- Le Cabinet Doobleyou rattrapé par la réalité  28/09/2006 Dans un discours prononcé lors du 5e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, Doobleyou avait comme de coutume tenté d'instrumentaliser jusqu'à la nausée la tragédie du Worl Trade Center en affirmant que "le monde est plus sûr parce que Saddam Hussein n’est plus au pouvoir", allant jusqu'à présenter la guerre en Irak comme "le front principal de la guerre comme le terrorisme". Ce week end, un rapport confidentiel des services secrets étasuniens, intitulé "Tendances du terrorisme mondial: implications pour les Etats-Unis", est venu balayé ces mensonges d'Etat en concluant que la guerre en Irak avait "accru la menace terroriste". Le verdict énonce bien sûr une évidence mais le rapport est d'autant plus accablant pour les fous de guerre du cabinet Bush qu'il émane... des 16 agences de renseignement du gouvernement étasunien réunies.
L'Irak, pire qu'avant Où l'on apprend que, selon les services de l'ONU chargés de surveiller les pratiques de la torture dans le monde, l'Irak démocratisée à coups de flingue par les libérateurs anglo-saxons torture davantage encore que ne le faisait la dictature de Saddam Hussein.
Le Pakistan menacé d'un tapis de bombes L'empressement du Pakistan à se rallier à la guerre perpétuelle "contre le terrorisme", déclenchée par le cabinet Doobleyou au lendemain du 11 septembre 2001, vient de trouver son explication. Dans une interview avec l’émission "60 minutes" sur CBS, le général Pervez Musharraf a ainsi déclaré la semaine dernière que les Etats-Unis avaient menacé de bombarder violemment le Pakistan après les attentats du 11-Septembre, à moins qu’il ne coopère dans la guerre contre le terrorisme. Musharraf: "Le directeur du Renseignement [le général Mahmood Ahmed] m’a déclaré que le secrétaire d’Etat adjoint Richard Armitage lui avait dit: "Soyez prêts à être bombardés. Soyez prêts à revenir à l’âge de pierre"(...) Vous êtes avec nous ou contre nous".
L'espoir d'un second round avec le Hezbollah Le bilan des dévastations infligées au Liban cet été par l'Etat hébreu ne cessent de s'alourdir. Il y a d'abord les 1200 civils, dont 30% d'enfants, massacrés par les bombardements aveugles israéliens. Il y a ensuite la destruction délibérée de dizaines de cibles civiles visées dans des buts parfois purement économiques, à l'instar de la destruction de l'usine Liban-Lait, dont les juteux contrats sont tant convoités. Il y a aussi la destruction gratuite des infrastructures du pays, opérée pour freiner l'essor du seul pays qui puisse prétendre rivaliser avec l'Etat hébreu en tant que pôle économique régional. Il y a encore la terrible marée noire provoquée par la destruction, elle aussi sans objectif militaire, d'une usine électrique au début du conflit. Il y a enfin le véritable scandale des bombes à fragmentations déversées dans des proportions hallucinantes sur le Liban Sud. Quelque 200'000 Libanais ayant dû quitter leur foyer pendant la guerre vont ainsi devoir attendre plusieurs mois avant de pouvoir rentrer chez eux en raison de la présence de centaines de milliers de sous-munitions israéliennes non explosées. "Nous pensons que la situation pourrait durer 24 mois" pour certains déplacés à cause des sous-munitions non explosées se trouvant dans leurs maisons et sur leurs terrains, a déclaré Arjun Jain, membre de l’équipe d’urgence du Haut comité des réfugiés de l’ONU (HCR), lors d’une conférence de presse à Beyrouth mardi, précisant qu’il s’agissait de la "plus grande menace contre les civils". Le colonel Wassim Rizb, du Bureau de déminage de l’armée libanaise, a affirmé lors de cette même conférence de presse que "des centaines de milliers, peut-être même un million" de sous-munitions non explosées sont éparpillées à travers le Liban-Sud. Des sous-munitions qui ont déjà fait 14 morts et 90 blessés parmi la population civile en six semaines, depuis la cessation des hostilités le 14 août.
Alors de deux choses l'une. Ou Israël et ses états-major militaire
s ont définitivement perdu tout sens moral et il faut ranger l'usage extrême des bombes à fragmentations dans la listes déjà longue des crimes de guerre de l'Etat hébreu contre ses voisins. Ou l'usage intensif de ces bombes obéissait à un objectif militaire qui correspond à l'objectif visé par ce type de bombes, à savoir de rendre une zone impraticable. En l'espèce d'empêcher ou de freiner au maximum le retour des populations. En prévision du fameux deuxième round que nombres d'extrémistes israéliens appellent de tous leurs vœux?
Mercredi, Israël a suspendu son retrait du Liban-Sud et menacé de recourir à la force en cas d'activité du Hezbolla
h.
"Bien sûr, il n’est jamais bien de mentir à la population" La formule vaut son pesant de petites invasions. La semaine dernière, la Maison-Blanche a ainsi commenté le scandale touchant le premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, qui a avoué dans une conversation avoir "menti aux Hongrois pour gagner les élections législatives d’avril". Réaction de la Maison-Blanche par la bouche d'une de ses porte-paroles, Dana Perino: "Bien sûr, il n’est jamais bien de mentir à la population"... Il y a dans la légèreté de cette vague désapprobation, dans cette banalisation du mensonge fait aux peuples, comme la marque involontaire de cette sorte de compréhension que l'on a pour les gens desquels on se sent proche ou, ici, dont on comprend les égarements de les pratiquer soit-même.

Les atlantistes paniquent 13/09/2006 Dans une précédente brève, nous rapportions les résultats de deux sondages disant l'un que, grosso modo, 30% des Européens considèrent désormais les Etats-Unis comme la "principale menace pour la stabilité globale", et l'autre que si, en 2002, près des deux-tiers des Européens estimaient encore "souhaitable" un leadership américain dans le monde, ils n'étaient plus qu’un tiers de cet avis en 2006. Ceci expliquant peut-être cela, c'est un véritable vent de panique qui secouent les atlantistes en ce moment. Le même mercredi, Henry Kissinger (soi-même) et Tony Blair (encore) nous ont pondu deux perles.
Kissinger L’ancien secrétaire d’Etat américain a ainsi appelé, dans le Washington Post, l’Europe et les Etats-Unis à s'unir afin d’éviter toute "guerre de civilisations" qui proviendrait d’un Moyen-Orient doté de l’arme nucléaire... (non, non,  il n'évoque pas ici les 200 ogives israéliennes). Ecoutons-le: "Une politique atlantiste soutenue par des Etats arabes modérés doit devenir une priorité peu importe les expériences passées". Concernant la nécessité de maintenir des liens transatlantiques étroits malgré la fin de la guerre froide, Kissinger assène: "Nous savons maintenant que nous devons impérativement construire un nouvel ordre mondial ou nous faisons face à une énorme catastrophe potentielle. Or ceci ne peut pas être fait que d'un côté de l'Atlantique", souligne-t-il, espérant que cela sera suffisant pour "réactiver un sens d’intérêt commun". Notons que cette dernière formule résonne comme un aveu que, justement, le sens de l'intérêt commun est de plus en plus difficile à cerner, à vendre, à défendre. Dans son discours, Kissinger nous dit au fond que sans une réaffirmation des liens transatlantiques, c'est-à-dire sans l'adhésion aveugle de l'Europe aux thèses washingtoniennes, nous courrons à une énorme catastrophe. Or, rien ne dit que la rupture, disons plutôt une redéfinition souhaitables des liens transatlantiques dans le sens d'une émancipation de l'Europe, soit une catastrophe pour qui que ce soit d'autres que les Etats-Unis justement. Au final, Kissinger nous propose donc l'unité retrouvée dans.... la guerre bien sûr (toujours et encore), la guerre perpétuelle contre le terrorisme, les Etats-voyous avec ou sans bombe atomique, les régimes qui ne sont pas des économies de marchés hystériquement libérale, qui n'acceptent pas les OGM, le ketchup.
Blair Le premier ministre britannique, que même les travaillistes ne supportent plus, a fait de son côté très, mais alors très très fort. "La tendance à un sentiment anti-américain dans certains secteurs de la politique européenne est une folie comparée aux intérêts à long terme du monde dans lequel nous croyons", écrit Tony Blair dans un document intitulé "Une alliance mondiale pour des valeurs mondiales" et dévoilé mercredi. Il est intéressant de noter que le poodle britannique parle du "monde dans lequel nous croyons",  et non pas du monde dans lequel nous "vivons". Le plaidoyer de Tony Blair évolue donc bien dans le registre du fantasme et non dans celui de la réalité, qui est pour chacun celle d'une Amérique égarée, principal fauteur de guerre de la planète. La suite est encore plus révélatrice de l'état d'esprit d'un Tony Blair qui tente en fait moins de montrer une direction par un discours éventuellement visionnaire, que de légitimer dans la panique sa politique du caniche vis-à-vis de Washington. Mais écoutons-le: "Le danger avec l’Amérique d’aujourd’hui n’est pas qu’elle est trop impliquée. Le danger est qu’elle décide... de relever le pont-levis et de se désengager". L'image est fascinante. D'abord parce-qu'elle suggère que les Etats-Unis sont une sorte de château-fort au grenier forcément bien rempli, et que nous sommes donc à l'extérieur de ce sanctuaire, Europe vassale vivant des prébendes du prince. L'image met à la fois en exergue l'idée d'une dépendance insurmontable, structurelle de l'Europe vis-à-vis des Etats-Unis, et pointe au final tout ce qui divise. La suite du discours confine au pathétique: "Nous avons besoin qu’elle [l'Amérique] soit impliquée. Nous avons besoin qu’elle soit engagée. La réalité est qu’aucun de nos problèmes pressants ne peut être résolu ou même envisagé sans elle." Certes.

- Vous avez dit "tyran"? 07/09/2006 On l'attendait. C'est fait. Comme lors du montage qui a servi de justification à l'invasion de l'Irak, Doobleyou a commencé à faire l'amalgame entre sa nouvelle cible, l'Iran, et la "nébuleuse Al-Qaïda". Mardi 5 septembre, il a ainsi qualifié le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, de "tyran", affirmant qu’il fallait empêcher le régime iranien, "aussi dangereux qu’Al-Qaïda", de se doter de l’arme nucléaire. Ecoutons-le, avec en préambule une petite leçon d'histoire qui vaut son pesant d'invasions: "L’extrémisme chiite a réussi là où Al-Qaïda a échoué en prenant le contrôle d’un pays, l’Iran, en 1979"... Et maintenant le morceau de bravoure: "Les dirigeants iraniens qui soutiennent le Hezbollah ont (...) déclaré leur hostilité absolue à l’Amérique. (...) Le régime iranien et ses sbires terroristes ont démontré leur volonté de tuer les Américains et le régime iranien cherche à présent à posséder l’arme nucléaire (...). Les nations du monde libre ne permettront pas à l’Iran de produire l’arme nucléaire." Les propos hystériques du cowboy étasunien sont à replacer dans le contexte d'une campagne lancée début septembre et visant à mieux "vendre" aux Américains l'occupation de l'Irak.
Hormis la confirmation, malgré le
chaos, d'une volonté apparemment toujours intacte des neocons étasuniens de finaliser leur remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient en frappant l'Iranl'usage du mot "tyran" par Doobleyou résonne d'une manière toute particulière à l'heure d'une guerre perpétuelle "contre le terrorisme" qui couvre toutes les dérives du cabinet Bush à l'intérieur et à l'extérieur des frontières étasuniennes. Et certains auteurs de s'affranchir complètement du terrorisme intellectuel ambiant pour dénoncer un système de plus en plus dictatorial, totalitaire. Sur un plan strictement législatif, Jacob G. Hornberger va ainsi jusqu'à comparer le “Patriot Act” à l’ensemble législatif dit “Enabling Act”, imposé par Hitler après l’incendie du Reichstag en 1934.
Mardi 5 septembre, Doobleyou a prolongé l'état d'urgence nationale décrété le 14 septembre 2001, au lendemain des attentats du 11 septembre
. Il a aussi  reconnu l’existence de prisons secrètes de la CIA à l’extérieur des Etats-Unis.
Rupture transatlantique  Un sondage publié sur Angus Reid Global Scan, confirme une fois encore une rupture transatlantique qui s'installe dans la durée: 36% des Britanniques, 28% des Français, 21% des Italiens, 44% des Espagnols et 24% des Allemands considèrent ainsi que les Etats-Unis sont la "principale menace pour la stabilité globale". Une autre étude, du German Marshall Fund cette fois, est aussi révélatrice. Si, en 2002, près des deux-tiers des Européens estimaient encore "souhaitable" un leadership américain dans le monde, ils ne sont plus qu’un tiers (37%) de cet avis en 2006, selon l'Institut.
Tel Aviv fait le forcing pour la guerre Dans un message aux allures de piqûre de rappel à l'adresse des neocons étasuniens, un ancien chef du Mossad, Shavtaï Shavit a ainsi déclaré le 1er septembre qu'"Israël doit se préparer à la pire des possibilités, même à une option militaire" en préparatin depuis longtemps, pour empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire
.
Grosse pression sur le poodle britannique Ca sent la fin de règne pour Tony Blair, et la fin de règne sous les huées. Mercredi, six de ses collaborateurs ministériels ont démissionné pour protester contre son mutisme sur la date de son départ. Et selon la BBC, un groupe de 17 députés habituellement loyaux à Tony Blair lui a en outre envoyé une lettre pour lui demander de démissionner, et une autre lettre similaire circulerait également à Westminster. Pour un homme littéralement obsédé par la trace qu'il pourrait bien laisser dans l'histoire, la sanction pour sa politique du caniche vis-à-vis de Washington s'annonce sans appel
.

