Brèves sur Jénine
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Officiellement «pas de massacre à Jénine», selon l'ONU 01/08/2002 Plus de la moitié des 52 Palestiniens tués à Jénine étaient des civils, reconnaît l'ONU dans un rapport, mais Israël n'a pas commis de «massacre» lors de son opération contre le camp de réfugiés palestiniens, du 3 avril au 10 avril dernier. Les Nations unies rejettent ainsi les affirmations palestiniennes faisant état du massacre de plusieurs centaines de personnes. Le secrétaire général de l'organisation, Kofi Annan, a toutefois tenu à préciser que ce texte «n'était pas le résultat d'une enquête sur place mais qu'il s'appuyait sur des informations déjà disponibles dans le domaine public». «Le fait que nous ne disions pas qu'il y ait eu un massacre ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eu, a renchérit jeudi un haut responsable des Nations Unies, selon l'AFP. Nous avons voulu éviter un terme au contenu émotionnel.»
Bouclier humain Le rapport formule une série de reproches à l'armée israélienne, notamment celui d'avoir empêché à des médecins d'entrer dans le camp. Il cite également trois cas d'ambulances attaquées par Tsahal ainsi que «de nombreuses informations» faisant état de l'utilisation par les soldats israéliens de civils palestiniens pour se protéger des tirs. L'ONU reproche aussi à l'Etat hébreu d'avoir utilisé des armes lourdes dans ses opérations. La rédaction du rapport avait été demandée au secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, par l'Assemblée générale de l'ONU en mai dernier, après qu'Israël eut refusé d'autoriser une mission de l'ONU à se rendre sur les lieux. Le rapport souligne que l'Autorité palestinienne a fourni des informations sur les événements qui se sont déroulés lors de l'attaque du camp début avril mais que le gouvernement israélien ne l'a pas fait.

- Décorations pour «hauts faits» à jénine 05/06/2002 Douze officiers et militaires israéliens seront prochainement décorés pour «hauts faits» dans les combats acharnés qui ont opposé, en avril, les soldats à des Palestiniens armés dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, selon l'AFP. Seront également cités pour «hauts faits» à Jénine plusieurs unités, dont celle du génie du commandement centre qui a mis en oeuvre les bulldozers géants blindés pour raser une partie du camp, selon le quotidien israélien Yédiot Aharonot. Les Palestiniens ont accusé l'armée d'avoir commis à Jénine des «crimes de guerre» et un «massacre», faisant état de centaines de tués, ce qu'Israël a formellement démenti, affirmant y avoir tué des dizaines de «terroristes» lors de combats au cours desquels 23 de ses soldats ont été tués. En tout, une cinquantaine de corps de Palestiniens ont été retrouvés sur le site des combats, dont près de la moitié étaient des civils, selon une enquête de The independent.co.uk. Début mai, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan devait formellement dissoudre la mission chargée de faire la lumière sur les événements de Jénine après le refus de coopération d'Israël.

- Israël plus fort que l'ONU 03/05/2002 L'Etat hébreu a finalement gagné son bras de fer avec l'ONU. Il n'y aura pas d'enquête à Jénine. Face au refus de coopérer d'Israël, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a formellement dissous jeudi la mission d'enquête, regrettant que «la lumière sur les ombres inquiétantes provoquées par les événements qui se sont déroulés dans le camp de réfugiés palestiniens ne sera pas faite». Côté Palestinien, c'est l'écœurement. «L'enquête ne peut pas être abandonnée. Nous voulons que la communauté internationale envoie une mission à Jénine pour mettre en évidence les crimes israéliens contre notre peuple», a déclaré le conseiller du président palestinien Yasser Arafat, Nabil Abou Roudeina. Les Palestiniens accusent Tsahal d'avoir commis un massacre dans le camp de réfugiés et selon une enquête à Jénine de The independent.co.uk, près de la «moitié des 50 Palestiniens dont les cadavres ont déjà été sortis des décombres étaient des civils, parmi lesquels des femmes, des personnes âgées et des enfants». Vigoureusement contesté par Israël mais jugé «crédible» par Mary Robinson, Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, un rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW), écarte la thèse du massacre mais évoque des «crimes de guerre», notamment l'usage de civils comme «boucliers humains». Qualifiée de «dangereuse reculade» ou même de «droit de veto» accordé à Israël, l'annulation de la mission de l'ONU a soulevé une vague d'indignation au Proche et au Moyen-Orient notamment.
Au plan international, les Américains ont exprimé leur soutien inconditionnel à Israël en adoptant deux résolutions soulignant que ce pays est engagé, comme les Etats-Unis, dans une guerre «contre le terrorisme». Le Sénat a été le premier à se prononcer à une écrasante majorité (94 voix contre 2) en faveur d'un texte pro-israélien proposé par le sénateur Joseph Lieberman. La Chambre des Représentants a, peu après, adopté par 352 contre 21 une autre résolution, plus agressive, qui s'en prend directement à Yasser Arafat, accusé de «soutenir et de coordonner le terrorisme». Parallèlement, Colin Powell a proposé de rééditer la conférence internationale de Madrid, 10 ans après, pour trouver une solution au conflit. MM. Bush et Powell ont d'ores et déjà donné le ton de la médiation américaine, et un avant goût des concessions attendues côté palestinien, en avertissant Yasser Arafat «qu'il n'aura pas encore beaucoup d'occasions pareilles à saisir».

