une révolution à faire! Dieu vous bénira pour ça!» a ainsi proclamé le sénateur républicain de l'Oklahoma, Jim Inhofe. Parmi les figures de proue de la Christian Coalition, on trouve notamment J.C. Watts, Représentant républicain de l'Oklahoma, qui a cité jeudi saint Augustin pour expliquer pourquoi il avait voté en faveur de la résolution autorisant le président Bush à user de la force en Irak, et Tom DeLay, numéro trois des conservateurs de la Chambre basse. Ce dernier a exprimé un vigoureux soutien à Israël, tout comme son collègue du Missouri Roy Blunt: «Que l'on attaque Tel-Aviv ou New York, cela ne fait pas de différence, a clamé ce dernier. Nous devons défendre notre liberté, car nous avons les meilleures idées.» (source: 24heures du 12-13/10)
Rappelons qu'aux Etats-Unis, le courant chrétien évangélique conservateur rassemblerait quelque 40 millions de fidèles qui vivent leur foi dans une perspective apocalyptique. Selon une prophétie de la Bible, qu'ils lisent littéralement, la reconstruction du Temple juif à Jérusalem annoncerait la fin des temps et le retour du messie sur terre. Seul hic, pour reconstruire le temple en question, il faudrait d'abord raser les mosquées d'Omar et d'al-Aksa, troisième lieu saint de l'Islam, qui occupent aujourd'hui son ancien emplacement... Le Dôme du Rocher, ou Mosquée d'Omar, a été édifiée en 691 au centre du lieu correspondant à l'esplanade de l'ancien Temple juif. La Mosquée Al-Aksa a ensuite été construite en 715 sur ce même parvis.
Au fait, pourquoi la mosquée d'Al-Aqsa, joyau de l'architecture arabe, n'est-elle toujours pas inscrite au patrimoine de l'Humanité de l'Unesco d'après vous?

- Bush a les coudées franches pour attaquer l'Irak! 11/10/2002 Le Congrès américain a donné, dans la nuit de jeudi à vendredi, son feu vert à Bush Jr. pour un recours unilatéral éventuel à la force contre l'Irak, officiellement afin d'éliminer ses armes de destruction massive. Le Sénat, pourtant contrôlé par les démocrates, a adopté par 77 voix contre 23 une résolution permettant au président d'utiliser la force armée «comme il le juge nécessaire et approprié pour défendre la sécurité nationale contre la menace continuelle posée par l'Irak» et «faire appliquer toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies» concernant ce pays. La Chambre des représentants, dominée par les républicains, avait adopté quelques heures plus tôt une résolution similaire par 296 voix contre 133. Juste après ce vote, Bush Jr. avait déclaré: «La Chambre des représentants a parlé clairement au monde et au Conseil de sécurité de l'ONU. Il faut faire face à la menace irakienne, entièrement et définitivement.»
L'heure de vérité pour l'ONU C'est un formidable moyen de pression sur le Conseil de sécurité que vient de s'offrir Bush Jr. Car si l'ONU refuse de voter la résolution envisageant un recours à la force demandée par Washington, elle prend le risque de voir les États-Unis agir seul en Irak. Cela pour les raisons que l'on sait, pétrole et récession, mais sous l'alibi d'une première application de la nouvelle stratégie étasunienne de frappes préventives récemment présentée par Bush (lire ci-dessous). Sans parler du danger immédiat d'embrasement régional, les États-Unis porteraient alors un coup terrible au droit international, bouleversant les relations entre les États (dont un grand nombre s'empresserait d'adopter cette même stratégie guerrière), et ce sont les fondements même de l'ONU qui pourraient vaciller. C'est pourtant un risque que les Nations unies doivent prendre. Car qui plus est en l'absence de preuve sur la production des fameuses armes de destruction massive, une attaque de l'Irak sous l'égide de l'ONU aurait des répercussions tout aussi dramatiques, renvoyant l'Organisation au rang de porte-flingue de Washington. Pour l'heure, un vrai mobile fait toujours défaut à Bush pour se lancer dans son aventure pétro-guerrière, et ce temps doit donc être mis à profit pour lancer les inspections dans des conditions acceptables pour Bagdad, même sans l'accord de Washington. L'opposition à la guerre gagne en force aux États-Unis, et les faucons du cabinet Bush commencent à apparaître pour ce qu'ils sont. Cela augmentent bien sûr leur dangerosité, mais peut aussi signifier la fin de l'état de grâce issu du 11 septembre. Moment charnière quoi!