- Tortures US sur la sellette onusienne 06/05/2006 "Donnez-nous une liste de tous les lieux de détention secrets, y compris les navires, avec les informations détaillées sur tous les détenus. Quelles mesures ont été prises pour permettre les visites du CICR et des familles? Quelles sont les techniques d’interrogatoire utilisées à Guantanamo, en Afghanistan, en Irak et ailleurs? Qui décide qu’une personne sera soumise à la torture et de quelle manière? Assumez-vous la responsabilité des actes de tortures commis par vos propres agents en zones extra-territoriales sous votre juridiction? Sur quelles bases avez-vous autorisé des interrogatoires qui durent 20 heures d’affilée, où les détenus sont maintenus dans des positions douloureuses, isolés, aveuglés, soumis au chaud et au froid, privés de nourriture et de sommeil, déshabillés, rasés? Pourquoi avez-vous utilisé des chiens pour les effrayer, des femmes pour les interroger? Pourquoi les détenues restent-elles entravées pour l’accouchement? Pourquoi sont-elles enchaînées les unes aux autres?" Ces questions ont été posées officiellement aux Etats-Unis pour leurs agissements en Irak, à Guantanamo, en Afghanistan, dans leurs prisons secrètes,  vendredi 5 mai à Genève devant le Comité de l’ONU contre la torture. Un cas de figure unique, inédit, où seules les questions comptent en fait.

 L'heure de vérité? 01/09/2006 Comme prévu, la fin de l'ultimatum de la "communauté internationale" qui exige de l'Iran la suspension d'un enrichissement d'uranium -- pourtant autorisé par le TNP -- a laissé Téhéran de marbre. Conscient des divisions grandissantes qui lézardent le Conseil de sécurité sur la pertinence d'éventuelles sanctions, la république des mollahs campe sur ses positions avec une certaine sérénité, une certaine jubilation même. A l'inverse, du côté occidental, c'est un peu la panique. Poussé à la guerre par les neocons et ses amis du complexe militaro-industriel, Doobleyou proclame bien sûr que l’attitude de "défi" de l’Iran doit avoir des "conséquences". Mais la France a multiplié ces derniers jours les déclarations apaisantes, rappelant que «la voie du dialogue doit toujours être privilégiée». Quant à la Russie et à la Chine, leurs réticentes vis-à-vis des sanctions sont connues. La semaine prochaine sera donc décisive, avec des discussions prévues du groupe des six "sur les sanctions", à en croire les Etasuniens.
Le plus probable est d'assister à un enlisement de la crise sur fond de division du Conseil de sécurité, avec deux conséquences possibles. Soit, de plus en plus isolés dans leur croisade
remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient , au demeurant empêtrés dans le bourbier irakien et, il faut l'espérer, conscients des vastes capacités de ripostes de Téhéran, Washington se résoudra à en passer par la négociation préconisée par ses "partenaires". Soit il restera enfermé dans sa logique de guerre et, de surcroît blessé dans son orgueil de "leader du monde libre", il choisira d'en découdre avec des conséquences que l'on peut d'ores et déjà annoncées comme dévastratrices, tant l'Iran n'est en rien, mais alors en rien du tout, un Etat comparable aux nains militaires que les Etats-Unis ont choisi d'affronter ces 5 dernières années dans ce micro-militarisme théâtral que l'on sait.
Cinq ans après, trois théories concurrentes sur le 11 septembre 2001
A l'heure du cinquième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, voici un petit résumé des théories en concurrence pour expliquer ces événements qui ont fait basculer le monde dans la guerre perpétuelle (contre le terrorisme) sous commandement étasunien.
1. La théorie dite de la "surprise" C'est la théorie officielle. Le cabinet Bush et son administration ont été totalement surpris par les attaques du 11 septembre 2001 préparées et exécutées exclusivement par Oussama ben Laden et ses sbires. La pseudo guerre contre le terrorisme n'est ici qu'une réaction à ces attaques. Evidemment, cette théorie est si bancale, comporte tant d'invraissemblances qu'elle est tout simplement "incroyable", comme le soulignait récemment le chroniqueur Paul Craig Roberts, ancien adjoint au secrétaire au trésor de Reagan.
2. La théorie dite LIHOP (Let It Happen On Purpose) L'administration Bush était au courant de l'imminence de l'attaque et l'a laissé survenir pour avoir un prétexte pour attaquer l'Afghanistan, puis l'Irak, opérer un redéploiement stratégique de ses forces armées à travers le monde, bref, avancer ses pions sur le terrain après la chute du bloc soviétique. Un rééquilibrage jamais opéré mais nécessitant des offensives militaires de grandes ampleurs impossibles à justifier sans un casus belli indiscutable. Rappelons que pour les neocons, il s'agissait ainsi d'appliquer quasi à la lettre le programme élaboré par Wolfowitz (adjoint de Rumsfeld), notamment dans le fameux Defense Policy Guidance 1992-1994 (DPG), document qui préconisait d'accorder la priorité stratégique à la suprématie militaire absolue des États-Unis, ceci dans le but de consolider et de prolonger autant que possible le «moment unipolaire» inauguré par l'écroulement de l'URSS. On sait d'ailleurs que Doobleyou et consorts planifiaient déjà une attaque de l'Irak avant l'investiture du rejeton Bush (Sunday Herald ), comme le démontre un autre document rédigé, en septembre 2000, par le Project for a New American Century (PNAC), un think-tank fondé par Dick Cheney (vice- president), Donald Rumsfeld (secrétaire à la Défense), Paul Wolfowitz encore, mais aussi le frère du George W. Bush, Jeb, et Lewis Libby (le chef d'équipe de Cheney) (>>Lire le document pdf). D'aucuns prêtent aussi aux neocons d'avoir voulu dans la foulée réduire les libertés civiles sous couvert de lutte contre le terrorisme
.
3. La théorie dite de l'Inside Job Al-Qaïda n'a rien à voir avec l'attaque qu'on lui a attribuée (mais que l'organisation, à l'état embryonnaire, accepte d'endosser comme une promo inespérée). Des éléments radicaux, au sein du Pentagone ont ainsi directement planifié les attentats pour pouvoir en instrumentaliser les conséquences. Cette théorie se fonde sur un précédent de 1962, l'''Operation Northwoods'' ((Document déclassifié en format pdf (777ko)) dans lequel la CIA avait projeté de faire exploser des avions et de poser des bombes aux Etats-Unis pour "créer une vague d'indignation instrumentalisable" et avoir ainsi un prétexte pour attaquer Cuba. A noter que l’édition norvégienne du Monde diplomatique a publié dans son numéro de juillet 2006 une enquête intitulée: "Was 9/11 an inside job?". La théorie de l'Inside Job est soutenue par des dossiers à charge parfois bluffant, comme le film Loose Change II, qui passe au crible les attentats du 11 septembre pour arriver à des conclusions pour le moins stupéfiante
(>>ici un lien direct. sur la video google).
La théorie de l'Inside Job est certe radicale, mais elle reste finalement impossible à écarter tout à fait au vu du caractère parfaitement amoral et des méthodes de gangsters qui sont la marque de fabrique du cabinet Bush, l'affaire irakienne fournissant nombre d'exemples en la matière. 

- L'attaque du Liban comme répétition générale (ratée) de l'attaque de l'Iran 18/08/2006 La conviction du journaliste américain de renom Seymour Hersh (>>2) est que l'attaque du Hezbollah par Israël devait notamment être une sorte de répétition générale de l'attaque étasunienne en préparation contre l'Iran. Les américano-israéliens ne percevant, dans leur logique manichéenne, le Hezbollah que comme une simple extension des forces armées iraniennes avec les mêmes techniques de combat, le même type de bunkers qu'il faut s'attendre à trouver en Iran etc... Les stratèges du pilonnage aveugle et criminel du Liban, façon "choc et effroi" en Irak, pensaient aussi que plus il y aurait de destructions et de morts, plus il y aurait de déplacés, plus l’opinion public libanaise se retournerait contre le Hezbollah. Un modèle idéal qui, appliqué ensuite à l'Iran, devait sans doute permettre un éventuel renversement de régime de l'intérieur. De defensa.org  estime qu'avec cette lecture des événements, Hersh apporte "une contribution essentielle à l’éclairage et à la compréhension évidente de la signification du conflit. Israël ayant agi comme un “proxy” et Washington ayant manipulé l’action de ce pays contre le Hezbollah, tout cela dans le but de préparer une attaque contre l’Iran". Et même si l'opération israélienne s'est soldée par l'échec total que l'on sait -- avec un Hezbollah qui ressort renforcé et plus soutenu que jamais de la confrontation --, "ce n’est en rien un argument valable pour les esprits échauffés qui tiennent le haut du pavé à Washington", assène de defensa. Et de citer aussi les sombres pronostics d'un Patrick J. Buchanan persuadé que l'équipe Bush poussera sa logique destructrice à son terme: «With our War Party discredited by the failed policies it cheered on in Lebanon and Iraq, there will come a clamor that Bush must “go to the source” of all our difficulty – Iran.»
Le fiasco étasunien au Moyen-Orient est pourtant si énorme, si fabuleux, si abyssal avec un Irak en pleine guerre civile, un Afghanistan ravagé, un Liban désormais dévasté, que l'on cherche à se persuader que, tout de même, les Etats-Unis ne peuvent plus se permettre de s'enfoncer encore, de rompre les dernières amarres qui les lient encore à la "civilisation", considérés qu'ils sont désormais par tous, enfin tous les peuples s'entend, comme le principal fauteur de guerre de la planète. Mais c'est oublier que le déni de réalité est devenu la règle à Washington où les neocons rêvent toujours de leur moment, de la grande conflagration finale qui les remettra sur pied, qui leur donnera enfin raison. Car la psychologie américaniste impose à ses acteurs la fuite en avant comme seul moyen de justifier ce qui a été fait auparavant, sans se remettre en question ni admettre ses erreurs, à plus forte raison ses crimesAvec des conservateurs en passe de perdre leur double majorité en novembre, et qui n'ont pour tout programme que leur pseudo-guerre contre le terrorisme, nous vivons donc à l'évidence des temps où tout devient possible, surtout le pire. Conscient de la menace qui se précise, l’Iran a d'ailleurs décidé de débuter samedi une série de grandes
manœuvres militaires dans tout le pays, censées se poursuivre "pour une durée non-précisée".
L'espoir d'éviter ce pire existe toutefois, tant l'échec de la politique moyen-orientale du cabinet Bush est manifeste
. Jeudi, une vingtaine d’anciens diplomates et militaires étasuniens ont ainsi appelé, dans une lettre ouverte, Doobleyou à entamer immédiatement des négociations avec l’Iran. Une lettre qui vient s’ajouter au concert de critiques d’anciens responsables gouvernementaux, aussi bien républicains que démocrates, sur la stratégie désastreuse de l’administration Bush au Moyen-Orient. Ancien ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, Richard Holbrooke a déclaré que "les seuls bénéficiaires de ce chaos sont l’Iran, le Hezbollah, Al-Qaïda et le leader chiite irakien Moqtada Sadr." Et d'ajouter: "Cette combinaison d’éléments inflammables pose la plus grande menace pour la stabilité mondiale depuis la crise des missiles à Cuba en 1962".
Jusqu'à Londres,  on commence enfin à s'interroger...
Espoirs donc. 
No comment Extrait verbatim d'une interview entre un journaliste et un jeune porte-parole de l'armée israélienne, diffusée sur une chaîne satellite arabe après la mort de 12 soldats israéliens tués par le Hezbollah le 6 août, au 26e jour de l'attaque du Liban, et dont nous trouvons la trace sur un site égyptien.
- Le journaliste - Comment la mort de ces soldats va-t-elle affecter vos plans?
- Le porte-parole - Vous avez vu ce massacre de 12 Israéliens... Cela va...
- Vous dites massacre? Mais il s'agissait de soldats et c'est la guerre?
-
Non, c'était un massacre parce que les gens qui ont tiré ces missiles ne visaient pas des soldats. Ils visaient des civils israéliens mais ont tué des soldats par accident.
- Mais vous avez aussi commis des massacres à Cana (où 38 civils ont été tués dont 11 enfants) et ailleurs...
- Non, il n'y a pas eu de massacre à Cana. Ce sont des combattants du Hezbollah qui étaient la cible du bombardement mais les civils ont été tués par accident.