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Mission sur Jénine sacrifiée 02/05/2002 Yasser Arafat a retrouvé sa liberté de mouvements jeudi, au moment où le Conseil de sécurité des Nations Unies cherchait le meilleur moyen d'enterrer la mission chargée de faire la lumière sur les événements de Jénine, où les Palestiniens accuse Tsahal d'avoir commis un massacre. «En fait, nous sommes à la recherche du meilleur moyen d'enterrer la mission et de limiter les dégâts», a commenté un diplomate cité par l'AFP. Le démantèlement de la mission des Nations Unies signifie, comme le relevait M. Annan mercredi dans une lettre au Conseil, que «cet exercice d'établissement des faits n'ayant pas lieu, la lumière ne sera pas faite sur les ombres inquiétantes provoquées par les événements qui se sont déroulés dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine». Il signifie surtout qu'Israël dispose désormais, de facto, d'un véritable droit de veto aux Nations Unies. Le dirigeant palestinien Saëb Erakat a estimé, quant à lui, que la dissolution de cette mission serait un «désastre» et «un feu vert à Sharon et son gouvernement pour commettre plus de massacres et plus de crimes de guerre». Le premier ministre israélien a d'ailleurs d'ores et déjà annoncé qu'il se réservait le droit de réitérer l'opération de Tsahal, ou de bloquer Arafat à l'étranger, en cas de nouvelle attaque suicide.
L'armée israélienne a par ailleurs informé 14 familles palestiniennes du nord de la bande de Gaza de son intention de saisir leurs terres, a affirmé un groupe palestinien de défense des droits de l'Homme. «Les forces de l'occupation ont remis des ordres à 14 propriétaires de Beit Lahia les informant de leur intention de saisir leurs terres, soit quelque 30 hectares», indique le centre Al-Mizan dans un communiqué reçu par l'AFP. L'armée a précisé vouloir saisir ces terres pendant une période de cinq ans et justifié sa décision par des considérations sécuritaires, selon le centre.
- Jénine: Israël craint une «enquête pour crime de guerre» 25/04/2002 Selon une enquête à Jénine de The independent.co.uk, près de la moitié des 50 Palestiniens dont les cadavres ont déjà été sortis des décombres étaient des civils, parmi lesquels des femmes, des personnes âgées et des enfants. Une infirmière en uniforme aurait même été «tuée en secourant un garçon de 14 ans qui était blessé». Sur le front diplomatique, la tentative israélienne de bloquer l'équipe d'enquêteurs de l'ONU, censée faire la lumière sur le «massacre» dénoncé par les Palestiniens, s'explique par la crainte de l'Etat hébreu de se voir exposé à une «enquête pour crime de guerre». «Nous devons faire attention si on ne veut pas tomber dans un traquenard», a ainsi déclaré Emmanuel Nahchon, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. Ajoutant: «Chat échaudé craint l'eau froide», en référence à la plainte déposée en Belgique contre Ariel Sharon pour son rôle présumé dans les massacres de Sabra et Chatila. Selon un rapport rendu public hier par le quotidien israélien Ha'aretz, et dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP par un responsable israélien qui a requis l'anonymat, cet aspect juridique a fortement pesé dans la décision d'Israël de geler son accord à la venue de l'équipe de l'ONU. Dans ce mémorandum, Daniel Bethlehem, expert de droit international à l'université de Cambridge et conseiller juridique du gouvernement israélien à propos de cette mission, a averti qu'Israël prenait le risque, s'il acceptait la mission dans sa forme actuelle, de se voir exposer à une «enquête pour crime de guerre».
Au plan international, les pays donateurs réunis à Oslo ont promis une aide de 1,5 milliard de dollars aux autorités palestiniennes. 300 millions sont destinés à l'urgence humanitaire en Cisjordanie et 1,2 milliard à la reconstruction des infrastructures. Sur le terrain, et alors qu'il laissait entendre la veille qu'il pourrait porter le fer dans la bande de Gaza, Ariel Sharon a fait savoir hier qu'il envisageait de mettre fin au confinement de Yasser Arafat dans son QG de Ramallah et de lui permettre d'aller s'installer à... Gaza. «Si Arafat s'engage à combattre le terrorisme à Gaza, nous envisagerons de le laisser s'y rendre», a déclaré Danny Ayalon, un conseiller de Sharon. Le ministre palestinien, Saeb Erekat, y voit une manœuvre israélienne afin de «réoccuper la Cisjordanie». Peut-être songeait-il aux propos du premier ministre dans le Jérusalem-Post au lendemain de son élection: «La guerre d'indépendance n'est pas encore terminée.»
Dans le camp de Jénine, deux camions transportant de l'aide américaine ont été renvoyés hier par une foule en colère, en signe de protestation contre le soutien de Washington à Israël.
- Jénine: «Toutes les apparences d'un crime de guerre» 23/04/2002 Le porte-parole de la délégation parlementaire européenne en visite en Cisjordanie, Francis Wurtz, a estimé hier mardi que l'intervention de Tsahal dans le camp de réfugiés de Jénine (où environ 500 personnes ont été «massacrées» selon les Palestiniens, «relevait selon toutes les apparences d'un crime de guerre». La présence de cette délégation de 19 parlementaires, venant de dix pays, avait pour but de montrer qu'«une majorité du Parlement européen et de l'opinion publique européenne condamne sévèrement la politique de Sharon», a expliqué M. Wurtz. «La communauté internationale ne pourra pas l'accepter au risque de se décrédibiliser», a-t-il encore souligné, affirmant que «M. Sharon est un grand malheur pour le peuple palestinien et le peuple israélien». Hier soir, la radio publique israélienne annonçait que le gouvernement avait décidé de revenir sur l'accord qu'il avait donné à la venue d'une équipe «d'établissement des faits» de l'ONU dans le camp de réfugiés Jénine... La radio a précisé que cette décision avait été prise à la suite de consultations menées par Ariel Sharon avec des représentants du ministère de la Défense, de l'armée et des Affaires étrangères. L'envoi à Jénine à l'initiative du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, d'une «équipe chargée de l'établissement des faits» avait été appuyée par la résolution 1405 adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité.
