Cascade de plaintes
contre Bush et consors

 24/09/2003
Crimes de guerre: la Belgique et la Suisse jettent l'éponge
Mercredi, la justice belge s'est définitivement dessaisie des poursuites pour crimes contre l'humanité engagées, dans le cadre de sa loi de compétence universelle, contre le premier ministre israélien Ariel Sharon, l'ancien président des Etats-Unis George Bush, l'actuel secrétaire d'Etat américain, Colin Powell. Ariel Sharon, ainsi qu'un général de l'Etat hébreu, Amos Yaron, faisaient l'objet de plaintes en Belgique depuis 2001, pour leurs responsabilités présumées dans les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila, en juin 1982 au Liban. George Bush père et Colin Powell étaient quant à eux visés par une plainte relative à l'offensive menée contre l'Irak pendant la Guerre du Golfe en 1991. Mardi, la Cour de cassation avait déclaré la justice belge incompétente pour relancer l'examen d'une plainte pour crimes de guerre visant l'ancien commandant en chef de la coalition américano-britannique durant la guerre en Irak, le général Tommy Franks.
Il s'agit de «décisions de la justice, prises en tout indépendance, mais qui vont dans le sens espéré par la diplomatie belge», a déclaré le chef de la Diplomatie belge, Patrick Herman. Rappelons tout de même qu'en signe de protestation, Israël avait rappelé au printemps dernier son ambassadeur en Belgique, et que le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, avait quant à lui brandi en juin la menace d'un déménagement du siège de l'OTAN hors de Bruxelles... En toute indépendance donc...
En Suisse désormais, un étranger qui a commis un crime de guerre à l'étranger devra avoir un lien étroit avec la Suisse pour y être jugé. Par 29 voix contre 3, le Conseil des Etats a décidé hier de poser cette restriction dans le Code pénal militaire. Selon la proposition initiale du Conseil fédéral, il aurait suffi que le criminel présumé se trouve en Suisse par hasard pour qu'une procédure puisse être lancée à son encontre.
14/05/2003
Plainte contre Tommy Franks pour crimes de guerre
  Les avocats de 17 Irakiens et deux Jordaniens blessés ou ayant perdu des proches pendant la guerre ont déposé mercredi à Bruxelles une plainte pour crimes de guerre contre le général Tommy Franks, commandant des opérations militaires américaines en Irak. La plainte est déposée au nom de victimes des bombardements américains et d'attaques des États-Unis contre des ambulances et des civils. L'action repose aussi sur l'usage de bombes à fragmentations contre les civils, et se base sur des éléments de preuves, des témoignages dont des cassettes vidéo rassemblées par un groupe de médecins belges travaillant à Bagdad. Immédiatement, la Maison-Blanche a menacé la Belgique, lui intimant quasiment l'ordre de rejeter la plainte. Le général Richard Myers, chef d'état-major interarmes, a ainsi prévenu que «cela pourrait évidemment avoir un impact» sur la localisation à Bruxelles des réunions avec l'OTAN et l'Union européenne.
La Belgique a voté au début des années 1990 une loi permettant à ses tribunaux d'ouvrir des informations pour génocide et crimes de guerre. Le gouvernement a fait modifier cette loi le mois dernier après une détérioration de ses relations avec... les Etats-Unis et Israël, due à des plaintes déposées contre le président américain George W. Bush, son secrétaire d'Etat Colin Powell et le premier ministre israélien Ariel Sharon.
Plainte contre Tommy Franks, la Belgique s'aplatit, mais pas assez pour Washington
21/05/2003 Les Etats-Unis ont exprimé une satisfaction mesurée mercredi après l'annonce que la Belgique avait décidé de renvoyer aux autorités américaines la plainte pour crimes de guerre déposée à Bruxelles contre le général américain Tommy Franks, commandant des forces américano-britanniques pendant la guerre en Irak.Le département d'Etat a estimé que cette décision allait dans le bon sens, tout en ajoutant que Washington ne serait pas satisfait tant que la loi belge permettant ce genre de poursuites serait en place. «C'est un pas dans la bonne direction», a déclaré le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, Richard Boucher. M. Boucher a toutefois ajouté: «Nous ne sommes pas satisfaits par la situation générale, et voudrions voir la loi changée».
Comme on le comprend.
La Belgique avait décidé mardi de renvoyer aux autorités américaines la plainte pour crimes de guerre déposée à Bruxelles contre le général Franks, qui avait été déposée la semaine dernière par 17 Irakiens et deux Jordaniens.
01/05/2003
Plainte contre W. et Blair à Genève  Une plainte pour crimes de guerre a été déposée en Suisse contre le président étasunien, W. Bush, et le premier ministre britannique, Tony Blair. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a confirmé mercredi cette information diffuése par le journal Beobachter. La plainte a été déposée par l'Alliance de gauche genevoise, avec notamment le conseiller national Christian Grobet. Pour l'heure, le MPC attend des éclaircissements, a indiqué sa porte- parole Andrea Sadecky. Aucun danger ne menace toutefois les deux complices s'ils foulent le sol suisse. Ils bénéficient de l'immunité dans l'exercice de leurs fonctions, même si, dans le cas d'un Bush Jr. nommé par des juges au terme d'une parodie d'élection, cette dernière est largement usurpée...
En Belgique, une plainte pour crime de guerre a également été déposée il y a deux semaines contre le gouvernement américain. Elle concerne cependant la guerre du Golfe de 1991 et donc le père de l'actuel président des Etats-Unis.
 21/03/2003
Plainte pour génocide contre Bush à Genève
Des membres de l'Alliance de gauche (AdG) accusent le président des Etats-Unis George Bush de génocide et de crimes contre l'humanité envers le peuple irakien. Ils ont dénoncé vendredi le cas au procureur général de la Confédération helvétique. Depuis la fin de la première guerre du Golfe, en 1991, les Etats- Unis et la Grande-Bretagne n'ont eu de cesse de bombarder l'Irak. Ils ont également, par leur veto, empêché la livraison de médicaments au peuple irakien dans le cadre du programme pétrole contre nourriture de l'ONU, a expliqué Christian Grobet. Le conseiller national genevois, co-fondateur de l'association «Solidarité avec les victimes de la guerre contre l'Irak», estime que ces actes relèvent du génocide. Depuis le cessez-le-feu en 1991, 1,5 millions personnes sont mortes en Irak à cause de Washington et de Londres, «dont la moitié sont des enfants». M. Grobet, avocat de formation, défend des proches des victimes, qui habitent aujourd'hui en Europe. Il a souligné devant la presse que depuis décembre 2000, le crime de génocide est puni par le code pénal suisse. Ce crime, a-t-il précisé, est poursuivi d'office, quel que soit le lieu où il a été commis.
18/03/2003
Plainte contre le papa du cow-boy, lui-même déjà criminel de guerre
  Sept familles irakiennes ont déposé plainte hier en Belgique contre l'ancien président des Etats-Unis George Bush, l'actuel vice-président Dick Cheney, le secrétaire d'Etat Colin Powell et le général américain Norman Schwarzkopf, qui dirigeaient l'opération «Tempête du désert»en 1991, a précisé le député belge Patrick Moriau (socialiste), qui a accompagné les plaignants dans leur démarche. La plainte a été déposée en vertu de la loi belge dite de «compétence universelle», qui permet à la justice belge de poursuivre les responsables présumés de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité, ou de génocide. Les plaignants sont des victimes ou des proches de victimes du bombardement américain d'un abri civil à Bagdad qui avait fait 403 morts civils dans la nuit du 12 au 13 février 1991, selon M. Moriau.

