L'Etat tueur israélien repasse sa "tondeuse à gazon"
13/07/2014 Le meurtre crapuleux de trois
adolescents israéliens n'a évidemment été qu'un prétexte au lancement de
la dernière boucherie en date de l'entité sioniste sur Gaza. Il n'y a
guère que les abrutis ou les vendus de la presse-Système pour
s'interroger là-dessus. Et ce n'est même pas la formation d'un
gouvernement palestinien d'union nationale qui a provoqué le
déclenchement de l'opération «Bordure protectrice». Tout au plus, l'entente entre le Hamas et le Fatah n'aura fait
qu'«accélérer» une tuerie d'ores et déjà planifiée
dans le cadre de la stratégie israélienne dite «de la tondeuse
à gazon».
Depuis l'intifada Al-Aqsa, l'entité sioniste lance en effet tous les
deux ou trois ans en moyenne une opération militaire d'envergure pour
«tondre» littéralement les capacités combattives de
la résistance: «Bouclier de défense» (2002); «Pluies
d'été» (2006); «Plomb durci» (2008); «Colonne
de nuages» (2012): «Bordure protectrice»
(2014) font toutes partie de cette
stratégie
criminelle de «containment»,
d'endiguement.
Voler, voler, voler, toujours voler
L'idée est d'une terrifiante efficacité: il s'agit simplement
de maintenir les capacités de nuisances de la résistance palestinienne à
un niveau insuffisant pour représenter un véritable danger pour Israël,
mais suffisant pour faire perdurer le mythe ridicule de la légitime
défense de l'entité sioniste. Et derrière l'écran de fumée ainsi
entretenu au travers des so called processus de paix
successifs,
l'Etat-voyou israélien a tout le loisir de coloniser, de
piller, de voler et voler encore toujours davantage de terre
palestinienne.
Dans l’intervalle des campagnes militaires, la
stratégie appliquée est celle de n’importe quelle puissance occupante
depuis l’aube des temps : arrestations et détentions arbitraires,
torture, intimidation, meurtres épisodiques et harcèlement: un climat de terreur
qui
permet de garder le contrôle du territoire en
gérant au quotidien le niveau d’asservissement voulu.
Toute initiative des insurgés, toute riposte,
sert ensuite de prétexte au
passage de la fameuse tondeuse à gazon.
C'est simple, efficace et monstrueusement
cynique.
La Palestine, laboratoire d'expériences
Mais le cynisme ne s'arrête pas là.
60 ans d'occupation des terres parlestiniennes ont fini par faire
d'Israël l'expert incontesté en matière de contre-insurrection.
Depuis 60 ans, la puissance occupante conduit en effet
en Palestine
une guerre de basse intensité qui lui permet de
tester et de développer un armement et un savoir-faire que les armées du
monde entier s’arrachent sans état d’âme.
Il faut dire que l’expérience israélienne est des plus précieuses à l'heure où une révolte généralisée des
laissés-pour-compte de la globalisation n'est plus un scénario de
science fiction mais bel et bien une probabilité. Elle prouve
en effet
qu’avec un savant dosage de très haute
technicité et de barbarie, il est parfaitement possible d’asservir et de
contrôler, dans la plus grande pauvreté, une population gigantesque
alors même qu’elle compte de nombreux groupes d’insurgés armés et
entraînés.
En d’autres termes, l’expérience israélienne confirme qu’avec les moyens
modernes de répression, une minorité de nantis peut survivre et même
prospérer au milieu d’un océan de pauvreté et d’hostilité.
De quoi rassurer la capitainerie du Système donc, banksters et
prédateurs en tête.
Une barbarie tellement lucrative
Au fil des ans, des intifadas et des
boucheries, les
méthodes et produits sécuritaires expérimentés par l’entité sioniste en
Palestine sont
peu à peu devenus
le nec plus ultra de la barbarie répressive. Les téléjournaux du monde
entier font la promotion quasi permanente de leur extraordinaire
efficacité et ils se vendent donc à prix d’or.
On les utilise déjà à large échelle pour la contre-insurrection en
Colombie, en Irak ou en Afghanistan bien sûr, mais ils servent aussi à
l’édification des villes-bunkers du futur destinées aux riches, comme on
en trouve déjà en Afrique du Sud, en Amérique latine ou aux Etats-Unis.
Comme l’explique
Yotam Feldman,
auteur du documentaire
«The lab»
sur le complexe militaro-industriel israélien,
«Israël offre aujourd’hui un
modèle politique complet de guerre asymétrique. (…) Il exporte des
missiles Rafael utilisées pour les assassinats [ciblés] à Gaza, des
drones IAI, des méthodes de combat et des murs de séparation Magal. Mais
il exporte aussi des experts juridiques, des experts en administration
des populations sur le modèle de l’administration civile israélienne en
Cisjordanie.»
Tant de technique et de savoir-faire rapporte
d’ailleurs gros, très gros. Durant la dernière décennie, les
exportations militaires israéliennes ont ainsi triplé, passant de deux
milliards de dollars par an, au début des années 2000, à sept milliards
en 2012. Bon an mal an, l’entité sioniste se situe aujourd’hui entre le
quatrième et le sixième exportateur d’armement au monde.
Pour cette
minuscule puissance nucléaire de 6 millions d’habitants construite sur
une base religieuse, l’exploit a quelque-chose d’effrayant. D’autant que
la guerre en Palestine est désormais devenue une nécessité économique
qui «fait partie du système de
gouvernance israélien».
Une "inculpabilité" affolante
Reste une question affolante lorsque l'on parle d'une puissance
nucléaire: celle de l'incapacité totale des Israéliens à éprouver la
moindre culpabilité au regard de leurs victimes, au regard des atrocités
commises envers les Arabes en général, et les Palestiniens en
particulier. Voir des habitants de Sderot se réunir sur les collines
alentours pour un dîner spectacle, où l'on rit et applaudit au son des
bombes qui déchiquettent les enfants de Gaza, résume tout de l'infamie
que représente cette
Créé lors d'un vote grossièrement manipulé par les grandes puissances à l'ONU, l'Etat sioniste a noyé
le peu de légitimité qu'il avait dans le sang de ses victimes. Il n'est
plus aujourd'hui que violence et brutalité, inhumanité.
Son histoire
Ce texte, publié par
entrefilets.com le 13 juillet 2014, reprend des éléments développés
dans
L’«infestation», ou la guerre du Système contre les citoyens (La
bataille contre le Système, épisode IV)