- «Une horreur qui dépasse l'entendement» 17/04/2002 Après le retour, bredouille, de Powell à Washington, les Palestiniens ont témoigné que la situation, dans les territoires, était «pire qu'avant l'arrivée du secrétaire d'Etat américain». A Ramallah, ils craignent désormais un assaut contre le QG d'Arafat. A Bethléem, Tsahal fait dans la brutalité psychologique en inondant, par haut-parleurs, la basilique de la Nativité de rugissements d'animaux, de bruits de marteaux-piqueurs et de cris stridents pour briser le moral des combattants palestiniens qui y ont trouvé refuge. A Jénine, le représentant spécial de l'ONU a affirmé que «les destructions montrent une horreur qui dépasse l'entendement.» Israël a une nouvelle fois réfuté la thèse du massacre, admettant que des civils avaient pu être tués «par erreur». Le croissant rouge palestinien a annoncé que les corps de cinq Palestiniens ont été découverts dans une fosse commune située à Beir Saada, à 3 kilomètres à l'ouest de Jénine, où des témoins déclarent avoir vu des soldats israéliens enterrer des cadavres, selon l'AFP. Le médiateur américain aurait, toujours selon l'AFP, d'ores et déjà averti le Conseil de sécurité des Nations Unies, jeudi, qu'il opposerait son veto si un projet de résolution demandant une enquête sur les «événements tragiques» ayant eu lieu au camp de  Jénine était proposé...
- «500 Palestiniens tués» 10/04/2002  Depuis le 29 mars, environ 500 Palestiniens ont été tués selon le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, qui a estimé hier que le Premier ministre israélien était devenu «fou». Exécutions sommaires de policiers palestiniens, meurtres de civils, persécution des populations, tirs sur les ambulances, pillages, autant de crimes de guerre sur lesquels les témoignages s'accumulent contre Tsahal. Des responsables palestiniens ont aussi accusé l'armée israélienne de creuser des fosses communes pour cacher l'ampleur de la tuerie perpétrée à Jénine. Mercredi, un attentat-suicide revendiqué par le Hamas, commis par un kamikaze originaire de Jénine, a tué huit civils israéliens près de Haïfa (nord d'Israël). Une attaque meurtrière qui prouverait, selon le ministre palestinien de la Coopération internationale, Nabil Chaath, qu'Ariel Sharon «a échoué» dans son entreprise. Au plan international, les Etats-Unis, l'ONU, l'Union européenne et la Russie ont appelé à un «retrait immédiat» d'Israël des territoires palestiniens, de Ramallah et du quartier général de Yasser Arafat compris. Colin Powell doit effectivement arriver jeudi au Proche-Orient (à moins qu'il ne décide au dernier moment de s'octroyer une semaine aux Maldives). Une rencontre avec le président palestinien Yasser Arafat, prévue samedi, a d'ores et déjà été qualifiée par Israël d'«erreur tragique».
- «massacre» 09/04/2002 Selon le quotidien israélien Haaretz,  le travailliste Shimon Pérès a qualifié de «massacre»  l'opération de Tsahal dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, où «plus d'une centaine de Palestiniens ont été tués», a ajouté le journal. 13 réservistes israéliens sont apparemment tombés dans une embuscade et ont été tués, également à Jénine. Sharon a immédiatement réaffirmé que l'offensive en Cisjordanie se poursuivrait. Joint au téléphone par France-Info, un Palestinien de Jénine affirmait voir des bulldozers israéliens démolir des maisons que «certains habitants n'avaient pas pu fuir à cause des combats» dans le camp de réfugiés. Il est désormais certain que l'opération Mur de protection se soldera par des centaines de morts du côté palestinien. Ce qui faisait d'ailleurs dire à l'interlocuteur de France-Info qu'un nouveau Sabra et Chatila était perpétré. Pendant ce temps-là, le président américain George W. Bush attend mollement «des résultats» de la part d'Israël concernant le retrait de ses forces des territoires palestiniens. Quant à Colin Powell, il suscite l'effarement de ses interlocuteurs arabes, à l'instar du roi du Maroc qui lui a demandé s'il ne trouvait pas «qu'il aurait été plus important d'aller à Jérusalem d'abord!» Au plan régional, les Emirats arabes unis ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à appliquer contre Israël le chapitre 7 de la Charte des Nations unies, prévoyant le recours à la force, pour obtenir un retrait israélien de Cisjordanie. «Le Conseil de sécurité a eu recours à l'article 7 contre l'Irak lorsqu'il a envahi le Koweit, contre l'Indonésie pour protéger le peuple du Timor Oriental, contre la Yougoslavie pour protéger le peuple de Bosnie et du Kosovo. Pourquoi n'applique-t-il pas l'article 7 contre Israël qui commet des boucheries contre les Palestiniens et refuse d'appliquer toutes les résolutions» de l'ONU? s'est-interrogé cheikh Mohamed, selon l'AFP. Le chapitre 7 autorise le Conseil de sécurité à prendre des mesures coercitives, dont le recours à la force, pour appliquer ses résolutions.