Une guerre
absolument «illégale»
 
- Coalition britannico-étasunienne: «puissance occupante» insiste Annan 24/04/2003 Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a demandé jeudi à la coalition américano-britannique en Irak «d'assumer ses responsabilités de puissance occupante» envers la population civile et de respecter scrupuleusement les Conventions de Genève sur les prisonniers de guerre. Parlant devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU (CDH) réunie à Genève, M. Annan a déclaré qu'il espèrait «de tout coeur que la coalition saura montrer l'exemple, qu'elle déclarera clairement son intention d'agir strictement dans le cadre des Conventions de Genève et des Règles de La Haye concernant les prisonniers de guerre et assumera ses responsabilités de puissance occupante pour ce qui est du maintien de l'ordre public, de la sécurité et du bien-être de la population civile».
Rappelons que la qualification de «puissance occupante» était déjà utilisée dans la résolution 1472 du Conseil de Sécurité, le 28 mars 2003.
D'éminents juristes confirment le caractère illégal de la guerre
18/03/2003 La Commission internationale de juristes (CIJ) a affirmé qu'une attaque de l'Irak sans mandat de l'ONU était «illicite et constituerait un guerre d'agression», dans un communiqué publié mardi. Faisant explicitement référence aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à l'Espagne, la CIJ «exprime sa profonde consternation alors qu'un nombre restreint d'Etats se tiennent prêts à lancer une invasion de l'Irak qui, au regard du droit international, est illicite et constituerait une guerre d'agression». «Il n'y a aucune base juridique possible à une telle intervention», affirme la Commission en rappelant «qu'en l'absence d'une autorisation du Conseil de sécurité, aucun Etat ne saurait recourir à la force contre un autre Etat, sauf en cas de légitime défense, en réponse à une attaque armée». Dotée d'un statut consultatif au Conseil économique et social des Nations unies, la CIJ est une organisation non gouvernementale basée à Genève et composée d'une soixantaine d'éminents juristes.
Rappel: Une guerre contre l'Irak sans l'aval des Nations unies serait illégale, affirment 16 experts du droit international travaillant dans les plus prestigieuses universités britanniques, dans une lettre publiée vendredi 7 mars dans The Guardian. Ces universitaires, qui officient entre autres à Oxford, Cambridge ou encore à la London School of Economics, estiment qu'une intervention militaire sans l'accord du Conseil de sécurité «nuirait sérieusement à la règle du droit international». «La doctrine de l'autodéfense préventive contre une attaque qui pourrait se produire dans un futur hypothétique ne repose sur aucun fondement dans le droit international», soulignent-ils. Alors, les États-Unis bientôt officiellement Etat voyou? Réponse dans quelques jours.
Le juge espagnol Baltasar Garzon a estimé mardi 11 mars dernier que les responsables politiques et militaires des pays qui décideraient d'attaquer l'Irak sans l'aval des Nations Unies pourraient être traduits devant la nouvelle Cour Pénale Internationale. Le juge de l'Audience nationale, principale instance pénale espagnole, a déclaré à la radio SER, que ces responsables pourraient passer devant la CPI s'il existait des «cas concrets, comme des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité». Une attaque sans l'ONU serait «illégale», a encore souligné le juge Garzon, avant de critiquer l'attitude des Etats-Unis qui refusent de joindre à la CPI. Washington «a toujours joué à ne pas être là», et l'administration américaine actuelle «méprise totalement le droit international», a-t-il affirmé. Cependant, a-t-il dit, «l'important c'est qu'il va y avoir une instance judiciaire internationale permanente, régie par les principes de droit, d'impartialité et d'indépendance, pour juger les délits les plus graves commis contre la communauté internationale».