- Un temps de tous les dangers 15/08/2006 Israël a donc perdu sa guerre contre le Hezbollah malgré les dévastations et les boucheries perpétrées un mois durant au Pays du Cèdre. Mais l'Etat-major israélien le sait-il? Et, si oui, va-t-il accepter de voir sa capacité dissuasive réduite à néant après sa défaite face à une simple milice? Quant aux commanditaires étasuniens de cette "proxy war", comment ont-ils lu les événements? Eux qui persistent à penser qu'ils ont gagné en Irak malgré le fiasco évident de leur aventure mésopotamienne, ne vont-ils pas finalement estimer, suivant le même raisonnement inversé, que l'opération israélienne est un début de succès et qu'il convient d'encourager l'Etat hébreu à pousser le fer plus loin dans la plaie, histoire de créer les conditions-cadre à une guerre contre l'Iran et la Syrie, la grande guerre finale toujours au programme des néocons (>>1 /// >>2); cela bien sûr après une réévaluation de la stratégie israélienne à l'abri du cessez-le-feu onusien? Autant de questions qui rendent très pessimistes certains observateurs sur la suite des événements, à commencer par Robert Fisk qui va jusqu'à affirmer que la "vraie guerre va commencer" maintenant.
Quant à Doobleyou, il semble toujours dangereusement obsédé par l'Iran et la Syrie qu'il accuse de tous les maux, Téhéran et Damas étant les deux derniers verrous que les néocons rêvent de faire sauter dans leur grand
projet de remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient. Lundi soir, il s'est lancé dans une inquiétante diatribe contre l'Iran et la Syrie, affirmant que "le régime iranien fournit au Hezbollah de l’argent, des armes et entraîne les combattants de l’organisation. A quelques jours de l’échéance d’un ultimatum lancé par le Conseil de sécurité à la République islamique pour qu’elle renonce à l'enrichissement d'uranium, Doobleyou s'est empressé de clamer que "l’Iran a signifié clairement qu’il veut la destruction d’Israël. Nous ne pouvons qu’imaginer quels dangers bien plus grands ferait courir ce conflit si l’Iran avait l’arme nucléaire comme il en a la volonté". A l'adresse de Damas, il a déclaré que "la Syrie est un autre Etat à soutenir le Hezbollah. La Syrie permet aux armes iraniennes de traverser son territoire en direction du Liban. La Syrie permet aux dirigeants du Hezbollah d’opérer de Damas et apporte son soutien politique à la cause du Hezbollah."
Même si le pire n'est jamais garanti, rien se semble donc joué malgré le cessez-le-feu onusien. Il faut espérer que l'armée libanaise se déploie le plus vite possible au Sud et que le Hezbollah renonce à en découdre, et désarme, malgré les horreurs infligées par l'Etat hébreu au Pays des Cèdre. C'est le seul moyen de couper l'herbe sous le pied des fous de guerre israélo-étasuniens.

- Déçu par Israël, Washington vote la trêve 13/08/2006 Dans les trois Hypothèses de guerre que nous avions envisagées pour expliquer le conflit libanais, les deux dernières semblent se confirmer. A savoir une guerre limitée (proxy war) commanditée par Washington à l'Etat hébreu pour casser le Hezbollah au Liban Sud, et, au seul profit d'Israël, la destruction du Liban en tant que seul rival économique régional. Mais l'opération israélienne a abouti à un fiasco en ce qui concerne son premier objectif assigné par les Etats-Unis. Placé dans une position intenable par les tueries perpétrées sans progrès militaires par l'Etat hébreu au Pays du Cèdre, Washington a donc décidé de jeter l'éponge après avoir bloqué toute résolution à l'ONU durant plusieurs semaines pour laisser le temps à son allié de mener ses opérations. En acceptant de voter la résolution onusienne avec les amendements réclamés par le Liban et la France concernant le retrait des troupes israéliennes du Pays du Cèdre, Washington signifie a l'Etat hébreu que le temps qui lui était imparti est écoulé.
Du côté de l'Etat hébreu, c'est une cinglante défaite dont on mesure mal encore les conséquences. Car après le mythe de l'invincibilité de l'armée américaine qui s'est effondré en Irak, c'est le même mythe de l'invincibilité de l'armée israélienne qui vient de se briser sur la résistance d'une simple milice. Deux défaites semblables pour des raisons d'ailleurs identiques tant l'armée israélienne s'est "américanisée", incapable désormais de concevoir autrement ses campagnes qu'au travers un bouclier technologique et rejetant tout contact avec l'ennemi. Et lorsque Shimon Pérès ose affirmer que son pays émerge "vainqueur" de la guerre, tout en jugeant que le Hezbollah en sort, lui, "la queue basse", il nous dit surtout que, devant l'ampleur du désastre, le déni de réalité est la seule solution supportable. Israël a eu 150 tués, dont 41 civils.
Du côté des néocons étasuniens, on ne décolère pas contre la "timidité" d'Israël dans cette affaire puisqu'ils escomptaient pouvoir élargir le théâtre des opérations à l'Iran et à la Syrie dans l'avènement de leur grande guerre finale.
Du côté étasunien
, c'est le dernier ratage en date dans leur grand projet de remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient. Par armée israélienne interposée, la destruction du Liban et l'échec des objectifs qu'ils s'y étaient fixés représentent en quelque-sorte un étage de plus à l'incroyable chaos provoqué dans le monde par la politique étasunienne depuis le 11 septembre.
Du côté du Liban, c'est bien évidemment le désastre. Depuis le 12 juillet, 1145 Libanais ont été tués, dont 1040 civils au moins, parmi lesquels 30% d'enfants de moins de 12 ans. 3628 personnes ont aussi été blessées. Le conflit a encore fait près d'un million de déplacés, dont 220'000 ont quitté le Liban (dont 100'000 étrangers). Les pertes matérielles libanaises s’élèveraient entre 4,5 et 6 milliards de dollars avec la destruction partielle ou totale de 29 installations vitales (aéroport de Beyrouth, ports, réservoirs d’eau, stations d’épuration, centrales électriques), 630 km de routes,  23 stations-services, 145 ponts et bretelles, 7000 logements, 900 usines, commerces, fermes et marchés. Ont également été touchés des relais de télévision, radio et téléphonie, des sites religieux. Enfin, le bombardement israélien de la centrale électrique de Jiyé a provoqué une marée noire sur plus de 140 km de côtes libanaises, qui s’est étendue aux eaux syriennes. Autant de destructions qui n'ont que peu, ou pas du tout à voir avec le Hezbollah mais obéissait bien à l'objectif secondaire d'Israël de détruire le Liban en tant que rival économique régional. C
es massacres et ces destructions devront maintenant être jugés comme les crimes de guerre qu'ils sont.
Mais pour l'heure, malgré la souffrance et le deuil,
le Liban peut aussi se targuer d'une victoire qui surpasse de loin celle du Hezbollah sur le terrain. C'est d'avoir réussi à maintenir sa cohésion nationale, sa pleine unité malgré les manœuvres israéliennes pour tenter de relancer la guerre civile. C'est une victoire fantastique dont l'Etat hébreu devra tenir compte à l'avenir. Le Liban, bien que dévasté et en ruine, est plus fort que jamais. Mais pour être capitalisée, cette victoire doit passer par l'intégration immédiate et complète du Hezbollah dans le paysage politique libanais, ce qui suppose bien sûr son désarmement et la pleine souveraineté de l'Etat libanais sur tout le territoire.

- Ouf, ENFIN un bon gros complot terroriste! 11/08/2006 Or donc, des terroristes islamistes prévoyaient faire exploser des avions en vol entre Londres et Washinton. Ils préparaient même un nouveau "11 septembre", selon l'image la plus utilisée pour commenter l'affaire.
Reste qu'il y a comme ça des hasards de calendrier qui font le bonheur des uns, mais pas celui des autres.
Le bonheur des uns...
- Côté Tony Blair, l'affaire tombe à pic. Le poodle britannique était dans les cordes depuis quelques jours, menacé par la fronde de 130 parlementaires qui, exaspérés par son suivisme aveugle de la politique désastreuse de Doobleyou au Proche-Orient, exigeaient une convocation extraordinaire des Communes pour discuter de la situation. Il avait aussi dû faire face à la démission d'un parlementaire travailliste conseiller au ministère de la défense, Jim Sheridan, également exaspéré par la politique du caniche de Tony Blair. Heureusement, les islamistes le remettent en selle avec une nouvelle menace terroriste qui a immédiatement sonné l'heure de l’union sacrée de toutes les forces politiques autour de son Gouvernement.
- Côté Doobleyou, c'est que du bonheur. Au plus bas dans les sondages, menacé de perdre la double majorité républicaine lors des élections de novembre qui s'annoncent comme un référendum contre la guerre en Irak, le président texan a immédiatement voulu capitaliser l'aubaine, avec la finesse d'esprit qu'on lui connaît, histoire de relancer une guerre contre le terrorisme franchement un peu poussive ces derniers temps: "Ce projet d’attentats vient nous rappeler que cette nation [les Etats-Unis donc] est en guerre contre les fascistes islamiques. (...) Croire que les Etats-Unis ne sont pas menacés est une "erreur". (...) Mais gouvernement fera tout ce que nous pouvons pour protéger les gens contre ces dangers".
- Côté israélo-étasunien, c'est la détente aussi. L'annonce du complot a permis d'éjecter les massacres israéliens au Liban des grands titres de la presse et de la télévision, et donc de donner un peu plus de temps à l'Etat hébreu pour atteindre les objectifs fixés par les Etats-Unis dans la guerre qu'ils lui a sous-traitée. Il tombe aussi à point nommé pour renforcer l'amalgame entre Hezbollah et terroristes auprès des masses, par associations d'idées, de sorte à renforcer la fable d'un Israël aux avant-postes de la guerre antiterroriste. Tout bénéfice donc pour l'Etat hébreu.
...mais pas celui des autres:
- Côté libanais, l'enfer continue Les Israéliens ont multiplié hier les bombardements sur le Pays du Cèdre, ou 1100 personnes ont été tuées depuis le 12 juillet, dont plus de 1000 civils parmi lesquels 30% d'enfants de moins de 12 ans. Hier, l’aviation de l’Etat hébreu a aussi lâché des tracts avertissant la population d’une réponse "douloureuse et forte" dans le centre de Beyrouth, jusqu’ici relativement épargné. Les tracts demandent également aux habitants de trois quartiers du sud de la ville (Hay el-Sulloum, Bourj el-Barajneh et Chiah) d’évacuer immédiatement. Le pire est donc à craindre au moment où l'Occident sera tout à son hystérie sécuritaire.
A noter, pour l'anecdote, qu'au lendemain de l'annonce de Jacques Chirac qu'en cas de blocage persistant au Conseil de sécurité la France proposerait sa propre résolution, des missiles israéliens ont frappé un phare historique du quartier de Koreitem, endommageant le toit du bâtiment datant de la période coloniale... française, et cela à environ 200m du domicile... de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, ami défunt de Jacques Chirac. Le message est on ne peut plus clair.