- Nouvelle stratégie US: de Bush à Spielberg Sur de defensa.org, une réflexion très intéressante sur l'article d'un ancien combattant de la guerre du Golfe devenu objecteur de conscience, Dan Fahey, qui compare la nouvelle stratégie américaine, annoncée par Bush le 20 septembre dernier, au film Minority Report, de Spielberg. Rappelons que la modification de la doctrine militaire alors présentée par Jr. est fondamentale. Elle signifiait l'abandon de la doctrine de la Guerre froide, basée sur la dissuasion nucléaire, pour lui substituer une stratégie de frappes préventives. (Une nouvelle doctrine au demeurant préparée depuis dix ans par les faucons du gouvernement Bush (et ancien de Bush Sr.), principalement Cheney, Rumsfeld et Wolfowitz. >>Lire: Le nouvel impérialisme étasunien).  Le rapprochement entre le film de Spielberg et cette nouvelle stratégie est évident, nous dit de defensa. Car là aussi, il est question de frapper à partir du jugement qu'on fait soi-même que la cible se prépare elle-même à frapper, qu'elle nourrit le dessein de se préparer à frapper, etc.
«Préemption» et non «prévention» Il faut bien s'attacher aux termes, souligne de defensa: le stratégie de Bush est bien la «préemption» et non la «prévention» ; la préemption implique un droit tandis que la prévention implique une action plus naturelle: «Ensemble de mesures préventives contre certains risques ». (...) Le mot préemption vient du vocabulaire du commerce de l'art et il est accompagné, pour être complet, du mot «droit»: le «droit de préemption» indique que vous disposer d'une priorité légale d'achat avant tout autre; la stratégie «préemptive» implique donc que l'Amérique fait le droit dans sa stratégie de frappe à volonté et selon son seul jugement, par conséquent qu'en ces matières stratégiques, l'Amérique, désormais, EST le droit.

- Encore la théorie fumeuse de l'axe Bagdad-Ben Laden 9/10/2002 L'administration Bush, qui s'efforce de convaincre le Congrès et l'opinion du bien-fondé d'une intervention contre Bagdad, s'évertue à établir un lien entre l'Irak et le réseau terroriste Al-Qaïda, une hypothèse jugée hasardeuse par des experts. Le dernier argument faisant état d'une relation entre Bagdad et Oussama ben Laden a été avancé par le directeur de la CIA, George Tenet, dans une lettre rendue publique mardi soir au Congrès. La Centrale du renseignement dit ainsi posséder de «solides informations établissant l'existence de contacts entre l'Irak et Al-Qaïda depuis dix ans», fondées notamment sur les aveux des prisonniers capturés depuis un an en Afghanistan... «Il est intéressant d'observer qu'ils [les dirigeants américains] n'ont pas établi ce lien après les attentats», note le professeur Mohammed Abou Nimr, spécialiste du Proche-Orient à l'American University, à Washington. Selon lui, aujourd'hui, «il est clair qu'ils essaient de gagner une légitimité et une justification pour déclencher une guerre contre l'Irak».
Huit ans d'obstruction US
Comment, selon The Guardian, les Etats-Unis ont tout fait pour empêcher la résolution de la crise irakienne dans le cadre de l'ONU ces huit dernières années.
Paris résiste encore
Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a réaffirmé mercredi que la France «refusait l'automaticité du recours à l'usage de la force». «La France ne donnera pas son accord à une formule délivrant par avance un blanc-seing sur l'action à entreprendre en cas de manquement par l'Irak à ses obligations», a souligné le ministre lors d'un débat sur l'Irak au sénat.
Le gouvernement Sharon s'impatiente
Dans le Jérusalem Post, le ministre israélien de la Défense, Ben Eliezer, confie qu'il s'attend à ce que les Etats-Unis attaque l'Irak en novembre. De son côté, Ariel Sharon a réaffirmé mercredi que son pays riposterait à toute attaque irakienne: «Des nuages de guerre projettent leur ombre sur notre région. J'espère qu'ils ne nous atteindrons pas. Mais nous devons savoir que si Israël est attaqué, il protégera ses citoyens
Pétrole: le point sur les réserves planétaires Où l'on apprend qu'en un siècle, la moitié des réserves estimées de la planète ont été utilisées. Aujourd'hui, pour 1 baril extrait, 4 sont consommés. C'est dire si le pétrole irakien est précieux!