Le conseil de l'Europe déclare illégale l'attaque de l'Irak! 04/04/2003 L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a «condamné fermement», jeudi à Strasbourg, l'intervention militaire en Irak et a demandé aux gouvernements qui y participent «d'y mettre fin». Cette intervention est «illégale et contraire aux principes du droit international», ont estimé les parlementaires des 45 pays membres de l'organisation réunis à Strasbourg pour leur session de printemps. L'Assemblée s'est déclarée «convaincue que l'emploi de la force à ce stade pour désarmer l'Irak n'était pas justifié». La crise irakienne «a révélé des divisions entre l'Europe et les Etats-Unis, entre les pays européens, ainsi qu'entre certains gouvernements et la majorité de leurs peuples respectifs», a regretté l'Assemblée, rappelant que «la grande majorité de la communauté internationale s'était opposée à une intervention militaire à ce stade, qui n'était soutenue que par quatre des quinze membres du Conseil de sécurité des Nations Unies».
Résistance!
édito au déclenchement de la guerre
19/03/2003 «Des millions de personnes à travers le monde sont déçues par la perspective d'une guerre imminente en Irak. C'est un jour triste pour l'ONU et la communauté internationale.» La déclaration, mercredi à New York, du Secrétaire général des Nations Unie, Kofi Annan, résume la tragédie. En se plaçant au-dessus des Nations Unies, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et leurs zélateurs se sont définitivement mis hors la loi, se rabaissant par là même au rang des tyrans qu'ils prétendaient combattre. Pis, ils ont fait voler en éclats un droit international patiemment élaboré depuis la deuxième guerre mondiale, garant de stabilité et rempart contre la barbarie. Aujourd'hui, la guerre annoncée contre l'Irak, illégale, signe la régression vers l'impérialisme le plus crasse, le plus brutal. Reprenant à son compte le credo des pires tyrans qu'ait connu la planète, le gouvernement Bush prétend vouloir faire le bonheur du monde malgré lui, à coups de flingue, pour imposer au final à la planète des régimes de type oligarchique mais qui, pour peu qu'ils se parent d'une façade parlementaire et accepte l'économie de marchés, pourront bien continuer à torturer leurs opposants dans leurs caves. Car ne nous y trompons pas: comme les fadaises sur la poursuite du programme d'armes de destruction massive irakien, ou les liens entre Bagdad et Al-Qaïda, l'alibi moralisateur désormais invoqué par les fous de guerre pour justifier leur agression contre l'Irak (Saddam est un tyran, il doit partir) n'est que du vent. Le but étant. notamment, de s'implanter définitivement en Irak d'où ils pourront contrôler, après y avoir imposé la démocratie-hamburger évoquée plus haut, les gisements pétroliers du Golfe et de l'Asie centrale.
Rappelons enfin que l'Irak n'est qu'une étape et que les canons étasuniens se tourneront ensuite vers d'autres pays (>>1 / >>2 / >>3), la guerre perpétuelle étant le seul moyen, pour cette administration, d'établir la loi et la suprématie de l'Empire, et accessoirement d'avoir une chance de se maintenir au pouvoir.
Aujourd'hui, reste donc à organiser la résistance, à faire échec à ce néo-fascisme rampant qui se pare des attributs de la vertu. L'Europe, trahie (Solana n'a jamais évoqué le moindre recours à la force), prenant modèle sur le boycott diplomatique qu'elle avait décrété contre l'Autriche à l'époque où l'extrême-droite entrait dans son gouvernement, doit demander des comptes au pays qui ont soutenu l'aventure guerrière illégale des États-Unis. Grande-Bretagne et Espagne en tête. Elle doit ensuite naturellement resserrer ses liens avec la Russie et les nations arabes d'abord, la seule manière de raisonner les États-Unis étant de leur opposer une force capable de redonner au monde une organisation multipolaire.  
Au niveau citoyen, les moyens ne manquent pas (pressions sur les élus, boycott, y compris touristique ou des investissements) pour marquer le rejet de la politique d'un pays otage d'un gouvernement criminel et liberticide.
(remanié le 20)