- Nouveau bras de fer franco-américain en vue? 08/08/2006 La première mouture du projet de résolution de l'ONU, dit franco-libanais, vaut son pesant de petits massacres. Ainsi, s'il demande "un arrêt complet des hostilités", il exige surtout du Hezbollah de cesser "toute attaque" et  ne demande, à Israël, que de renoncer aux attaques "offensives". Une formule qui n’interdit donc pas à l’armée israélienne de mener toutes les opérations qu'elle voudra pour peu qu'elle les qualifie de "défensives", selon sa propre appréciation bien sûr. Autres exemples: le projet de résolution ne fixe pas de calendrier pour le retrait des troupes israéliennes qui occupent à nouveau le Liban Sud et, en ce qui concerne le problème des prisonniers, le texte demande la "libération inconditionnelle" des deux soldats israéliens capturés par le Hezbollah, mais se contente d’encourager les efforts "visant à régler la question" des prisonniers libanais détenus par l’Etat hébreu. Le déséquilibre du texte est si énorme, si fabuleux, qu'on le croirait dicté par l'Etat hébreu lui-même. C'est presque vrai tant on y reconnaît la patte de Washington dans son soutien inconditionnel à Tel Aviv, à plus forte raison pour une guerre dont nombre d'observateurs estiment aujourd'hui qu'elle a tout bonnement été sous-traitée à Israël par le cabinet Bush (lire ci-contre: Hyptohèses de guerre).
Reste que la France fait là son come back diplomatique. Ami historique du Liban, Paris a, dit-on, bataillé ferme des semaines durant pour modérer un texte dont on ose à peine imaginer la formule initiale voulue par les Etats-Unis et Israël. Et le bras de fer n'est pas terminé. D'aucuns y voient déjà les prémices d'un nouvel affrontement diplomatique transatlantique. A suivre donc...
A ce jour, au moins 938 civils ont été massacrés par l'armée israélienne au Liban, dont 30% d’enfants de moins de 12 ans, ainsi que 30 militaires et gendarmes. S’y ajoutent 53 combattants du Hezbollah. Il y a 3400 blessés. Du côté de l'agresseur israélien, 36 civils ont été tués par les roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël depuis le 12 juillet et 59 militaires israéliens ont été tués.

03/08/2006 
1. Une guerre pour le compte de Washington
On le sait, le néoconservateurs américains exultent en voyant fumer les ruines du Liban. "C'est notre guerre", titre l'édito du Weekly Standard du 24 juillet. D'aucuns pensent dès lors que la guerre lancée par Israël contre le Liban l'a été pour le compte de Washington. Avec comme cibles finales l'Iran et pourquoi pas la Syrie, bref la grande "guerre finale" rêvée des extrémistes étasuniens, Dick Cheney en tête, histoire d'achever, avant de quitter les rênes du pouvoir, leur grand remodelage du Moyen-Orient commencé avec l'Irak et l'Afghanistan. Mais, empêtré dans le bourbier irakien, grillé sur la scène diplomatique mondiale par son extrémisme, le cabinet Bush n'a plus les moyens de ses ambitions. Ses partenaires du Conseil de sécurité lui ont en effet refusé une résolution assortie d'une menace de l'usage de la force contre l'Iran et, après le fiasco irakien, Washington ne peut plus faire cavalier seul dans une nouvelle ratonnade.
Et c'est là que le joker israélien interviendrait à la faveur d'une petite guerre contre le Hezbollah qui offre l'avantage ultime de pouvoir s'étendre à l'Iran sous prétexte d'un soutien des mollahs à la milice chiite. En cas d'escalade "réussie", Washington feindrait alors la surprise et se dirait contraint, la mort dans l'âme, de soutenir son ami israélien accusé au pire d'avoir jouer les alliés en rupture de ban. Certains observateurs, comme Justin Raimundo sont convaincus de la planification de cette
escalade.
Ce qui plaide en ce sens est la tenue à la mi-juin dernier, donc
un mois après l'échec américain à convaincre le Conseil de sécurité de menacer l'Iran d'une intervention militaire, d'une rencontre secrète entre Dick Cheney et Benjamin Nétanyahou (principal relais des extrémistes US à Tel Aviv). Rencontre qui coïncide effectivement avec le durcissement de la politique israélienne envers le Hamas d'abord, puis le Hezbollah.
Reste que cette hypothèse s'accommode mal d'une réalité qui s'avère aussi une surprise sur le terrain: l'incroyable capacité de résistance du Hezbollah au Liban Sud, résistance qui pourrait en quelque-sorte "fixer" l'armée israélienne dans la version locale de cette guerre de 4e génération qui met les marines en échec en Irak.  Dans ce cas de figures, les "ambitions" étasuniennes et israéliennes risquent donc bien de devoir être revues à la baisse. C'est le pire qu'on souhaite.
2. Le Liban, véritable cible d'Israël  L'équipée sanglante déclenchée au Liban par l'Etat hébreu le 12 juillet dernier a pour cible principale non pas le Hezbollah, mais le Liban en tant que rival économique régional. C'est en tout cas ce que laisse penser les incroyables destructions infligées par Israël au Pays du Cèdre. En 22 jours d'offensive, le Liban a ainsi subi les pires dégâts économiques de son histoire contemporaine, pires que ceux générés en quinze ans de guerre (1975-1990). Au moins une centaine de ponts, de routes et d’autoroutes ont été détruits par les bombes israéliennes. L’aéroport international de Beyrouth ainsi que le port de la capitale, de même que ceux de Jounieh et Tripoli, ont subi d'importants dégâts. Des dizaines d'usines et manufactures ont été visées dont Lecico, la plus importante entreprise de sanitaires, et Liban-Lait, grande usine de produits laitiers (selon Tsahal, des membres du Hezbollah se cachaient dans des pots de yogourt), ainsi que des relais de télévision, de radios et de téléphones cellulaires.
Selon le Conseil du développement et de la reconstruction, les dégâts sont pour l'instant estimés à 2,5 milliards de dollars, dont:
- 638 millions de dollars dans la banlieue sud de Beyrouth,
- 90 millions dans la plaine de la Békaa,
Le coût des dégâts dans les infrastructures se montent à 785 millions de dollars, dont:
- 404 millions pour le secteur des transports,
- 208 pour l'électricité,
- 99 pour les télécommunications,
- 74 pour le secteur de l'eau,
- Dans le domaine industriel, les dommages se montent à 190 millions de dollars,
- Les installations militaires ont aussi été touchées à hauteur de 16 millions.
A ce tableau viennent évidemment s'ajouter les centaines d'usines, de commerces et d'infrastructures touchés ou détruits par l'Etat hébreu, laissant des milliers de patrons et d'employés sur le carreau, et la perte de confiance des investisseurs, notamment des grosses fortunes arabes, dont le retrait des capitaux auront des conséquences également désastreuses pour l'économie du pays.
Sous couvert d'une guerre contre le Hezbollah apparemment "vendable" à la communauté internationale, Israël profite donc tout simplement de faire d'une pierre deux coups en dévastant militairement l'entier du Liban. Histoire de se débarrasser de son principal rival économique régional? Quinze ans après la fin de la guerre, le Liban était en effet sur le point de redevenir, même s'il lui fallait encore quelques années pour y arriver, ce pays prospère et accueillant, ce pont naturel entre Orient et Occident, carrefour historique des civilisations et des cultures qui avaient fait son âge d'or.
Avec une dette de 44 milliards de dollars héritée de la guerre, le Pays du Cèdre aura donc bien du mal à se relever de ce nouveau cauchemar. Tout bénéfice pour Israël donc.
A noter que la première hypothèse n'exclut en rien la deuxième.

- Offensive terrestre en préparation 01/08/2006 Le pire est sur le point de survenir au Liban. La bride laissée sur le cou par la fameuse communauté internationale, l'Etat hébreu prépare une nouvelle invasion terrestre du Pays du Cèdre. Selon Radio Israël, trois divisions supplémentaires, soit près de 15'000 hommes, vont être mobilisées pour l'occasion. Objectif officiel: repousser le Hezbollah à 20km de la frontière israélienne. On l'a compris, la trêve aérienne décrétée Israël après le massacre de Cana, où 54 civils dont 37 enfants ont été tués, aura donc surtout permis un exode de population du Liban Sud bien utile à la vaste opération terrestre désormais prévue. Des milliers de Libanais ont en effet profité de l'accalmie pour fuir une région pilonnée depuis trois semaines par Israël.
Offensive de l'ONU contre l'Iran
L'ONU a lancé lundi un ultimatum d'un mois à l'Iran  pour cesser ses activités d'enrichissement d'uranium, y compris au titre de la recherche.  La résolution 1696 évoque l'article 41 du chapitre VII de la charte de l'ONU qui prévoit des sanctions économiques mais pas de recours à la force (art. 42).  Dans un mois, le Conseil de sécurité pourra étudier une panoplie de sanctions. 

- boucheries et objectifs multiples 30/07/2006 Une fois de plus, une fois encore au Liban, la barbarie israélienne a repoussé les limites de l'horreur. 54 civils ont été tués dans un bombardement à Cana, dont 37 enfants. La fameuse communauté internationale se prétend "horrifiée" et les prochains jours diront s'il ne s'agit-là que d'une gesticulation de plus. Quant au numéro trois de la diplomatie américaine, Nicholas Burns, il s'est empressé d'estimer que la tuerie de Cana "ne constituait pas un crime de guerre". Le premier ministre israélien, Ehud Olmert, s'est alors lui aussi empressé... d'exiger à son partenaire étasunien 12 à 14 jours de champs-libre supplémentaires pour achever cet effarant jeu de massacre et de destruction. Et qu'importe si, sur plus de 600 victimes des frappes de l'Etat hébreu depuis le 12 juillet, au moins 500 sont des civils innocents, chiffre qui ne tient évidemment pas compte de tous les morts enterrés dans leurs abris par les bombes israéliennes et que l'on ne découvrira qu'à la fin des "opérations".
C'est que les objectifs d'Israël sont légion:
- Désarmer par la force le Hezbollah pour faire cesser ses attaques est l'objectif affiché bien sûr. 
- Déstabilisation politique du Liban Mais le cantonner au statut de milice combattante est aussi un objectif israélien au moment où le retour amorcé du Parti de dieu dans le jeu politique libanais venait de connaître une étape spectaculaire avec la signature, en février dernier,  d'un «document d’entente» avec la formation aouniste, principale force de l'opposition. Un bémol tout de même à ce stade pour constater qu'au Liban, même si l'aventurisme militaire du Hezbollah reste critiqué, son taux de popularité est en train d'exploser au vu de la résistance considérée comme héroïque de ses combattants. Et quelle que soit l'issue de la confrontation, son poids politique au Liban n'en sortira que renforcé. C'est là, peut-être, une première erreur tactique de l'Etat hébreu dans son équipée sanglante.
- Guerre économique contre le Liban Parallèlement, certaines, la plupart en fait des cibles choisies par Israël -- ponts, routes, aéroport, infrastructures dans tout le pays --  n'ont que peu à voir avec le Hezbollah. C'est le Liban en tant qu'Etat que l'on vise ici, que l'on cherche à renvoyer à l'âge de la pierre, histoire de l'occuper à 15 ans de reconstructions supplémentaires. A l'heure actuelle, les dommages causés au Liban sont estimés à 750 millions d'euros par les économistes. 80% des routes principales ont été détruites. Il faut dire qu'un Liban en paix, reconstruit, stabilisé politiquement, fort et capable de rejouer son rôle séculaire de pont entre l'Occident et l'Orient est apparemment perçu comme une menace pour l'économie d'Israël.
- La tentation iranienne Enfin, comme nous l'avons dit dans une précédente brève, les boucheries perpétrées par Israël dans les Territoires palestiniens et au Liban font écho à celles perpétrées par les Etasuniens en Afghanistan et en Irak dans le cadre de leur grand dessein de remodelage du Moyen-Orient. L'appareil militaire israélien paraissant agir  ici comme une simple extension de celui de la Maison-Blanche pour frapper à un niveau plus local. Mais avec le risque de voir L'Etat hébreu jouer les alliés en rupture de ban et bombarder l'Iran, prétextant son soutien au Hezbollah. L'objectif  d'une telle opération étant, pour Israël, de compenser l'échec des Etats-Unis à enrôler le Conseil de Sécurité dans une ratonnade contre Téhéran. Ce serait bien sûr le scénario du pire, heureusement improbable tant la folie de l'équipée saute aux yeux. Mais au vu de ce à quoi l'on assiste et des alliances qui dominent l'échiquier, difficile d'écarter totalement l'hypothèse. 
- Aux dernières nouvelles, Israël a annoncé la suspension pour 48 heures des pilonnages aériens suite à l'émotion suscitée par le carnage de Cana, avec la promesse toutefois de reprendre l'offensive après ce délai. Pause dont Israël tire au passage un avantage non négligeable pour son projet de création d'une zone tampon de deux kilomètres à l'intérieur du Sud Liban. En effet, la première conséquence de cette trêve aérienne a été un exode des populations de cette région vers Beyrouth.