Liste chronologique des principaux attentats depuis le début de l'intifada

2000:
- 2 novembre: deux morts dans un attentat à la voiture piégée à Jérusalem-ouest.
- 20 novembre: deux morts dans un attentat à la bombe contre un bus scolaire de colons dans le sud de la bande de Gaza, qui fait également neuf blessés.
- 22 novembre: deux morts et 25 blessés dans l'explosion d'une voiture piégée à Hadéra, au nord de Tel-Aviv.

- 31 décembre: un couple de colons, le fils et la belle-fille du fondateur du mouvement raciste anti-arabe Kach, Méir Kahane, sont tués à l'arme automatique près de l'implantation juive d'Ofra (Cisjordanie).
2001:

- 14 février: huit Israéliens, dont sept soldats, sont tués et 21 blessés par un Palestinien qui lance son autobus contre un groupe de civils et soldats près de Tel-Aviv.
- 4 mars: un attentat à la bombe fait trois morts, en plus de son auteur, et 45 blessés à Netanya, au nord de Tel-Aviv.

- 18 mai: cinq personnes, ainsi que le kamikaze palestinien, sont tuées et plus d'une centaine blessées dans un attentat suicide dans un centre commercial de Netanya.
- 1er juin: 23 morts, en grande majorité des adolescents, et 75 blessés, dans un attentat suicide à l'entrée d'une discothèque à Tel-Aviv.
- 9 août: un kamikaze du Hamas se fait exploser dans une pizzeria à Jérusalem-ouest, faisant 15 morts, outre l'auteur de l'attaque, et plus de 80 blessés.
- 9 sept: quatre personnes, dont le kamikaze, sont tuées et 36 autres blessées à Nahariya, dans le nord d'Israël. C'est le premier attentat commis par un Arabe israélien.
- 28 oct: deux Palestiniens ouvrent le feu sur un arrêt de bus à Hadéra, tuant quatre Israéliennes et blessant 31 personnes, avant d'être abattus.
- 4 nov: un Palestinien tire sur un bus à Jérusalem-est, tuant deux Israéliens et blessant 35 personnes avant d'être tué.
- 29 nov: un attentat suicide dans un bus près de la ville de Pardès Hanna (nord d'Israël) fait trois morts, en plus du kamikaze.
- 1 déc: douze personnes, dont deux kamikazes, sont tuées et environ 180 blessées dans deux attentats suicide à Jérusalem-ouest.
- 2 déc: seize personnes, dont le kamikaze, sont tuées et une quarantaine d'autres blessées, dans un attentat à bord d'un autobus à Haïfa.
- 12 déc: en Cisjordanie, huit Israéliens sont tués et 25 blessés dans l'attaque contre un bus près de la colonie juive d'Emmanuel.
2002:

- 17 jan: six Israéliens sont tués et 34 personnes blessées dans une salle de bal de Hadéra par un Palestinien armé. L'assaillant est abattu.
- 2 mars: neuf Israéliens sont tués par un attentat suicide dans le quartier ultra-orthodoxe juif de Beit Israel, à Jérusalem-ouest, qui a également coûté la vie à son auteur palestinien.
- 9 mars: un kamikaze fait sauter une charge explosive dans un café à Jérusalem-ouest, tuant 11 personnes.

- 12 mars: six Israéliens tués dans une attaque armée contre des véhicules circulant dans le nord d'Israël, en plus des deux assaillants.
- 20 mars: un kamikaze fait exploser une charge dans un autobus, près de la ville arabe israélienne de Oum El Fahem (nord d'Israël), et tue 6 personnes.
- 21 mars: trois personnes, outre le kamikaze, tuées dans un attentat suicide à Jérusalem-ouest.

- 27 mars: 29 morts, plus le kamikaze et une centaine de blessés dans un attentat suicide perpétré à Netanya, lorsqu'un Palestinien se fait exploser dans un hôtel parmi les convives du repas du soir de la Pâque juive.
Revendiqué par les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, cet attentat est le plus sanglant depuis le début de l'Intifada. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon déclenche deux jours plus tard une offensive massive en Cisjordanie, la plus importante depuis la guerre des Six Jours en 1967.
- 29 mars: deux morts, outre la kamikaze palestinienne, dans un centre commercial de Kiryat Yovel à Jérusalem-ouest.

- 31 mars: Seize Israéliens tués dans un attentat suicide, dans un restaurant de Haïfa.
- 10 avr: Un attentat dans un autobus près de Haïfa fait huit morts parmi les passagers, ainsi que le kamikaze, et 20 blessés.
- 12 avr: Six morts, outre le kamikaze, et 60 blessés à Jérusalem-ouest, à une station d'autobus. L'attentat, perpétré par une femme, est revendiqué par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, proche du Fatah de Yasser Arafat.
- 27 avr: Cinq Israéliens sont tués dans la colonie d'Adora, en Cisjordanie, par des assaillants palestiniens.