Actions du camp de la paix

«Un autre monde est possible» >>Forum social mondial  ///  >>ATTAC

- Grosse manif en espagne. Le juge Garzon dénonce la folie anglo-saxonne 06/03/2003 Environ 500'000 personnes, selon les organisateurs, et 15'000 selon la police, ont assisté dimanche à Madrid un grand concert sous le slogan «musique pour la paix, pour la légalité internationale, arrêtons la guerre». Le très médiatique juge antiterroriste espagnol Baltasar Garzon a qualifié l'offensive américano-britannique contre Bagdad d'acte de folie et a estimé que l'institution des Nations unies avait été «détruite par les milliers de bombes et de missiles lancés dans le cadre d'une décision arbitraire et unilatérale».
Deux animations sonores flash anti-guerre Repérage d'un lecteur  >>1  / >>2

- La mobilisation antiguerre ne faiblit pas 30/03/2003 Au onzième jour des hostilités en Irak, les opposants à la guerre ne désarment pas. L'Egypte, la Jordanie, le Maroc, Chypre, l'Espagne, l'Indonésie et le Pakistan notamment ont été le théâtre dimanche d'importantes manifestations contre le conflit. Quelque 15'000 étudiants ont ainsi protesté sur le campus de l'université d'Alexandrie, en Egypte, en brûlant des drapeaux américains et britanniques et en appelant à la «guerre sainte». Les manifestants réclamaient notamment la fermeture du Canal de Suez aux bateaux de la coalition. A Mansoura, dans le delta du Nil, 15'000 personnes, essentiellement des membres du Parti national démocratique au pouvoir, ont également défilé contre la guerre. Le Maroc a également été le théâtre dimanche de la plus importante manifestation anti-guerre depuis le début du conflit en Irak. Au moins un millier de policiers équipés d'armes anti-émeutes ont dispersé sans ménagement les quelque 200'000 personnes qui défilaient dans le centre-ville de Rabat. En Espagne, au moins 25'000 personnes ont manifesté près de la base navale et aérienne de Rota, dans le sud-ouest. En Indonésie, aux cris d'«Amérique impérialiste, terroriste numéro un», entre 100'000 et 300'000 personnes ont une nouvelle fois manifesté dans les rues de Djakarta. Il s'agissait du rassemblement pacifiste le plus important qu'ait connu le pays. En Corée du Sud, entre 30'000 et 50'000 personnes s'étaient rassemblés dans un parc de Séoul pour protester contre l'envoi de troupes dans le Golfe arabo-persique. Au Pakistan, 100'000 personnes ont également manifesté à Peshawar, dans le nord-ouest du pays, à l'appel de mouvements islamistes.