- Feu vert anglo-saxon à l'Etat-voyou israélien 28/07/2006 Au moins 406 morts, dont 340 civils! Tel est le monstrueux bilan des sanglantes opérations israéliennes sur le Liban depuis le 12 juillet dernier. L’Unicef juge de son côté «catastrophique» la situation dans le pays du Cèdre où près de 500'000 personnes ont été contraintes de prendre les routes de l’exode pour fuir les massacres perpétrés par l'armée israélienne. Malgré cela, les Etasuniens et leur caniche britannique n'en ont pas moins bloqué toute exigence de cessez-le-feu immédiat lors de la Conférence de Rome qui s'est dès lors bornée à annoncer qu'elle allait... "œuvrer en partenariat avec la communauté internationale pour apporter une aide humanitaire immédiate au peuple libanais". La plupart des autres pays à la conférence (Canada, Egypte, Allemagne, Chypre, la Grèce, Jordanie, Russie, Arabie Saoudite, Espagne et Turquie) demandaient en effet comme préalable l'arrêt des opérations militaires israéliennes. Bien évidemment, l'Etat hébreu a considéré qu'il s'agissait là d'un blanc seing et a officiellement annoncé qu'il allait intensifier ses carnages au Liban.
Et dire qu'il suffirait d'un embargo européen d'une semaine pour faire cesser ces tueries. Vous avez dit Europe?

- De BagDad à Beyrouth. jusqu'à téhéran? 27/07/2006 L'offensive lancée par Israël contre le Liban n'est évidemment pas une simple réaction défensive à l'enlèvement de deux soldats de Tsahal sur le territoire libanais par les miliciens du Hezbollah, le 12 juillet dernier, en vue d'un échange de prisonniers. En fait, les plans d'attaque de l'Etat hébreu étaient prêts et le casus belli attendu, espéré. C'est que, parallèlement aux massacres perpétrés à Gaza et en Cisjordanie depuis des semaines pour briser le Hamas et la résistance palestinienne, l'Etat hébreu a décidé d'ouvrir un deuxième front avec le Liban pour en finir avec le Hezbollah. L'objectif israélien étant la capitulation pure et simple de ses adversaires pour imposer sa "paix" sans jamais avoir à la négocier.
Israël veut sans doute tirer aussi un maximum d'avantages de l'appui inconditionnel que le cabinet Doobleyou lui offre depuis son investiture frauduleuse en 2001. Et le couple américano-israélien fonctionne si bien depuis lors que l'on pourrait même voir, dans les boucheries perpétrées par Israël dans les Territoires palestiniens et au Liban, une sorte de prolongement de celles perpétrées par les Etasuniens en Afghanistan et en Irak pour servir leur grand dessein de remodelage du Moyen-Orient . L'appareil militaire israélien devenant ici une simple extension de celui de la Maison-Blanche pour agir à un niveau plus local.
Reste à savoir jusqu'où ira cette escalade. Car alors que les Etats-Unis ont échoué à convaincre leurs partenaires du Conseil de Sécurité de faire plier l'Iran par la force, et que l'Etat hébreu accuse les mollahs de soutenir le Hezbollah, Israël pourrait être tenté de jouer les alliés en rupture de ban en lançant des frappes sur l'Iran d'ailleurs déjà planifiées. Un scénario certes catastrophe mais ce ne sont pas, pour l'heure en tout cas, les gesticulations de la fameuse "communauté internationale" qui lui feraient obstacle.
Un mot encore sur les incroyables destructions des infrastructures libanaises par Israël, qui sont autant de crimes de guerre qui ne trouvent qu'une explication rationnelle: la volonté de l'Etat hébreu de profiter de la situation, avec un cynisme effarant, pour renvoyer le Liban à l'âge de pierre et se maintenir comme principale pôle économique régional.
>> Réthorique et dialectique

- La peur d'un consensus palestinien fait perdre ses nerfs à Israël 30/06/2006 L'Etat hébreu a apparemment perdu tout sens de la mesure. Apparemment seulement. Sous prétexte de vouloir récupérer un de ses soldats enlevé dimanche, il a lancé mardi une guerre contre les détenus palestiniens de la plus grande prison à ciel ouvert du monde, la bande de Gaza. Des centaines de chars, de pièces d'artillerie, d'avions de combat higt-tech et 7000 hommes ont été mobilisés. La première cible a été civile: une usine électrique. Ce qui a eu pour conséquence de priver la population palestinienne d'électricité et donc d'eau, ce qui est une violation flagrante du droit humanitaire. Des biens de première nécessité tels que la nourriture, les médicaments et le carburant sont interdit d’accès à Gaza, ce qui est une deuxième violation du droit humanitaire. Enfin, huit  ministres du gouvernement élu démocratiquement et dirigé par le Hamas ont été kidnappés, ainsi que des dizaines d’élus et maires du Hamas, en tout 64 personnes. Du jamais vu (>>Lire la suite).

- Terrorisme d'Etat, épisode II 15/05/2006 Vendredi 9 mai dernier, un obus attribué à l'armée israélienne s'abattait sur la plage al-Soudania, dans la bande de Gaza, et tuait le couple Ghâli et ses trois enfants de 18 mois, 3 et 10 ans. En tout, huit civils étaient tués et une quarantaine d'autres blessés. Le lendemain, Israël annonçait une enquête pour éclaircir les circonstances de ce nouveau carnage, affirmant dès le mardi suivant que non, l'Etat hébreu n'avait rien à voir avec ce massacre. Une tuerie survenue le jour même de l'annonce par le président palestinien du lancement d'un référendum aux allures de plan palestinien pour un règlement du conflit. (>>lire la suite

- Chavez? Un terroriste bien sûr!  25/05/2006 Fer de lance d'une alternative bolivarienne balbutiante, le président vénézuélien, Hugo Chavez, ne rate pas une occasion de fustiger les chantres du néolibéralisme et leurs machines à asservir, FMI et Banque Mondiale en tête. Et bien sûr l'administration militaire de Doobleyou. Ironisant ici sur l'incompétence du cabinet Bush lors des dévastations du cyclone Katrina, ridiculisant là sa pseudo guerre contre le terrorisme, le troublion d'Amérique Latine a le mérite de bousculer un peu l'alignement jusqu'à la nausée d'une majorité aux humeurs belliqueuses d'un clan de fous de guerre et d'affairistes censés représenter l'élite du "monde libre". Une rébellion qui suscite désormais la haine de Washington. La riposte officiel a donc pris une tournure plus musclée lundi 15 mai dernier, le Département d’Etat américain annonçant que Bush allait imposer un embargo sur les ventes d’armes au Venezuela en raison du "manque de soutien du gouvernement du président Hugo Chavez aux efforts de lutte... contre le terrorisme" bien sûr. Selon le porte-parole du département, Sean McCormack, les Etats-Unis s’inquiètent donc des relations étroites entretenues par Caracas avec... l’Iran et accessoirement Cuba, qui sont considérés comme des pays soutenant... le terrorisme bien sûr. Il a ajouté que Washington s’inquiétait aussi des liens entre le régime vénézuélien et deux importants mouvements de guérilla colombiens: les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN). Ces deux mouvements étant considérés comme des organisations... terroristes par les Etats-Unis. Gageons que d'ici quelques temps, le Pentagone aura découvert un lien évident, que dis-je une preuve!, entre le président vénézuélien et la nébuleuse al-Qaïda.
Tous terroristes!
A noter aussi que les Français, qui aurait pu trouver-là une opportunité de pénétrer le marché sud-américain
avec peut-être leur Rafale, ont snobé  les appels du pied de Chavez au nom d'une pseudo-sacro-sainte alliance transatlantique d'un autre âge. La Russie, elle, comble donc le vide.
Evo Morales, bientôt terroriste aussi L'inénarrable Doobleyou s’est aussi déclaré "préoccupé" par "l’érosion de la démocratie" dans certains pays d’Amérique Latine, comme la Bolivie et le Venezuela, et par les "interférences" de certains pays dans le processus électoral de leurs voisins. Pour un homme qui a littéralement volé son premier mandat, notamment grâce aux coups de pouce de son frère en Floride, le jugement se pose un peu là. Bien sûr, le président Bolivien Evo Morales vient de nationaliser les ressources d'or noir et gazières du pays au grand dam des grands pétroliers, américains notamment. Impardonnable donc.
Militarisation US: Bush en remet une couche De la "sécurisation" des villes US post-11Septembre, en passant par le cyclone Katrina jusqu'à, aujourd'hui, la crise de l'immigration clandestine, le cabinet Bush n'a toujours qu'une seule et même réponse: l'armée! Ce qui commence à faire de ce gouvernement un quasi régime militaire doté d'une façade parlementaire qui, au fond, traite ses problèmes internes comme ses angoisses extérieures: à grands renforts de bataillons. Confronté à une fronde xénophobe, notamment anti-hispano, au sein de l'appareil politique qui réclame à grands cris l'étanchéité des 3000 km de frontières entre le "monde libre" étasunien et les crève-la-faim du sud, Doobleyou a ainsi annoncé qu'il envisageait de déployer l'armée pour appuyer les douaniers locaux. C'est un pas de plus vers la militarisation interne de l’Amérique, militarisation galopante touchant aussi bien le maintien de l'ordre que les actions humanitaires. La crise de l'ouragan Katrina avait d'ailleurs montré à quel point le système américaniste était déjà largement militarisé, et l'exemple de La Nouvelle-Orléans fut en cela frappant, le département de la Défense ayant d'ailleurs très finement joué le coup en se profilant alors comme l'acteur incontournable de la sécurité continentale aux USA dans le domaine civil comme dans le domaine militaire. Évoquons aussi pour terminer la militarisation de l'espace et celle des villes américaines
.
Contamination Le délire paranoïaque qui conduit actuellement les Etats-Unis à se doter de leur fameux bouclier anti-missile va-t-il contaminer l'Europe. C'est en tout cas ce qu'espère le cabinet de Doobleyou qui a entamé des discussions avec ses alliés européens pour déployer des batteries de missiles anti-missile en Europe centrale (Pologne et Tchéquie). But officiel de la manoeuvre: contrer toutes menaces provenant... du Moyen-Orient (SIC). C'est-à-dire de l'Iran donc, qui succède à l'Irak dans le rôle d'ennemi public numéro un du "monde libre". Après les accords passés récemment entre Washington, la Roumanie et la Bulgarie pour la construction de bases US dans ses deux pays européens: à quand l'Europe
libre?
Des nouvelles de l'Afghanistan libérée La démocratisation à coups de flingue de l'Afghanistan n'en finit plus de porter ses fruits grâce à l'opération "Liberté immuable"Bien sûr, depuis mercredi 17 mai, des combats entre force de la coalition et rebelles ont tout de même fait plus de 300 morts en 5 jours. Lundi, la coalition a pilonner un village, tuant 60 à 80 talibans présumés et... une vingtaine de civils. Encore un petit carnage pour la bonne cause donc. Mais bon, tout va quand même très bien et, selon nos sources, au moins un quartier entier de Kaboul est désormais presque totalement pacifié, même si une roquette y tombe de temps en temps. Au passage, notons aussi que de 2001 à 2005, c'est-à-dire depuis après l'intervention des libérateurs étasuniens qui, rappelons-le, ont lancé des frappes contre l'Afghanistan parce-que 15 des 19 kamikazes du 11Septembre étaient Saoudiens (oui enfin bref..), la production annuelle d’héroïne est passée dans ce pays de 7 tonnes en 2001 donc, à 526 tonnes aujourd'hui, avec une pointe de 582 tonnes en 2004 (chiffres annoncés début mai lors de la 24e Conférence internationale sur la répression des stupéfiants). De mauvaises langues persiflent que la CIA s'en donne à coeur joie pour financer ses opérations noires, ses prisons noires, ses transferts noirs, ses boutons noirs, comme aux fameux temps des trafics de cocaïne qu'elle organisait depuis le Nicaragua via les Etats-Unis pour financer notamment les Contras dans les années '80. Mais évidemment ce sont de mauvaises langues.
9/11: La thèse du complot n'est plus marginale aux USA La société d’enquête de sondage Zogby a interrogé 1200 Américains sur la question de l’attaque du 11 septembre 2001. L’enquête officielle, qui n’a apporté aucune modification essentielle à la version officielle, est-elle satisfaisante? 47% des sondés pensent que oui, mais 45% pensent qu'il y a trop de questions laissées en suspend et qu'un Tribunal international devrait réenquêter, sans écarter la possibilité que des officiels du gouvernement US aient aidé à faciliter le succès des attaques (les commentaires de de defensa.org).