- Afghanistan: l'un des buts de guerre bientôt atteint 09/10/2002 Le projet de gazoduc reliant le Turkménistan au Pakistan à travers l'Afghanistan, négocié depuis des années, devrait être signé les 26-27 octobre lors d'un sommet des chefs d'Etat à Achkhabad, a annoncé mardi un responsable du ministère turkmène du pétrole et du gaz. Les présidents des trois pays «ont prévu de signer cet accord» lors du sommet des 26-27 octobre, a déclaré ce responsable à l'AFP, sous couvert de l'anonymat. Le projet prévoit la construction de 1'500 km de gazoduc, pour un coût de 2 milliards de dollars. L'idée d'un gazoduc reliant l'Asie centrale au Pakistan a été avancée il y a plus de 20 ans, mais sa concrétisation a toujours été reportée en raison des guerres en Afghanistan. Rappelons la signature du premier accord entre le Turkménistan, Unocal (USA) et Delta Oil, en octobre 1995, celle d'un protocole d'accord entre le Turkménistan, l'Afghanistan et le Pakistan en mai 1996, suivi d'un protocole d'accord entre le Turkménistan, l'Afghanistan, le Pakistan, Unocal et Delta Oil, en 1997. Surtout, rappelons qu'à la mi-juillet 2001, lors de rencontres de «niveau 2» (officieuses et à l'issue desquelles chacun peu démentir les propos tenus) organisée à l'Hôtel Palace de Berlin, les Américains avaient promis aux talibans les milliards d'un plan de reconstruction, et une reconnaissance internationale, s'ils acceptaient un gouvernement élargi et la construction du fameux pipe-line. L'ancien chef de la diplomatie pakistanaise, Niaz Naik, présent à la réunion, avait témoigné du fait qu'à ce moment-là, les Américains ont menacés les talibans d'un «tapis de bombes» en cas de refus. On connaît la suite (>>11 septembre: une tragédie suspecte).
Irak: Moscou recule Moscou s'est déclaré prêt mardi à soutenir une nouvelle résolution renforçant le régime des inspections sur le désarmement de l'Irak afin de calmer l'inquiétude internationale sur la présence dans ce pays d'armes de destruction massive. «S'il y a au Conseil de sécurité de l'ONU des propositions visant à augmenter l'efficacité des inspecteurs en désarmement en Irak, nous les soutiendrons», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, dont le pays dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité en tant que membre permanent. Vendredi dernier, Moscou avait déclaré être opposé à toute nouvelle résolution sur l'Irak.

- Who's Who US 08/10/2002 Suggéré par un lecteur, ce lien vers une biographie épuisée et surtout non-autorisée de Bush Sr. En prime, un portrait au vitriol de Donald H. Rumsfeld, dans l'Asia Times du 8 octobre.

- Feu vert des parlementaires US à l'attaque de l'Irak 02/10/2002 Bush Jr. est parvenu hier mercredi à un accord avec les leaders de la Chambre des représentants sur le texte d'une résolution parlementaire ouvrant la porte à une action militaire américaine contre l'Irak. Reste encore à convaincre le Sénat, ce qui s'annonce toutefois sans problème.
La résolution de la Chambre est similaire à celle proposée la semaine dernière par M. Bush, lui confèrant de larges pouvoirs pour utiliser la force contre Bagdad s'il le juge nécessaire. Le texte autorise le président Bush à «utiliser les forces armées des Etats-Unis comme il l'estime nécessaire et approprié afin de
1) défendre les intérêts de la sécurité nationale (...)
2) faire appliquer toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies appropriées concernant l'Irak».
La résolution contraint M. Bush d'informer le Congrès tous les 60 jours de «questions liées» à un conflit avec l'Irak et elle va dans le sens de l'admnistration Bush en affirmant que Saddam Hussein devrait être renversé.
Reste la question du Sénat. Un accord semblait à portée de main à la chambre haute, contrôlée par l'opposition démocrate. Le chef du groupe démocrate, Tom Daschle, a prédit que son camp et les républicains se mettraient d'accord en fin de journée «sur une résolution qui exprime notre soutien aux efforts menés par les Nations unies et l'administration Bush» pour régler le dossier irakien.
Résistance franco-allemande Le président Jacques Chirac a affirmé mercredi que «les approches française et allemande sont les mêmes» sur l'Irak et a expliqué que les deux pays étaient opposés à un recours automatique à la force, à l'issue d'un dîner avec le chancelier Gerhard Schroeder à Paris.
Buts de guerre avoués A de nombreuses reprises, nous avons relevé que les principales raisons à l'empressement du cabinet Bush d'en découdre avec l'Irak étaient la volonté de mettre la main sur le pétrole irakien d'une part, et, d'autres part, de tenter de retarder l'effondrement économique qui ronge les Etats-Unis depuis deux ans. Rappelons que rien qu'entre mars 2000 à août 2002, ce sont près de 16'000 milliards de dollars de titres qui se sont évaporés sur les marchés financiers internationaux, dont la moitié aux Etats-Unis. Une source de la City de Londres estimait même, le mois dernier, que «le monde financier vivait au jour le jour et se préparait probablement pour le plongeon final».
Dans grand élan de sincérité, le sous-secrétaire américain au Commerce international, Grant Aldonas, a confirmé ce fait mercredi à Varsovie, affirmant sans détour qu'une guerre en Irak pourrait être bénéfique pour l'économie mondiale. «Les conséquences peuvent être bénéfiques à double titre, a dit M. Aldonas. Du  point de vue économique, car les véritables sources du terrorisme seront éliminées, de même que les lourds nuages qui pèsent sur l'économie mondiale. Dans le même temps, cela ouvrira le robinet du pétrole irakien, ce qui aura certainement des conséquences importantes pour la performance des pays producteurs et consommateurs de pétrole.»
«Une vulgaire guerre pour le pétrole» Sur Solidaire.org, le point de vue du journaliste et écrivain Michel Collon. Où l'on s'aperçoit que les visions du monde des dirigeants européens et américains ne sont malheureusement pas si éloignée que ça!