- La busherie a commencé. Les peuples se soulèvent 20/03/2003 La voix des peuples du monde s'est une fois de plus exprimée avec force pour dire non, hier, à la boucherie déclenchée en Irak par l'Etat-voyou étasunien et ses zélateurs. En Suisse, plus de 40'000 personnes sont descendues dans les rues à travers le pays. En Grèce, près de 150'000 personnes se sont rassemblées dans les rues d'Athènes, aux cris de «Non à la guerre» et «Américains tueurs de peuple». En Allemagne, ils étaient plus de 100'000 à condamner l'action américaine. Quelque 50'000 personnes, dont certaines brûlaient des drapeaux américains, se sont massées à Berlin, alors que plusieurs milliers d'étudiants et lycéens manifestaient dans les rues de Munich, Francfort, Stuttgart et Hanovre. En Italie, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Milan ou Rome. En France, plus de 20'000 personnes étaient rassemblées en soirée place de la Concorde à Paris, près de l'ambassade des Etats-Unis, pour protester contre les premiers bombardements américains en Irak. En Grande-Bretagne, pays du caniche Tony Blair, 5000 personnes ont défilé à Londres et une manifestation monstre est prévue samedi. En Espagne, ils étaient également plusieurs milliers dans les rues de Madrid pour une manifestation qui a donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre. Dans le même temps, des étudiants ont bombardé de projectiles divers les locaux du Parti populaire de José Maria Aznar, le second toutou europhobe des Etasuniens. En Egypte, une manifestation rassemblant jusqu'à 5000 personnes a dégénéré lorsque des participants ont lancé des pierres et des barres en métal et s'en sont pris à des véhicules en signe d'opposition à la politique américaine et à la position des dirigeants égyptiens. Aux Etats-Unis, à Washington, une cinquantaine d'opposants à la guerre se sont rassemblés devant la Maison-Blanche, chantant «pas de sang pour du pétrole» pendant que 150 autres bloquaient la circulation matinale sur un axe majeur de la capitale américaine. Au Bangladesch, 15'000 ont défilé dans les rues de Dacca. Aux Philippines, 12 personnes ont été blessées lorsque la police antiémeutes a dispersé 300 manifestants qui tentaient d'approcher l'ambassade américaine à Manilles. Des défilés similaires se sont tenus en Australie, au Japon, ainsi qu'au Pakistan et en Inde.

- L'Italie prête à «s'arrêter» 17/03/2003 L'Italie risque la paralysie après le déclenchement d'une guerre contre l'Irak, les syndicats annonçant une grève générale et des manifestations d'envergure «à la première bombe», soutenues par le mouvement pacifiste et des organisations de gauche. Le comité italien «Arrêtons la guerre», qui a démontré sa capacité de mobilisation en rassemblant deux à trois millions de personnes le 15 février dernier à Rome, a présenté hier son plan de riposte. «Quand la guerre éclatera, le monde s'arrêtera», a affirmé le comité en manifestant symboliquement devant la Chambre des députés.

- Vétérans contre la guerre 13/03/2003  Près de 1000 anciens combattants américains ont signé mercredi une lettre adressée au président George W. Bush dans laquelle ils s'interrogent sur le bien-fondé d'une guerre en Irak. «Nous comprenons les risques de la guerre et qu'il y a des moments où de tels risques sont nécessaires. Mais nous nous interrogeons sur la nécessité d'une telle guerre en ce moment», indique la lettre de 986 vétérans de la Deuxième guerre mondiale, de Corée, du Vietnam et de la guerre du Golfe. La lettre met en garde contre d'énormes pertes potentielles et contre une catastrophe humanitaire majeure après le conflit, citant les chiffres, ayant pour source l'Onu, de 10 millions d'Irakiens nécessitant une assistance immédiate et de deux autres millions laissés sans-abri.