- Echec étasunien A L'ONU 12/05/2006 Malgré les pressions, les bras tordus et les chantages habituels (Washington a tenté de conditionner l'entrée de la Russie à l'OMC au soutien de Moscou à sa ligne dure dans la crise iranienne. Revoir aussi le cas irakien), les Etats-Unis ont échoué à convaincre leurs "partenaires" du Conseil de sécurité de voter l'option hystérique contre l'Iran. Lors de la dernière réunion importante sur le sujet, vendredi 5 mai dernier, la Chine et de la Russie se sont ainsi montrées beaucoup plus intraitables qu'attendu dans leur rejet d'une proposition de résolution de l’ONU placée sous le chapitre VII, c'est à dire pouvant autoriser des sanctions et un recours à la force. Exit donc les rêves américains de couverture onusienne pour une nouvelle ratonnade au Moyen-Orient. Enfonçant le clou, Vladimir Poutine a déclaré mercredi dans son discours à la Nation: «La force produit rarement le résultat escompté et ses conséquences sont souvent plus terribles que les menaces originelles.» Un commentaire pas piqué des vers au moment où, en Irak, un rapport officiel fait état de plus de 1100 meurtres interconfessionnels durant le seul mois d'avril et rien qu'à Bagdad, c'est-à-dire attestant de la guerre civile en cours dans ce pays "démocratisé" façon US. Toujours mercredi, l'Iran a aussi obtenu le soutien de l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé du globe, qui estime que le programme nucléaire iranien est «pacifique». Ne restait plus à Washington que d'avaler la pilule, chose faite par la gourou de la Maison-Blanche soi-même, Condoleezza Rice, qui a finalement déclaré mercredi donc que les Occidentaux attendraient «quelques semaines» avant de faire pression pour une résolution contraignante à l'ONU... Et c'est désormais un scénario à la Nord-Coréenne qui pourrait se dessiner, avec des négociations sur le long terme et des propositions très généreuses envers Téhéran pour l'accès contrôlé à un nucléaire civil. C'est en tout cas l'option défendue par de nombreux européens dont les ministres des affaires étrangères de la troïka (Allemagne, France, Grande-Bretagne) ont d'ailleurs été priés de se remettre immédiatement au travail pour proposer une sorte d'énorme package deal à Téhéran. Jeudi, l'Iran s'est empressé d'annoncer qu'il était prêt à des négociations avec les Européens.
Bien sûr, rien n'indique que Washington acceptera le package deal en question, ni que les Etasuniens ne cherchent pas juste à noyer le poisson, histoire de redéfinir une stratégie hors ONU pour tout de même aboutir à une nouvelle guerre. Mais avec un fiasco irakien encore sur les bras, le cabinet Doobleyou aura cette fois vraiment du mal à lancer une telle opération sans risquer une crise transatlantique majeure et/ou une crise washingtonienne d'une ampleur inédite. Reste que rien de peut plus être exclu de la part d'une administration américaine de fous de guerre messianiques et d'affairistes définitivement coupés des réalités de ce monde.
Et reste aussi l'inconnue israélienne. L'Etat hébreu a en effet toujours poussé à les Etats-Unis à l'option militaire contre l'Iran, comme il l'avait fait avec l'Irak. Dans une interview du Times du 5 novembre 2002 déjà («Attack Iran the day Iraq war ends, demands Israel»), le général Sharon demandait ainsi à la communauté internationale d'attaquer l'Iran dès que le conflit avec l'Irak serait terminé. Le Mardi 18 février 2003, le général Sharon avait encore déclaré, à une délégation de congressistes étasuniens, que l'Iran, la Libye et la Syrie étaient «des Etats irresponsables et qu'ils doivent être désarmés.» Ajoutant que «le modèle d'une attaque américaine réussie en Irak faciliterait» ces opérations. Plus que jamais engagé dans un intense travail de lobbyisme auprès de l'administration US pour pousser à l'option militaire, rien ne dit que Tel-Aviv accepterait de voir s'envoler la perspective tant espérée d'un Iran renvoyé à l'âge de pierre. Israël, enfermé dans sa logique manichéenne, ne sera-t-il pas tenté de jouer les alliés en rupture de ban en lançant ses propres frappes d'ailleurs déjà planifiées.

- Tortures US sur la sellette onusienne 06/05/2006 "Donnez-nous une liste de tous les lieux de détention secrets, y compris les navires, avec les informations détaillées sur tous les détenus. Quelles mesures ont été prises pour permettre les visites du CICR et des familles? Quelles sont les techniques d’interrogatoire utilisées à Guantanamo, en Afghanistan, en Irak et ailleurs? Qui décide qu’une personne sera soumise à la torture et de quelle manière? Assumez-vous la responsabilité des actes de tortures commis par vos propres agents en zones extra-territoriales sous votre juridiction? Sur quelles bases avez-vous autorisé des interrogatoires qui durent 20 heures d’affilée, où les détenus sont maintenus dans des positions douloureuses, isolés, aveuglés, soumis au chaud et au froid, privés de nourriture et de sommeil, déshabillés, rasés? Pourquoi avez-vous utilisé des chiens pour les effrayer, des femmes pour les interroger? Pourquoi les détenues restent-elles entravées pour l’accouchement? Pourquoi sont-elles enchaînées les unes aux autres?" Ces questions ont été posées officiellement aux Etats-Unis pour leurs agissements en Irak, à Guantanamo, en Afghanistan, dans leurs prisons secrètes,  vendredi 5 mai à Genève devant le Comité de l’ONU contre la torture. Un cas de figure unique, inédit, où seules les questions comptent en fait.

Une résolution "sous le Chapitre VII"? 04/05/2006 On apprenait mercredi 3 mai que la France et la Grande-Bretagne avaient terminé la rédaction d'un projet de résolution à présenter au Conseil de Sécurité des Nations Unies dans le cadre de la "crise" iranienne. Selon les confidences d'un diplomate français, ladite résolution se placerait sous le "Chapitre VII" de la Charte des Nations Unies qui autorise le recours à la force. Et Paris de souffler le chaud et le froid en affirmant son opposition à une solution militaire, alors que son chef de la Diplomatie, Philippe Douste-Blazy, accuse Téhéran de préparer la bombe. Reste que si une résolution placée sous le Chapitre VII devait être approuvée par le Conseil, ce serait le blanc seing tant espéré par les fous de guerre étasuniens pour poursuivre, sous couvert d'une pseudo légalité, leur jeu de massacre au Moyen-Orient. 
La Russie a-t-elle fixé son prix? Les termes du grand marchandage entamé par les Etats-Unis pour s'assurer le soutien des "grands" dans son projet d'écrasement de l'Iran commencent à faire surface. Dans une même dépêche AFP du lundi 1er mai, on apprend ainsi que Doobleyou a appelé son homologue russe, Vladimir Poutine, pour discuter des moyens d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Que les deux dirigeants ont "souligné l’importance d’empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires, en particulier au Conseil de sécurité des Nations unies". Et que M. Bush et Poutine ont aussi "réaffirmé leur souhait de conclure prochainement les relations bilatérales américano-russes sur l’accession de la Russie à l’OMC".
L'OTAN contre l'Iran? (sur dedefensa.org) Cadavre militaire transatlantique sur lequel on pratique depuis 15 ans la respiration artificielle -- surtout parce-qu'il a le mérite de faire tourner à plein régime les industries d'armement et d'occuper un énorme personnel occidental qui, sans cela, se retrouverait au chômage --, l'OTAN pourrait enfin trouver une nouvelle raison d'être. Le sénateur républicain John Warner, président de la commission des forces armées du Sénat des Etats-Unis, propose en effet rien de moins que d'organiser une nouvelle guerre froide autour de l'Iran en utilisant l'OTAN d'abord pour un blocus du pays. Pendant ce temps-là au pays de l'Oncle Sam, le Congrès se prononce pour la guerre et des sénateurs vont jusqu'à menacer la Chine et la Russie.
Savoureux Washington a appelé, mardi soir, la Turquie qui masse des troupes à la frontière du kurdistan irakien à.... "respecter la souveraineté de l'Irak"! Venant d'une force d'occupation, le mot vaut son pesant de barils...
Trouble-jeu à l'Est Le secrétaire d’Etat américain, Condoleezza Rice, a signé vendredi 28 avril à Sofia un accord sur l’utilisation par les Etats-Unis de trois bases bulgares dans le cadre du redéploiement des troupes américaines. Mme Rice avait signé en décembre un accord similaire avec la Roumanie. Le Pentagone envisage de redéployer dans la décennie qui vient en Europe de l’Est et en Asie de 60'000 à 70'000 hommes, essentiellement basés jusqu’à présent en Allemagne et en Corée du Sud.
Lâcheté européenne et enfer palestinien La scandaleuse punition collective infligée au peuple palestinien par les élites occidentales bien pensantes en raison de son choix démocratique fait enfin quelques vagues. Enfin!  >>Lire la suite

- Une surprise en octobre? (épisode II)  28/04/2006 Sur Ria Novosti, Piotr Romanov est persuadé que la guerre entre les Etats-Unis et l'Iran est inévitable. Il avance même une période propice aux frappes: l'automne, rejoignant ainsi le pronostic du néocons Patrick J. Buchanan, pour lequel Doobleyou, au plus bas dans les sondages, pourrait lancer une attaque contre l'Iran en octobre pour tenter de redonner un coup de fouet au camp conservateur avant les élections de novembre prochain. Extrait de Ria Novosti: «L'objectif immédiat des Américains est d'obtenir des sanctions - n'importe lesquelles - contre l'Iran, ce qui signifiera automatiquement, pour Washington, que la justice est de son côté. Ce n'est qu'après avoir épuisé toutes les possibilités dans ce domaine et essuyé un échec que les Etats-Unis se décideront à agir en contournant le droit international. Les critiques ne manqueront pas, mais, cette fois, la Maison-Blanche aura la possibilité formelle de dire: nous avons fait tout notre possible en vue de parvenir à une entente. Ces manoeuvres demandent aussi du temps, ce qui suggère un délai approximatif: l'automne
The day after Dans cet article publié sur Mother Jones, l'auteur s'attache à imaginer les conséquences d'une attaque étasunienne de l'Iran comprenant l'usage d'ogives nucléaires, comme prévu par le Pentagone. Et ce, notamment sous l'angle des ripostes possibles de Téhéran. Balayant le fantasme néocons de voir le Hezbollah libanais -- désormais parti solidement intégré au jeu politique de son pays -- lancer des attaques jusque sur les pelouses de la Maison-Blanche, il évoque plus sérieusement les frappes probables contre Israël, le blocage du détroit d'Ormuz, les frappes sur des troupes américaines très exposées en Irak, à Oman ou au Qatar... Bref, les conséquences du délire guerrier étasunien s'étendront cette fois bien au-delà du pays visé. Mercredi 26 avril, l’ayatollah Ali Khamenei a d'ailleurs averti que Téhéran riposterait avec "deux fois plus" de force si les Etats-Unis attaquaient l'Iran. "Les Américains doivent savoir que s’ils envahissent l'Iran, leurs intérêts dans le monde entier seront frappés". De son côté, la Pravda tente d'estimer l'impact d'une telle attaque chez chez les Kurdes, au Pakistan, en Turquie... L'impression générale qui se dégage de ces deux essais est que vraiment, cette fois, les Etats-Unis ne devraient pas, mais alors vraiment pas, allumer ce pétard-là.
Le pire des scénarios déjà intégré? «La préparation d’une véritable guerre contre l’Iran au cours de laquelle il serait fait usage d’ogives nucléaires est entrée dans sa phase finale. Les partenaires de la coalition qui comprend les USA, Israël et la Turquie sont «dans un état de préparation avancé». Divers exercices militaires sont effectués depuis le début de 2005. De leur côté, les forces armées iraniennes se sont livrées, en décembre, à d’importantes manœuvres dans le golfe Persique en prévision d’une attaque soutenue par les Etats-Unis.»  Dans cet article de  Michel Chossudovsy, professeur d’économie à l’Université d’Ottawa et directeur du Center for Research on Globalization, les jeux sont faits et toute l'élite occidentale, européenne comprise, est en fait complice de la ratonnade annoncée. Chossudovsy n'a jamais fait dans la dentelle et reste ici fidèle à sa ligne. Reste que son article est relativement bien documenté.
La France couchée? Un diplomate français de haut rang a déclaré selon France2 que la France souhaitait que la résolution de l'ONU concernant l'Iran soit placée sous le chapitre VII de la Charte, qui autorise le recours à la force...
Consternation occidentale L’International Herald Tribune publie deux articles (>>1  ///  >>2
) dans lesquels sept grands de la politique étrangère occidentale tente de raisonner une administration étasunienne plus que jamais enfermée sa bulle.
Fiasco afghan, fiasco irakien, fiasco partout Propager la démocratie à coups de flingues, de Faucheuses de marguerite et autres «mother of all bombs» ne va pas de soit. Les esprits les plus humbles en perçoivent immédiatement la contradiction intrinsèque. Et pourtant. En Irak, l'armée américaine vit en état de siège, bunkerisée au milieu d'une guerre civile qui ne dit pas son nomEt en Afghanistan? Et bien une forme de démocratie militarisée s'est enfin étendue à... quelques quartiers de KaboulAu fait, plus de 150'000 civils ont été massacrés en 5 ans par les forces du monde libre dans ces deux pays au nom de la démocratie. Sûr que ça va faire avancer la cause
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Petite histoire de crédibilité Ulcérée par le refus iranien de se plier aux exigences onusiennes de cesser des activités d'enrichissement pourtant autorisée par le TNP, la secrétaire d’Etat étasunienne Condoleezza Rice, a déclaré jeudi à Sofia: «Les Etats-Unis sont de l’avis que pour être crédible le Conseil de sécurité doit évidemment agir.» Le gourou de la Maison-Blanche a ensuite affirmé, sans pouffer de rire, que le Conseil de sécurité «ne pouvait pas voir sa parole et sa volonté tout simplement ignorées par un Etat membre». Lorsque l'on songe aux dizaines de résolutions du Conseil de sécurité tout bonnement ignorées par Israël, l'argument vaut son pesant de bain de sang.