- 7 mai: Seize Israéliens sont tués, en plus du kamikaze, dans un club de billard de Rishon-le-Tzion, au sud de Tel-Aviv. L'attentat est revendiqué par un interlocuteur anonyme au nom de la branche armée du Hamas.
- 19 mai: Un attentat suicide coûte la vie à trois Israéliens en plus de son auteur palestinien, et fait une cinquantaine de blessés dans le marché central de Netanya.
- 22 mai
Un attentat suicide a touché la ville de  Rishon-le-Zion (sud de Tel-Aviv) faisant deux tués outre son auteur
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Mur de protection (29 mars au 21 avril 2002)

Crimes de guerre à Naplouse, pillages à Bethléem

>>Liste chronologique des principaux attentats depuis le début de l'intifada

Les brèves commentées sur l'opération 

- et maintenant gaza? 24/04/2002 Ariel Sharon a laissé entendre que l'offensive «Mur de protection», lancée le 29 mars en Cisjordanie et officiellement terminée le 21 avril, pourrait s'étendre à la bande de Gaza, selon des propos rapportés mercredi par les médias israéliens. Selon un communiqué de la Knesset, le premier ministre israélien a estimé que les attaques terroristes avaient été «incessantes» dans la Bande de Gaza, mais jugé qu'il n'était pas prudent de révéler à l'avance où Tsahal allait opérer. Dans la foulée, le premier ministre a appelé à la rescousse les lobbies dans une allocution par satellite, affirmant aux délégués de l'AIPAC à propos de l'antisémitisme: «Maintenant plus que jamais, nous avons besoin que vous participiez à notre effort pour combattre ce phénomène effrayant». Il a répété que son objectif était de faire venir en Israël «un million de juifs dans la prochaine décennie» (en Judée-Samarie?). Au plan régional, le président égyptien Hosni Moubarak s'est montré plutôt vif: «Israël a dépassé toutes les limites en assiégeant l'église de la Nativité et en violant atrocement les droits de l'Homme dans les villes palestiniennes, notamment dans la ville et le camp de Jénine. Israël commet une faute en continuant à défier la volonté internationale, en comptant sur le laxisme de certaines puissances internationales qui ont abandonné leur responsabilités mondiales au profit d'intérêts étroits et temporaires.» Reste qu'au delà des déclarations à usage souvent interne, Moubarak ne peut pas grand-chose. Le Caire bénéficie d'une aide annuelle américaine d'environ 2 milliards de dollars, la deuxième en importance après celle octroyée à Israël (3 milliards). Côté marocain en revanche, c'est la détente. On se souvient pourtant de l'accueil plutôt froid que Mohammed VI avait réservé à Colin Powell, à Rabat, au moment où l'offensive israélienne tournait à plein régime: «N'aurait-il pas été plus important d'aller à Jérusalem d'abord!» lui avait asséné le roi, un badge pro-palestinien à l'épaule. Reçu hier mercredi à Washington, le jeune souverain n'a désormais plus aucun grief contre Bush, avec qui il s'est félicité de l'excellence des relations bilatérales entre leurs deux pays. Certaines mauvaises langues vont jusqu'à dire que c'est parce-que Washington et Rabat ont annoncé leur intention de négocier un accord de libre-échange. Le deuxième conclu par Washington avec un pays arabe, après celui passé avec la... Jordanie.
Concernant l'enquête sur Jénine et alors que le bilan s'alourdit quotidiennement dans les territoires, c'est le bras de fer entre Sharon et Kofi Annan. L'Etat hébreu a demandé un report de la mission avant de contester la composition de l'équipe d'établissement des faits que l'ONU a décidé d'envoyer à Jénine. Mais le secrétaire général n'a semble-t-il pas cédé. Un porte-parole a confirmé que l'équipe arriverait sur place d'ici à samedi.
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coût financier des destructions pour l'europe avant «mur de protection»: 19 milliards! Selon Bruxelles, au 20 mars dernier, soit quelques jours avant l'opération de réoccupation israélienne qui a commencé le 29 mars, le coût des destructions ayant touché la part des projets financée par l'Union européenne atteignait 18,79 millions d'euros, sur un total de 33,640 millions, en comptant notamment la destruction quasi totale de l'aéroport de Gaza (la piste de 3,2 kilomètres de long a été scarifiée par les bulldozers israéliens de tranchées de 1 à 1,5 mètre de profondeur sur 3 mètres de largeur, et les systèmes radars ont été totalement détruits), la destruction de l'immeuble et des studios de la radiotélévision palestinienne (PBC), celle d'écoles, de cinq camps de la police palestinienne ou même la disparition totale des laboratoires de la police scientifique antiterroriste palestinienne.