- Un deuxième diplomate US s'en va, écoeuré 11/03/2003 Un diplomate US, John Brown, qui avait rejoint le département d'Etat en 1981, vient de claquer la porte pour protester contre la politique étasunienne à l'égard de l'Irak. Un premier diplomate US, conseiller politique à l'ambassade des Etats-Unis à Athènes, avait récemment démissionné pour protester contre la politique de Washington envers l'Irak. Dans sa lettre de démission, adressée au secrétaire d'Etat Colin Powell, John Kiesking expliquait: «Notre recherche obstinée de la guerre contre l'Irak nous conduit à dilapider la légitimé internationale qui a constitué l'arme américaine, à la fois de défense et d'attaque, la plus puissante depuis Woodrow Wilson.»

- Appel à une grève continentale en cas de guerre! 7/03/2003 Les syndicats européens réunis à Athènes ont lancé un mot d'ordre de grève continentale, la première, en coïncidence avec le Conseil de sécurité de l'ONU qui devrait se réunir le 14 mars. Ce ne sont pas seulement les organisations de la «vieille Europe» qui se mobilisent pour la paix, mais également les syndicats tchèques, polonais, des autres pays de l'Est dont les gouvernements sont soumis à Washington et même les syndicats turcs qui font preuve d'un certain courage pour croiser les bras dans leur pays. Le président de la CES (Confédération européenne des syndicats), l'Italien Emilio Gabaglio a ajouté que, si guerre il y aura, dès la première bombe la CES pourrait lancer une grève générale.
Exemple italien
Ce samedi, une grande manifestation de pacifistes et même de paysans toscans (on attend plus de 100'000 personnes) encerclera la base américaine de Camp Darby, en Italie, dont les barbelés seront tapissés de drapeaux de la paix aux couleurs de l'arc-en-ciel. Le but est d'empêcher l'embarquement à Livourne du matériel de guerre. Le secrétaire du syndicat des dockers a annoncé que, pour soutenir les travailleurs du port de Livourne qui ont déjà déclaré qu'ils refuseront d'embarquer des armes, tous les ports de la Péninsule se mobiliseront pour empêcher que les armes destinées à l'Irak soient embarquées ailleurs, dans d'autres ports, notamment à La Spezia, Bari, Gioia Tauro.

Manifestations arabes 02/03/2003 Des manifestations contre une guerre en Irak ont eu lieu ce week-end dans plusieurs pays musulmans, notamment en Turquie, au Yémen, en Egypte, au Maroc et au Pakistan. Quelque 70'000 musulmans ont manifesté dimanche dans le port pakistanais de Karachi. A Casablanca, ce sont quelque 50'000 Marocains qui sont descendus dans la rue. Plus de 300'000 Yéménites ont aussi manifesté à Sanaa. En Egypte, environ 2000 étudiants ont appelé les dirigeants du monde arabe à adopter une position ferme pour éviter une éventuelle guerre. Quelque 140'000 Egyptiens avaient déjà manifesté jeudi au Caire. A Gaza et en Cisjordanie, plus de 5000 Palestiniens ont également exigé des chefs d'Etas arabes réunis à Charm el-Cheikh de «stopper une guerre» contre l'Irak.
A Hiroshima aussi Environ 6'000 personnes ont manifesté dimanche contre le projet de guerre pétrolière en Irak et contre l'utilisation d'uranium appauvri, lors d'un rassemblement à Hiroshima, ville qui fut la cible d'une des deux bombes nucléaires larguées sur des civils Japonais par les Etats-Unis, en 1945. Dans un parc d'Hiroshima, les pacifistes ont formé une chaîne humaine représentant les slogans «Non à la guerre» et «Pas d'uranium appauvri», ont relaté les agences de presse Jiji et Kyodo. Les pacifistes japonais ont rappelé que les Etats-Unis avaient utilisé des munitions contenant de l'uranium appauvri lors de la précédente guerre du Golfe en 1991, en Yougoslavie en 1999 et en Afghanistan