Attaque U
S/GB de l'Iran prévue avant 2003 Le projet TIRANNT (pour Theater Iran Near Term: théâtre iranien à l'approche de son échéance), est un plan américain pour une opération en Iran. Au programme: attaques au missile, invasion terrestre et déploiement naval autour du détroit d'Ormuz... Mais bien sûr, c'était avant le bourbier irakien...
Des p
aroles de faucons à retenir La cheffe de la diplomatie américaine, Condoleezza Rice, a fait un pas de plus pour justifier la ratonnade "préventive" annoncée en affirmant que si la crise iranienne ne pouvait être réglée dans le cadre des Nations unies, les Etats-Unis étaient parfaitement capables, si nécessaire, d’agir militairement. «Le droit à l’autodéfense ne nécessite pas une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu», a déclaré le gourou de la Maison-Blanche. Bien sûr, bien sûr. Sauf que le chef des services de renseignement américains, le donc bien informé John Negroponte, a déclaré jeudi 20 avril au National Press Club à Washington: «Nous pensons qu’il faut encore un certain nombre d’années avant qu’ils (les Iraniens) puissent avoir assez de matière fissile pour disposer d’une arme nucléaire. Peut-être au cours de la prochaine décennie. Aussi je pense qu’il est important que cette question soit mise en perspective.» Venant d'un faucon de l'administration Bush, l'estimation vaut son pesant de barils.

-Les choses se précisent 15/04/2006 Dans le New Yorker du lundi 10 avril, Seymour Hersh (dont un précédent article faisait déjà autorité sur la question)a publié un nouvel article (>>ce qu'en pense Dedefensa) sur les préparatifs militaires US en vue d'une attaque de l'Iran. Le Pentagone a ainsi prévu dans ses scénarios une campagne de bombardement massive comprenant l’utilisation d’armes nucléaires tactiques antibunkers de type B61-11 pour détruire la principale unité de production nucléaire iranienne située à Natanz. Inutile de dire que l'article de Hersh, relayé par de nombreux médias, a fait l'effet d'une bombe jusque chez les mollahs. La réponse du berger à la bergère ne s'est toutefois pas faite attendre et, dès le lendemain, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Gholamreza Aghazadeh, annonçait que l'Iran avait  "réussi à enrichir de l’uranium à 3,5%", sur quoi le président iranien Ahmadinejad claironnait: "L'Iran a rejoint les pays nucléaires". Comme l'a fait remarquer l’ex-président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani, l’expérience a été réalisée avec un assemblage de 164 centrifugeuses. Un nombre largement insuffisant pour produire l’uranium hautement enrichi, à hauteur de 90%, nécessaire à l’arme suprême. Mais qu'importe, tout cela est du pain béni pour l'équipe à Doobleyou. Mercredi, le secrétaire d’Etat adjoint chargé de la non prolifération nucléaire, Stephen Rademaker, s'est empressé d'affirmer sans sourciller que l’Iran était "capable de fabriquer une bombe nucléaire d’ici une quinzaine de mois" (3 ans selon les Israéliens). Une déclaration qui fixe en quelques sorte pour la première fois une date butoir à la crise iranienne. Date qu'il convient aussi de mettre en perspective avec les déclarations du néocons Patrick J. Buchanan pour lequel Doobleyou, au plus bas dans les sondages, pourrait lancer une attaque contre l'Iran en octobre pour tenter de redonner un coup de fouet au camp conservateur avant les élections de novembre prochain. De son côté, Condolezza Rice fait actuellement le forcing à l'ONU pour qu'il adopte une résolution sur l'Iran en vertu du «Chapitre Sept» de la charte des Nations unies, qui prévoit notamment l'usage de la force.
Evidemment, L'Iran n'est pas l'Irak, et le chef des Gardiens de la révolution iraniens, le général Yahya Rahim Safavi, a d'ailleurs assez bien pointé la différence vendredi: «Nous surveillons étroitement les forces américaines dans la région et nous leur conseillons de ne pas mettre en danger la sécurité de la région en attaquant l'Iran. (...) Les Américains savent mieux que quiconque que leurs forces dans la région et en Irak sont vulnérables. Je leur conseille de ne pas commettre une erreur stratégique. (...) Je leur conseille d'abord de sortir du bourbier irakien avant de s'engager dans un bourbier encore plus grand. L'Iran n'est ni l'Irak, ni l'Afghanistan. Nos forces armées sont puissantes. Vous pouvez commencer une guerre mais ce n'est pas vous qui la terminerez.» A noter que l'Iran a étalé début avril, lors de manœuvres militaires dans le Golfe, toute une série de nouveaux missiles modernes en prévision d'une attaque contre les installations nucléaires iraniennes.
La révolte des généraux Au plan intérieur, la situation pour l'équipe Doobleyou n'est pas idéale non plus. Cinq généraux à la retraite ont accusé le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld d'être responsable des erreurs commises en Irak, lui reprochent son arrogance et l'appellent à démissionner. Il s'agit du général Paul Eaton, qui accuse le secrétaire à la défense d'être «incompétent sur les plans stratégique, opérationnel et tactique» et d'être «plus que quiconque» responsable des difficultés américaines en Irak; du général  Anthony Zinni, pour qui «une série d'erreurs désastreuses» ont été commises en Irak; du général Greg Newbold, qui a appelé les militaires encore dans l'armée à exprimer publiquement leurs désaccords; du général John Batiste, qui estime qu'«il nous faut un dirigeant qui comprenne le travail d'équipe», et du général John Riggs.
Comme le relève
l'indispensable De Defensa.org, cette révolte des généraux a ceci de particulier qu’elle ne comprend aucun général de l’USAF et aucun amiral. C'est que l'USAF rêve de voir se déclencher une attaque de l'Iran dans laquelle on lui a déjà promis le beau rôle puisque la ratonnade sera, cette fois, exclusivement aérienne. Une occasion en or pour faire la promotion de son F-22 et booster le carnet de commandes de l'appareil?