- Les USA annoncent vouloir torpiller l'accord Irak-ONU 01/10/2002 L'ONU et l'Irak sont tombés d'accord hier mardi à Vienne sur les modalités d'un retour en Irak des inspecteurs en désarmement qui auront accès «à tous les sites», a annoncé le chef des inspecteurs, Hans Blix. Les Etats-Unis ont immédiatement fait savoir qu'ils chercheraient à «contrecarrer» le retour des inspecteurs en désarmement de l'ONU en Irak s'il devait se faire sans une nouvelle résolution du Conseil de sécurité.
Bush et Blair isolés Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas parvenus mardi à un consensus sur le texte d'un projet de résolution concernant l'Irak, a-t-on appris de sources diplomatiques. «Les discussions ont été bonnes et nous allons les poursuivre», a seulement déclaré à l'issue de la réunion le représentant adjoint des Etats-Unis, James Cunningham. Egalement pressé de questions, Jeremy Greenstock, l'ambassadeur de Grande-Bretagne, s'est contenté de répondre que les discussions avaient été «utiles». Quant aux ambassadeurs de Chine, de Russie et de la France, ils ont pour leur part évité les journalistes, ce qui en dit long sur la fracture au sein du Conseil. «Nous espérons que les Etats-Unis seront assez sages pour ne pas distribuer le même texte que celui qu'ils ont fait circuler à Paris et à Moscou», avait déclaré avant la rencontre un diplomate français, faisant référence à un projet de résolution américano-britannique prévoyant un recours automatique à la force contre Bagdad.
Résolution «à portée de main» au Congrès US
Un vote du Congrès sur une résolution autorisant le président Bush à lancer une opération militaire en Irak est «à portée de main», a indiqué pour sa part mardi le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer. Selon des responsables du parti démocrate cités mardi dans la presse américaine, 75 à 80 des 100 sénateurs sont actuellement prêts à voter pour un texte édulcoré mais encore largement unilatéraliste. Côté Chambre, un vote largement majoritaire est attendu sur le texte de la Maison Blanche d'autant plus que Richard Gephardt, le leader de la minorité démocrate, s'est déclaré favorable à octroyer à M. Bush l'autorité qu'il demande.
Rumsfeld, ou la preuve par l'absurde contre l'Irak
Le secrétaire étasunien à la Défense, Donald Rumsfeld, s'est surpassé lundi. Comme preuve ultime de la duplicité irakienne, il a diffusé des vidéos montrant des tirs récents de la DCA irakienne sur les avions de la coalition américano-britannique... Saddam Hussein est bel et bien le démon que l'on sait, semble nous dire le super-faucon du cabinet Bush, puisqu'il ose ouvrir le feu sur nos forces qui ne font que leur devoir en bombardant le pays inlassablement depuis 11 ans. Méchant Saddam!

- 11 septembre: une bien étrange vidéo Sur cette vidéo amateur, l'on peut voir le président Bush au moment précis où il est informé, par Andy Card, qu'un second avion s'est crashé sur le WTC. Andy Card l'informe de la tragédie et s'en va sans attendre aucun ordre du président qui, de son côté, reste de marbre et bouquine une vingtaine de minutes encore. Deux avions venaient de s'écraser coup sur coup sur le WTC. Pas de quoi fouetter un chat apparemment. A moins que, comme le suggère Michel Rivero, l'annonce de ces événements ne fut pas une véritable surprise pour W. Bush... Aucun doute en tout cas sur le fait qu'il s'agisse bien, sur cette vidéo, de l'annonce du deuxième crash. Dans ce document de la Maison-Blanche , Bush l'atteste clairement: «Well, I was sitting in a schoolhouse in Florida(...). Anyway, I was sitting there, and my Chief of Staff -- well, first of all, when we walked into the classroom, I had seen this plane fly into the first building. There was a TV set on. And you know, I thought it was pilot error and I was amazed that anybody could make such a terrible mistake. And something was wrong with the plane, or -- anyway, I'm sitting there, listening to the briefing, and Andy Card came and said, «America is under attack
Repérages «Les vrais buts de Bush en Irak» selon Bushnews.com, et un rapport spécial de Counterpunch.org sur la situation une année après le 11 septembre.

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