- Des experts en désarmement veulent inspecter un site militaire étasunien 18/02/2003 Selon l'AFP, des parlementaires canadiens et européens vont prendre la tête d'un groupe de «citoyens experts en désarmement», pour inspecter un centre chimique et biologique de l'armée américaine afin de souligner le non respect par les États-Unis des traités de désarmement qu'ils ont signés. Le groupe a prévu d'inspecter le Centre chimique et biologique d'Edgwood à Aberdeen (Maryland-est) près de Washington. «Ce que nous voulons faire, c'est démontrer l'hypocrisie de la politique de l'administration américaine sur les armes de destruction massive», a déclaré la coordinatrice de cette initiative, Christy Ferguson. Les États-Unis ont des armes chimiques, biologiques et nucléaires et ils n'agissent pas selon l'esprit des accords qu'ils ont signés. Leur attitude est dangereuse pour la communauté internationale», a ajouté Christie Ferguson, de l'organisation «Rooting out evil» (extirper le mal), précisant qu'il «est particulièrement important d'insister sur ces armes maintenant, étant donné leur rôle capital dans la justification d'une guerre contre l'Irak». Les parlementaires qui ont décidé de s'associer à cette démarche sont Libby Davies, un membre du nouveau parti démocrate canadien (centre-gauche) ainsi que Alan Simpson du parti travailliste britannique, Graziella Mascia (Italie) et Pernille Rosenkrantz (Danemark).

- Grève générale britannique en cas de guerre! 17/02/2003 Les organisateurs britanniques de la marche pour la paix de samedi dernier appelleront à une grève générale dans tout le pays si une attaque de l'Irak est déclenchée. Une idée qui mérite vraiment d'être relayée à l'heure où nombre de gouvernements européens se moquent totalement de leur opinion publique sur la question.

- Les peuples du monde mettent leur veto à la guerre 16/02/2003 Près de dix millions de personnes dans le monde ont participé samedi à des manifestations contre la guerre en Irak. Les plus importantes se sont déroulées en Europe où de véritables marées humaines ont déferlé dans les capitales des pays proches des thèses Bush. En Espagne, en Italie et en Grande-Bretagne, trois alliés le Washington dans la crise irakienne où les gouvernements sont en rupture totale avec leur opinion publique, la mobilisation a battu tous les records. Dans ces trois pays, la presse dominicale a adressé des mises en garde aux dirigeants au pouvoir en leur suggérant de tenir compte de ce «veto de la rue».
Aux Etats-Unis A New York, la manifestation organisée au nord du siège de l'ONU a rassemblé de 375'000 à 500'000 personnes selon les organisateurs. La police, très présente alors que le maire avait interdit l'abord du siège de l'ONU, a procédé à une cinquantaine d'arrestations. Aux alentours du siège, les policiers étaient munis de détecteurs de radiations, de matériel de décontamination et de détecteurs d'armes chimiques ou biologiques. A Los Angeles, la manifestation a réuni 100'000 personnes.
Au Royaume-Uni
A Londres, ce sont quelque 750'000 personnes, selon une estimation de la police, deux millions, selon les organisateurs, qui ont défilé à l'occasion de plus grande manifestation de l'après-guerre en Grande-Bretagne.
En Australie
Plus de 400'000 Australiens, selon les organisateurs, ont défilé dimanche dans les rues de Sydney, de Brisbane et d'Adélaïde. Le centre de Sydney a été paralysé par 250'000 manifestants. Vendredi, le mouvement de protestation international avait débuté à Melbourne, où environ 150'000 opposants à la guerre avaient déjà défilé. L'Australie est (cf. Bali), avec le Grande-Bretagne et les USA, l'un des trois pays qui ont déployé des forces militaires autour de l'Irak.
A Madrid
La manifestation a dépassé toutes les prévisions avec deux millions de personnes, selon le parti socialiste, qui avait appelé à manifester, alors que la préfecture estimait ce chiffre à 600'000. A Barcelone, 1,3 million de personnes, selon la mairie et 1,5 million selon les organisateurs, ont envahi le centre-ville. Environ 500'000 personnes étaient mobilisées à Valence, 250'000 à Séville, 200'000 à Bilbao.
Censure en Italie
Pas moins de trois millions de personnes ont participé à Rome à une marche contre la guerre en Irak, ont affirmé les organisateurs. Le cortège s'étendait sur près de dix kilomètres. Cette mobilisation s'annonce comme l'une des plus importantes depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La chaîne de télévision publique, la Rai, propriété de Berlusconi, a reçu l'interdiction de couvrir l'événement. Vive le monde libre!
En Allemagne
Environ 500'000 personnes, selon la police et les organisateurs, ont participé à Berlin à une marche contre la guerre.
En France Le nombre total de manifestants en France a atteint un demi-million de personnes dans quelque 72 villes, dont 250'000 à Paris.
En Suisse
Ce sont trois fois plus de manifestants qu'espéré qui ont marché sur la capitale helvétique samedi. Pas moins de 40'000 personnes étaient venus crier leur opposition à la guerre dans le plus grand rassemblement qu'ait connu le pays depuis 20 ans.
Le «groupe de Vilnius» contre l'Europe
Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a qualifié dimanche de «maladroite» l'initiative de pays européens d'annoncer leur alignement sur la politique américaine vis-à-vis de l'Irak. «L'initiative de ces pays a été une initiative maladroite», a dit le responsable de la diplomatie française, interviewé par la chaîne française d'informations en continu, LCI, et le quotidien Le Monde, à la veille d'un sommet extraordinaire des Quinze sur l'Irak ce lundi soir à Bruxelles. Dix pays d'Europe de l'Est, aspirant à l'OTAN, et composant le «groupe de Vilnius», se sont rangés début février aux côté des Etats-Unis. Le groupe de Vilnius, crée en 2000, rassemble les trois pays baltes (Lettonie, Lituanie, Estonie), la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, l'Albanie, la Croatie et la Macédoine. Les sept premiers pays ont été invités en novembre à adhérer à l'Alliance atlantique en 2004. «Nous aurons une explication dans les prochains mois», a averti M. de Villepin en ajoutant toutefois que «l'idée n'est pas de sermonner». Décrivant l'Europe actuelle comme une grande famille, M. de Villepin a estimé que «comme dans une famille il y a des choses qui se font et des choses qui ne se font pas». Rappelons aussi que, le 30 janvier, huit pays d'Europe (Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Portugal, Danemark, Pologne, Hongrie et République tchèque) avaient signé une lettre scandaleuse appelant à se ranger derrière les Etats-Unis, cela en rupture totale avec leur opinion publique.