- ASSOURDISSANTS TAMBOURs DE GUERRE  20/03/2006 Malgré l'écran de fumée d'une guerre contre le terrorisme plus artificielle que jamais (lire ci-dessous), l'inénarrable Doobleyou n'arrive plus à freiner sa descente aux enfers dans les sondages. Avec à peine plus de 30% d'opinions favorables, il se retrouve au niveau d'un Nixon au lendemain du Watergate. C'est un cadavre politique à qui il reste pourtant 32 mois de mandat.  A Washington, chacun (démocrates mais aussi républicains dans une large mesure) attend désormais avec fatalisme la fin de ce cauchemar. Doobleyou n'a donc plus rien à perdre. Figé dans la posture d'un cabinet de guerre faute de véritable programme politique, incapable d'évoluer, l'équipe de Doobleyou se retrouve ainsi piégé dans un système dépourvu d'alternative et qui impose de ce fait une surenchère constante. Et c'est là qu'intervient, après Saddam, un nouvel ennemi providentiel sous les traits d'un Ahmadinejad plus vrai que nature dans le rôle du grand méchant ennemi de la Démocratie, de la Liberté, de l'Occident et du Texas. Et comme c'est dans les vieilles marmites que l'on fait la bonne soupe, revoilà donc la rengaine des armes de destruction massive en Irak, version iranienne et nucléaire cette fois. La collusion Iran - Al-Qaïda n'a pas encore été avancée mais cela ne saurait tarder, les accusations répétées de soutien iranien à la résistance irakienne ne voulant pas dire autre-chose dans l'esprit des néocons. Quant à la véritable nature du dossier nucléaire iranien, nul besoin du moindre début de preuve de quoi que ce soit puisque, bien entendu, seule l'intention que l'on prête à l'ennemi désigné compte désormais, stratégie de guerre préventive réaffirmée oblige.
Bien sûr, les menaces étasuniennes à l'égard de l'Iran passent auprès de nombreux analystes comme la simple expression d'une stratégie du fou visant à forcer la République des mollah à se coucher, les européens puis la fameuse "communauté internationale" jouant le rôle du gentil policier qui tentent de contenir l'hystérique de service.
Plusieurs facteurs rendent toutefois aujourd'hui vraisemblable et peut-être même probable une intervention américaine (sous forme de frappes aériennes limitées évidemment, le bourbier irakien ayant définitivement démontré l'incompétence au sol de l'armée américaine et excluant donc toute intervention terrestre
).
1. Des rumeurs persistantes font état de l'ouverture prochaine à Téhéran de L'Oil Iranian Bourse, la première Bourse pétrolière en Euros (>> /// 
>>2  ///  >>3  /// >>4). Une Bourse ouverte à tous les producteurs de pétrole de la région, ce qui marquerait la fin du monopole du dollar sur le marché mondial du pétrole. Le résultat immédiat serait de nature à bouleverser le marché des devises notamment. Les Etasuniens sont évidemment prêts à tout pour contrer ce type d'initiative.
2. Il existe un réel danger de voir Israël répéter l'opération Oziraq (le 7 juin 1981, les Israéliens avaient détruit lors d'un raid le réacteur nucléaire irakien Osiraq), version iranienne
) (cf. préparatifs israéliens), l'Etat hébreu jouant ainsi les alliés en rupture de ban, ce qui entraînerait les Etats-Unis dans une escalade moins maîtrisable que s'ils contrôlent l'ensemble de l'opération de frappes ciblées (des frappes israéliennes pourraient provoquer une union sacrée musulmane, alors que des frappes américaines contre un Etat chiite pourrait laisser les sunnites relativement de marbre). Les derniers signaux qui plaident en faveur de cette thèse sont les déclarations inhabituelles de Doobleyou lundi 20 mars, qui a prévenu la République islamique qu’il "emploierait la force s’il fallait défendre son allié Israël". Des déclarations clairement destinée à calmer l'Etat hébreu que l'on suppose donc en train de faire monter la pression sur Washington dans son plaidoyer incessant pour l'option militaire.
3. La seule façon pour les Etats-Unis de se sortir du bourbier irakien sans passer sous les fourches caudines, c'est-à-dire sans avouer une défaite évidente pour tout le monde sauf pour eux, serait de trouver une justification stratégique, donc noble, à un tel retrait. Qui s'appellerait alors un "redéploiement stratégique". Ce que permettrait une attaque de l'Iran.
4. Les néocons ont toujours eu l'intention de remodeler l'entier du Moyen-Orient (Pat Buchanan /// Boston Globe), et pas seulement l'Irak (en gros, la stratégie américaine vise à sécuriser le Grand-Moyen-Orient pour y développer un ensemble économique cohérent, c'est à dire soumis à la dictature des marchés et des multinationales). L'Iran et la Syrie sont les dernières cibles à abattre au Moyen-Orient et 32 mois, c'est peu pour ce faire. Le temps presse donc.
Relevons aussi accessoirement que, placé frauduleusement à la tête de "la plus grande démocratie du monde" par le complexe militaro-industriel, Doobleyou se doit aussi de mettre à profit les derniers mois de son dernier mandat pour faire engranger un maximum de deniers à ses commanditaires/bailleurs de fonds. D'autant qu'au train où vont les choses, une mesure d'impeachment, bien qu'improbable au vu de l'état de somnolence démocrate, n'est toutefois pas à écarter complètement. Une guerre contre l'Iran aurait l'avantage de créer un nouvel écran de fumée autour du Capitole, tout en faisant tourner à plein régime les usines d'armement des copains et en faisant exploser à nouveau le prix du baril de pétrole
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L'Islamisme: juste un ennemi de transition 21/01/2006 Les idéologues du néolibéralisme ne conçoivent les êtres humains que comme des entités économiques et, s'ils déplorent les conséquences de la pauvreté dans le monde, c'est de n'y voir qu'une masse inerte de consommateurs potentiels, un énorme marché inexploité. A les en croire, la finalité deleur religion serait donc de permettre aux 4 milliards de laissés-pour-compte de la planète d'accéder peu à peu au nirvana consumériste. Grâce évidemment à la conversion de tous à la sacro-sainte démocratie libérale, c'est-à-dire à la dictature des marchés, selon le mot d'Hans Tietmeier, président de la Bundesbank allemande. Ce serait alors le bonheur pour tous et La Fin de l'Histoire façon Fukuyama, les démocraties libérales n'étant pas sensées se faire la guerre. Vaste et noble programme. Soit.
Sauf que l'on sait aujourd'hui que, si chaque être humain voulait prétendre au niveau de vie des Français ou des Belges, ce serait les ressources naturelles de deux ou trois planètes qui seraient nécessaires. A celui des Américains? Ce sont les richesses de 5 planètes qu'il faudrait aligner. Dès lors, avec quelles ressources naturelles les chantres de la dérégulation comptent-ils réaliser l'american dream de milliards de consommateurs chinois, indiens, latino-américains et africains toujours dans l'attente de leur part du gâteau?
On le devine, le délire consumériste occidental: J'achète donc je suis, bâtit sur les énergies fossiles et les produits jetables, ne leur profitera pas. Pour la simple et bonne raison que la chose n'est tout simplement pas possible, faute de ressources naturelles justement. Dans son manifeste Guerre et Mensonge, terrorisme d'Etat américain le journaliste et écrivain Giullieto Chiesa estime qu'il est même nécessaire que la pauvreté la plus crasse continue à dévaster l'Afrique, que l'écrasante majorité des Indiens restent des miséreux et que si l'Amérique latine continue de se développer, ce soit d'abord dans ses favelas. Ne serait-ce que pour préserver le niveau de vie occidental bien sûr, et plus singulièrement celui, non négociable comme on le sait, des États-Unis. Surtout à l'heure où l'on estime que le déclin de la production de pétrole commencera à l'horizon 2007.
Tout ce remue-ménage une guerre pour les ressources?
Washington aurait bien intégré le problème et, dit en substance l'intellectuel italien, la stratégie américaine de ces dernières années viserait notamment à contrôler les ressources naturelles de la planète. D'abord en occupant la région du Golfe d'abord aux travers de deux guerres montées de toutes pièces (épisode 1 et épisode 2). Ensuite en se ruant sur l'Asie centrale, où bat le coeur énergétique de la planète, à la faveur du 11 septembre, casus belli
de la si pratique guerre contre le terrorisme, contre l'islamisme donc. Enfin, pourrait-on ajouter, en poussant à l'intégration des anciennes républiques soviétiques dans l'Europe tout en concluant avec elles des pactes de défense, scénario visant à conserver le contrôle de l’Europe et à ouvrir éventuellement un corridor sur le pétrole de la Caspienne. Rien de bien nouveau ici. (D'ailleurs, les grandes lignes de cette stratégie avaient été développées dès 1992, dans le fameux Defence Policy Guidance (DPG) (>>Asia Times  / CIRPES / Monde Diplomatique),
par l'ex-numéro deux du Pentagone et nouveau président de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz notamment. Un texte censé déterminer les grands axes de la stratégie américaine pour le 21e siècle et où il était question d'assurer à long terme la domination militaire américaine sur l'«Eurasie» et d'empêcher la naissance de toute autre superpuissance, par l'ex-numéro deux du Pentagone et nouveau président de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz notamment.)
Mais Giullietto Chiesa va plus loin. Pour lui, l'islamisme n'est en fait qu'un ennemi de transition pour les Etats-Unis, ennemi aussi spectaculaire en terme médiatique (c'est à dire ce qui importe) qu'il est insignifiant en terme de potentiel de nuisance. Ennemi hollywoodien donc, virtuel, qui offre surtout à Washington un alibi permanent pour repositionner ses troupes et, surtout, mettre les bouchées doubles en matière de développement d'armement, de budget militaire. Pour se préparer à affronter qui? Certainement pas Ben Laden, terré depuis des lustres dans l'humidité de grottes pakistanaises, ni une Europe pour l'essentiel aux ordres, encore moins une Russie redevenue elle-même pays en voie de développement. Selon Giulietto Chiesa, les Etats-Unis se prépare en fait à faire face à la seule puissance dont l'essor est une menace pour l'american way of life: la Chine. Il faut dire que l'Empire du Milieu consomment déjà actuellement deux fois plus de viande que les Américains et plus de deux fois plus d'acier. Et si la Chine continue sur sa lancée, d'ici 2031 ses 1,45 milliard d'habitants prévus consommeront l'équivalent des deux tiers de l'actuelle production mondiale de céréales, et plus du double de l'actuelle production mondiale de papier (cf. Lester Brown, (>>1  /// >>2). Ils absorberont en outre les 60% de la production mondiale de pétrole.
Per
spective inacceptable pour Washington!
Objectif obligatoire pour Pékin.
Tous les ingrédients sont donc là, nourrissant une nouvelle course aux armements qui, bien que discrète et occultée par le micro-militarisme théâtral étasunien contre le monde arabo-musulman, rappelle les pires heure de la guerre froide. Fin décembre 2005, le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Aso, déclarait: «La Chine est un pays voisin qui a un milliard d’habitants et qui possède des bombes nucléaires et dont les dépenses militaires, tout sauf transparentes, connaissent une hausse à deux chiffres depuis dix-sept années consécutives
Voilà pour ce qui concerne l
es grandes manœuvres.
Concernant la zone déjà placée sous la dictature des marchés, c'est à dire le Nord-occidental-riche-et-blancl'analyse de Giulietto Chiesa va, là aussi, droit au but. Chacun de nous le constate, les entreprises de ce côté-ci du mur ne cessent pas de délocaliser, de robotiser, de rogner sur les salaires, de casser les acquis sociaux bref, de tout mettre en oeuvre pour produire à moindre coup, décupler les bénéfices et satisfaire ainsi l'appétit toujours plus vorace de patrons-actionnaires itinérants. Mais, ce faisant, elles illustrent l'un des paradoxes les plus anciens du capitalisme, à savoir qu'il tend naturellement, dans sa course effrénée au profit, à priver une partie sans cesse grandissante de la population des moyens de consommer, d'acheter et donc de huiler les rouages de la machine. C'est le syndrome du scorpion, qui fini par s'injecter lui-même son propre venin. Jamais les richesses du monde n'ont ainsi été concentrées dans les mains d'un nombre si restreint d'oligarques de tous les pays. Pour Giulietto Chiesa, il ne faut pas espérer que le système se réforme de lui-même pour freiner une paupérisation qui pourtant le dessert. Il rappelle plutôt qu'aux
États-Unis comme en Amérique Latine d'ailleurs, des quartiers ou même des villes entières sont désormais dévolus aux riches, bunkerisés qu'ils sont avec un seul accès très bien gardé, physiquement inaccessibles donc à la populace. Une tendance appelée à se généraliser selon le journaliste, qui prophétise en substance que, demain, une élite habitera le monde dans ses villes fortifiées, protégées par des milices privées aujourd'hui déjà en plein essor, et contre les remparts desquels pourront toujours venir s'écraser les crève-la-faim de tous les tiers et quarts-monde de la planète.
Pas gai tout ça!
La bunkérisation du Nord progresse, merci 
Protégée par la méditerranée, l'Europe n'a eu besoin d'ériger ses nouveaux remparts anti-crève-la-faim que dans quelque enclaves au nord du Maroc. Outre-atlantique, la chose est différente puisque le riche pays de l'Oncle Sam à une frontière de 3200 km avec Sud pauvre. Qu'à cela ne tienne, dimanche 8 janvier dernier, la Chambre des représentants américain a adopté un projet de loi sur la répression de l'immigration clandestine qui prévoit d'ériger un une double barrière métallique haute de 4,5 mètres, jalonnée de miradors et de caméras sophistiquées tout au long d'un d'un tiers de sa frontière sud. Le Sénat et le président l'inénarrable Doobleyou doivent encore avaliser le texte.
Irakisation de l'Afghanistan?
Au
lendemain de l'assassinat d'un diplomate canadien, 24 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans deux attentats-suicides dans la province de Kandahar, au sud de l'Afghanistan lundi. Une personne à moto s'est fait exploser dans le bazar, selon les premiers éléments. Depuis quatre mois, une soixantaine de personnes ont été tuées dans une vingtaine d'attentats touchant de plus en plus des civils. Il semblerait que les rebelles afghans soient en train d'opérer une réorientation vers une stratégie de terreur sur le modèle irakien. Après le bourbier irakien, le bourbier afghan?
Une guerre à 1000 milliards La guerre en Irak pourrait coûter entre mille et deux mille milliards de dollars aux
États-Unis, selon une étude co-dirigée par Joseph Sitglitz, prix Nobel de l'économie 2001. L'étude, rendue publique lundi, contredit les estimations officielles du coût du conflit en Irak, qui ne prennent pas en considération des dépenses-clé susceptibles d'affecter le budget américain pendant des années.
Chirac
et le nucléaire français Dans un spectaculaire discours prononcé jeudi sur le sous-marin Le Vigilant, Jacques Chirac a élargi le champ de la doctrine nucléaire de la France. Il a dit envisager des ripostes aux Etats pratiquant le terrorisme ou des frappes en cas de menaces sur ses alliés ou ses approvisionnements stratégiques. Le point de vue de de defensa.
Stratégie délibérée de torture
Les Etats-Unis de Doobleyou ont développé une stratégie délibérée de torture pendant les interrogatoires des suspects de terrorisme, affirme Human Rights Watch (HRW) dans son rapport annuel sur le traitement des prisonniers, publié cette semaine.
Tel-Aviv en remet une couche Débarrassé de la menace irakienne et très impatient de voir la Syrie et l'Iran renvoyés à l'âge de pierre, l'Etat hébreu ne fait plus dans la dentelle. Vendredi, il a ni plus ni moins accusé l'Iran et la Syrie d'être directement impliqués dans l'attentat suicide qui a fait 19 blessés hier à Tel-Aviv. "L'attentat a été financé par Téhéran, planifié en Syrie et perpétré par des Palestiniens", a déclaré le ministre israélien de la défense, Shaoul Mofaz. Rappelons que depuis deux ans déjà, le gouvernement israélien fait le forcing pour que la Syrie et l'Iran soient inscrits au tableau de chasse étasunien: «l'Irak a peut-être transféré en Syrie des missiles et des armes de destruction massive», avait ainsi affirmé, lundi 31 mars 2003, le général Kuperwasser, chef du département recherche du renseignement militaire, devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset (parlement), a indiqué la radio. Mardi 18 février 2003, c'est le général Sharon qui avait déclaré, à une délégation de congressistes étasuniens, que l'Iran, la Libye et la Syrie étaient «des Etats irresponsables et qu'ils doivent être désarmés.» Ajoutant que «le modèle d'une attaque américaine réussie en Irak faciliterait» ces opérations. Dimanche 19 janvier 2003, Benjamin Netanyahou avait, quant à lui, affirmé, sur la chaîne de télévision américaine CNN, qu'il n'y avait «aucun doute que l'Irak a transféré des armes en Syrie». Selon lui, «il s'agit d'armements que l'Irak a jugés suffisamment importants pour les transférer en Syrie, soit parce qu'il ne veut pas qu'ils soient découverts, soit parce qu'il veut les garder en réserve». Le général Sharon y était allé du même refrain le 24 décembre 2002, affirmant disposer d'informations selon lesquelles l'Irak a transféré récemment des armes non conventionnelles en Syrie. «Il y a des informations que nous vérifions. Mais nous sommes sûrs que l'Irak a récemment transféré des armes chimique ou biologiques en Syrie», avait affirmé M. Sharon à la seconde chaîne privée de la télévision israélienne. Dans la foulée, Sharon avait aussi affirmé sans sourciller que «des experts et des savants irakiens travaillent dans l'industrie nucléaire en Libye». Enfin, dans une interview du 5 novembre 2002, dans le Times, le général Sharon, «a man of peace» selon le bon mot du texan de Washington, demandait déjà à la communauté internationale d'attaquer l'Iran dès que le conflit avec l'Irak serait terminé.