- expulsions et résolution! 22/04/2002 La police israélienne a expulsé, tard lundi soir, neuf familles palestiniennes résidant dans des maisons réclamées par des colons juifs à Jérusalem-est, selon l'AFP, citant des sources palestiniennes. Sur le front militaire, l'offensive israélienne se poursuit dans les faits même si Ariel Sharon a annoncé la fin de sa «première phase», réitérant toutefois son refus de démanteler la moindre colonie juive. Une vingtaine de Palestiniens ont ainsi été tués entre samedi et lundi. Ramallah et Bethléem sont toujours occupées et les autres grands villes de Cisjordanie restent encerclées. Ce qui fait dire à l'Autorité palestinienne que le retrait de Tsahal n'est que «poudre aux yeux». Du côté du médiateur américain, la Chambre des représentants au Congrès devrait se prononcer aujourd'hui mardi sur une résolution accusant Yasser Arafat de «soutenir et de coordonner le terrorisme». Cette résolution exprime «la solidarité avec Israël» des parlementaires américains, alors que ce pays «prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de son peuple en démantelant l'infrastructure terroriste dans les zones palestiniennes». Une telle résolution, si elle était adoptée, serait un encouragement pour Sharon à pousser plus loin son offensive. Et qui sait alors de quoi sa «deuxième phase» serait faite? Accessoirement, Ariel Sharon a été interrogé lundi durant plus de sept heures par la police sur le financement de sa campagne au sein de son parti, le Likoud, en 1999, selon une source policière. Une enquête a été ouverte à la suite de la publication d'un rapport du contrôleur de l'Etat portant sur des contributions suspectes d'un montant de 1 million de dollars US.
- Et encore un axe du mal, un! Selon un article de DEBKAfiles (anglais, hébreu), citant des sources militaires israéliennes, «l'Iran, l'Irak, la Syrie, le Hezbollah libanais et les Palestiniens seraient sur le point de coordonner des attaques contre Israël». Selon Debka, l'Iran aurait ouvert, en secret la semaine dernière, un bureau de liaison militaire à Bagdad. Le risque maximum serait atteint à la fin du mois d'avril, lorsque l'armée iranienne lancera son exercice militaire à grande échelle dans le Golfe persique, baptisé Wadat. L'offensive débuterait à ce moment-là par un tir de missile irakien contre Israël...
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feu toujours vert 12-16/04/2002 Vendredi 12 avril, après 4 heures de discussions avec Colin Powell, Ariel Sharon a annoncé qu'il «espérait terminer bientôt» ses opérations en Cisjordanie. Le secrétaire d'Etat américain, quant à lui, a précisé les exigences du médiateur américain: à savoir «qu'à la fin, les parties devront entamer des négociations»! C’est le plan Zinni de mars dernier: Israël s'engage à retirer ses troupes et les Palestiniens doivent immédiatement cessez la violence. Le lendemain samedi, un deuxième attentat-suicide, depuis le début de l'offensive, a fait 6 victimes civiles israéliennes, donnant de nouveaux arguments à Ariel Sharon pour poursuivre ses opérations. Lundi, les équipes du CICR ont enfin pu pénétrer dans un camp de Jénine dévasté, où les Israéliens démentent avoir commis le massacre dénoncé par les Palestiniens. «C'était comme si les lieux avaient été frappés par un tremblement de terre», a expliqué un responsable de l'information au CICR pour le Moyen-Orient. Sur le terrain, la destruction de l’Autorité palestinienne se poursuit. Marwan Barghouti, chef du Fatah pour la Cisjordanie et  successeur potentiel d’Arafat, a été arrêté. Quant à Arafat lui-même, Ariel Sharon a appelé à une conférence avec l'Egypte, l'Arabie séoudite, la Jordanie, le Maroc et des représentants palestiniens, mais pas Yasser Arafat, «chef d'une organisation terroriste». Commentaire de Powell: la conférence «ne requiert effectivement pas la présence du président Arafat pour commencer». Le Secrétaire d’Etat américain revenait d’une tournée de consultations au Liban et en Syrie où il a mis en garde les deux pays contre les conséquences des attaques du Hezbollah libanais sur le nord d'Israël. Alors que Bush affirmait, il y a une semaine exactement, que «maintenant voulait dire maintenant!», la mission Powell dans la région semble donc moins avoir visé au retrait de Tsahal des territoires, qu'à éviter  une régionalisation du conflit durant ses opérations.
- Sharon ne rengainera pas 11-12/04/2002  «J'ai prévenu les Américains que l'armée israélienne ne se retirerait pas de Bethléem, Jénine, Naplouse et Ramallah tant que les terroristes qui s'y trouvent ne se seront pas rendus!» Dans l'avion qui le conduisait à Tel-Aviv, Colin Powell a dû avaler de travers en apprenant l'ampleur des concessions qu'Ariel Sharon était prêt à lui faire. Ce dernier a aussi annoncé qu'il allait établir une zone de sécurité d'une largeur de 5 km tout le long de la ligne de démarcation, et encore plus large dans le secteur de l'aéroport international de Tel-Aviv. Pour enfoncer le clou, un haut responsable des services de renseignement israéliens, le colonel Miri Eisen, a souligné que l'armée n'avait pas encore achevé sa tâche et aurait probablement besoin de réoccuper des territoires palestiniens dans l'avenir, à moins qu'elle ne dispose de plusieurs semaines supplémentaires pour agir. Dans l'immédiat, Powell devrait tout de même obtenir un cesser-le-feu, peut-être l'accès aux blessés et l'évacuation des cadavres par des équipes médicales, bref, le minimum que Sharon est tenu de faire pour que Powell puissent encore apparaître comme un médiateur crédible.