- Rapport sur les crimes de guerre étasuniens en Irak 06/01/2003 Un rapport notamment rédigé par Ramsey Clark, ancien ministre US de la Justice. Rappelons que le 20 septembre dernier, Ramsey Clark a transmis une lettre au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avec copies aux membres du Conseil de Sécurité et à l'Assemblée générale. Dans cette lettre, il dénonce la tentative du cabinet Bush d'entraîner le monde dans une guerre sans fin. Il affirme que les Etats-Unis, et non l'Irak, sont une menace pour l'ONU. Il affirme qu'il n'y a aucune raison objective à l'attaque de l'Irak et que les buts de Bush, par cette guerre, sont de sauver une présidence à l'agonie, assurer l'hégémonie des Etats-Unis en préservant leurs seuls intérêts, renforcer le leadership israélien au Proche-Orient et briser les nations arabes, une après l'autre, afin de mieux contrôler leur pétrole. Il estime enfin qu'une politique de réduction des armes de destruction massive au Moyen-Orient doit inclure Israël.

-Appel à la révolte civique 15/12/2002 En 1971, Daniel Ellsberg, ancien stratège de la guerre nucléaire au sein du Département de la Défense des Etats-Unis, avait communiqué à la presse les Pentagon Papers, quarante-trois volumes ultra-confidentiels sur l'origine de l'engagement des Etats-Unis au Vietnam, documents qui prouvaient les mensonges du gouvernement de l'époque cette guerre. Son geste avait aidé au retournement de l'opinion publique et accéléré la fin du conflit. Aujourd'hui, il appelle les fonctionnaires fédéraux étasuniens à prendre des risques en faisant de même pour barrer la route à l'administration guerrière de Bush et empêcher la ratonnage en Irak.

- Mobilisation us contre la guerre 20/10/2002 12'000 professeurs américains signent une pétition antiguerre.

- L'autre amérique réagit  09/04/2002 Lettre de citoyens américains à leurs amis en Europe.