- ERETZ ISRAËL 08/04/2002 Le premier ministre israélien Ariel Sharon a annoncé l'entrée dans son gouvernement du Parti national religieux (PNR), émanation des colons, et du parti Gesher de David Levy, ancien ministre des Affaires étrangères. Le général de réserve >>Effie Eitam, nouveau chef du PNR (cinq députés), ultra parmi les ultras, refuse tout compromis et toute négociation avec les Palestiniens sur une quelconque parcelle des territoires palestiniens, partie intégrante, selon lui, «d'Eretz Israël» (Israël dans ses frontières bibliques). «Nous n'allons ni à droite, ni a gauche, nous allons tout droit sur le chemin de nos pères (...) Ils (les Palestiniens) n'auront jamais de souveraineté, d'armée ou de gouvernement dans aucune partie d'Eretz Israël.» (dépêche AFP du 8 avril 2002). Sur le terrain, Sharon a affirmé que Tsahal ne se retirerait des territoires autonomes qu'après avoir fini de les nettoyer du «terrorisme» palestinien. Tard hier soir, après un coup de gueule de Bush Jr., Sharon lâchait du lest en annonçant un retrait des villes de Kalkiliya et Tulkarem (elles resteront encerclées). L'épisode semble confirmer le scénario de l'allié en rupture de ban auquel Washington tenterait de faire face pour limiter la casse avec les pays arabes, et reprendre sa marche sur Bagdad. Pourtant, le curieux périple touristique de Powell avant sa venue dans la région laisse planer le doute d'un pas de deux israélo-américain en coulisses. Au plan régional, le roi Abdallah de Jordanie a averti qu'une poursuite de l'invasion israélienne en territoire palestinien aurait des effets «catastrophiques». Le roi a contesté l'argument israélien selon lequel cette offensive répond à un problème de sécurité: «Ce n'est pas un problème de sécurité, mais un problème politique. [Israël] est un pays qui en occupe un autre, le seul pays dans le monde qui occupe [le territoire d'] un autre peuple... et les gens ne comprennent pas cela
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L'allié en rupture de ban? 07/04/2002 Le black-out imposé par Tsahal fait craindre les pires exactions aux associations de défense des droits de l'homme. Le général Mofaz a annoncé que l'opération «Mur de protection» avait coûté la vie à 200 Palestiniens dans une Cisjordanie presque totalement réoccupée en dix jours. L'Europe s'indigne sans oser plus, les Nations Unies multiplient les résolutions mais, en annonçant l'arrivée de Powell dans la région vendredi seulement, le  médiateur américain vient d'accorder à Sharon une semaine supplémentaire pour mener à bien sa campagne militaire. Pour le monde arabe, c'est la énième confirmation d'une politique des deux poids-deux mesures qui rend désormais intenable toute position modérée. Soutenus financièrement par les Américains, les deux seuls Etats arabes à avoir signé des accords de paix avec Israël, l'Egypte et la Jordanie, sont menacés d'implosion et la frontière libanaise se réchauffe. Jamais, depuis 20 ans, la région n'aura été si proche de l'embrasement. Deux hypothèses: soit la régionalisation du conflit est un objectif agréé par l'administration américaine (ce qui paraîtrait franchement excessif et a priori contre-productif pour ses plans d'attaque de l'Irak), soit les Américains sont tombés dans le piège de l'allié en rupture de ban. Un scénario qui verrait Israël chercher à déclencher, seule, une guerre régionale à laquelle les États-Unis seraient, alliance éternelle oblige, contraints de participer ensuite. Sharon n'a en effet jamais abandonné son rêve de Grand Israël (lire Petites phrases), et la configuration exceptionnelle offerte par la guerre américaine contre le terrorisme représente peut-être, à ses yeux, sa dernière grande occasion. Dans ce dernier cas de figure, les missions Zinni-Powell dans la région viseraient donc surtout à déjouer le scénario de l'allié en rupture de ban.
- Médiation américaine 05/04/2002 Alors que le feu vert américain devrait rester allumé pour Sharon jusqu'à l'arrivée de Powell au moins, Zinni a pu rencontrer Arafat vendredi 5 avril, alors que 28 Palestiniens étaient tués dans les territoires, selon Euronews. Rien n'a filtré des discussions mais on peut s'en faire une idée avec ces révélations de Palestiniens qui, furieux, ont fait diffuser les détails du plan de cessez-le-feu proposé par Anthony Zinni le 25 mars dernier. Le plan ordonnait aux Palestiniens de cesser immédiatement toute violence, et demandait aux Israéliens de s'engager à cesser la violence. The Guardian (anglais, 4 avril 2002).
-  feu vert  30/03/2002 «Le monde entier doit savoir qu'Israël n'agit pas et ne peut pas agir sans un accord américain!» Prisonnier dans son QG de Ramallah ce 29 mars 2002, Yasser Arafat dénonce. Lors du sommet de Beyrouth, le soutien apporté par les pays arabes à l’Irak, et plus singulièrement le soutien saoudien, ont en effet été vécus comme un cinglant revers par les Américains. L'échec de la mission Cheney au Moyent-Orient, qui cherchait, au même moment, un appui arabe à une nouvelle campagne militaire contre Saddam, était patent. En «représailles», l’administration Bush aura, semble-t-il, voulu faire plier les Arabes en augmentant la pression sur les Palestiniens. Pari on ne peut plus risqué, à moins qu’une régionalisation du conflit ne soit le but recherché pour « redessiner » quelques frontières. Sur le terrain, 20’000 réservistes israéliens ont été mobilisés et un front menace de s'ouvrir sur la frontière libano-israélienne. «Arafat est un ennemi [Lire ci-dessous] qu'il faut isoler totalement et nous avons ordonné une vaste opération d'au moins plusieurs semaines dont l'objectif est de détruire l'infrastructure terroriste», a déclaré Ariel Sharon. L'opération, déclenchée après une vague d'attentats palestiniens qui a fait plus de 130 victimes israéliennes en un mois, a été baptisée «Mur de protection». C'est la plus vaste opération lancée depuis l'invasion du Liban, en 1982. Mardi 2 mars 2002, Arafat a refusé l'offre d'un exil «aller-simple» de Sharon. Jeudi 4 avril, la Syrie a ordonné le redéploiement de 20'000 soldats au Liban.

Témoignage de  Jacqueline Rizkallah,
directrice du Centre culturel Khalil Sakakini de Ramallah

(http://www.sakakini.org).

Assiégée chez moi dans Ramallah, j'envoie ce témoignage.  aux journalistes, amis et autres personnes pour leur demander de retransmettre ce message à
d'autres personnes. J'espère qu'il n'alimentera pas une chaîne d'e-mails pour susciter la piété, demander des prières ou des dons, mais plutôt des actes. Nous faisons Notre part en résistant ou en restant constants dans l'adversité et nous Demandons au monde de faire sa part au nom de l'humanité à laquelle nous appartenons tous. Nous ne voulons pas devenir les Peaux-Rouges du monde arabe, nous voulons tout simplement vivre libres sur cette terre, dans la paix et la dignité.
Je commencerai pas un survol rapide de la situation «en direct» et je vous proposerai 9 suggestions de ce que nous aimerions voir se concrétiser dans
 les médias et ailleurs dans le monde.

Tout d'abord ce soir, dimanche 30 mars, nous avons entendu de plusieurs sources Que des soldats israéliens avaient exécuté de sang-froid 30 policiers
palestiniens dans un bâtiments de la rue Irssal de Ramallah où ils s'étaient réfugiés. Cela fait suite à l'exécution de 5 policiers palestiniens tués d'une balle dans la tête et dont les corps ont été jetés dans la rue et y sont restés pendant des heures vendredi. On empêche les ambulances de se rendre à destination et les Israéliens sont entré de force dans un hôpital (Arabcare) et ont tiré dans un autre (Nazer Maternity Hospital). Si cela continue, ce sera une autre Tchétchénie ou un autre
Sarajevo.

En ce qui me concerne, je suis confinée chez moi depuis vendredi matin, comme les dizaines de milliers d'habitants de Ramallah et El-Bireh, sans
éventualité que cela finisse bientôt. Nous n'avons pas eu d'électricité pendant une journée, mais grâce à Dieu, aujourd'hui dimanche, le courant
Est rétabli. L'armée israélienne a pénétré hier dans le village (Kobar) d'un de nos employés du Centre Sakakini. Elle a détruit leurs affaires et arrêté son
plus jeune frère avec 30 autres jeunes du village. La femme de ménage de notre Centre vit dans une maison dont les toilettes sont à l'extérieur. Pendant trois jours, les Israéliens se sont postés à la porte de chez elle en empêchant toute sortie. Quand l'aîné de la famille s'est glissé dehors pour aller aux toilettes extérieures, ils l'ont Attrapé et l'ont battu. Son père, un enseignant, a essayé d'intervenir, les Israéliens l'ont battu et arrêté.

Un de membres du conseil de notre Centre a été arrêté avec tous les Employés de l'immeuble à bureaux où il travaillait jeudi soir tard. Ils ont
tous eu les yeux bandés et les mains liés, on les a confinés dans une pièce Pendant 16 heures. Les Israéliens ont détruit du mobilier de bureau et volé
les disques durs des ordinateurs. Ils se sont tous détachés quand ils ont éalisé que les Israéliens étaient partis à la recherche d'une proie plus
intéressante... Mon beau-frère, sa femme et leurs 3 enfants de moins de 10 ans n'ont ni téléphone ni électricité depuis vendredi et ne peuvent pas
aller vivre chez quelqu'un d'autre car on leur tirerait dessus. Le père de ma voisine immédiate a 70 ans et habite près des bureaux d'Arafat. Les Israéliens ont fait irruption chez lui vendredi, ils ont Tout cassé à coups de crosses de fusil (TV, évier, meubles, etc.) puis ils ont volé de l'argent. On dit aussi que des soldats israéliens ont pénétré dans des banques, bureaux de change et bijouteries et qu'ils ont volé argent et  bijoux. À El Bireh, ils ont arrêté samedi 150 homme des 16 à 45 ans, après leur avoir intimé l'ordre de sortir et ils les ont regroupés dans la vieille ville de Ramallah. La seule station de TV locale privée (Watan TV) qui nous donnait des bulletins toutes les heures a été saisie vendredi par la Israéliens qui diffusent désormais des films pornographiques. Les journalistes ont dû quitter Ramallah aujourd'hui dimanche.